La pluie divine

Bréviaire

Il existe une pluie réellement céleste, à savoir la grâce de l’Esprit Saint : lorsque les temps seraient accomplis, la Vierge Marie devait être prise sous son ombre et en être imprégnée. Mais cette pluie n’était pas descendue sur la terre, car l’Esprit Saint n’était pas encore venu sur cette Vierge. De là vient aussi que le grand prophète Isaïe, annonçant dans un esprit prophétique : La vierge concevra et elle enfantera un fils, appelle de ses vœux cette Vierge qui devait venir pour l’œuvre de la rédemption du genre humain et devait être enceinte par l’opération de l’Esprit Saint, et dit : Que, d’en haut, les cieux distillent la rosée, que les nuées fassent pleuvoir le juste ; que la terre s’entrouvre et fasse germer le Sauveur !

Et vous, je vous prie, ô cieux des cieux, vous, le Père, le Fils, et l’Esprit Saint, envoyez d’en haut la rosée de la miséricorde, hâtez le temps de faire miséricorde, ce temps que nous espérons. Que Dieu le Père, donc, distille la rosée, qu’est son Fils, en envoyant ce Fils, comme il l’a dit ; que le Fils distille la rosée en obéissant au Père qui l’envoie ; que l’Esprit Saint distille la rosée en venant sur la Vierge pour la consacrer en vue d’un enfantement divin. Et que les nuées fassent pleuvoir le juste ! Mais ce juste qui seul est juste, celui qui, par miséricorde, rendra justes les injustes ; que ce juste-là, dis-je, les nuées le fassent pleuvoir, c’est-à-dire, que les puissances angéliques venant d’en haut annoncent à la Vierge-Mère qu’elle doit concevoir et enfanter.

Que vienne donc, cet éminent messager des cieux, Gabriel, et qu’il dise à la bienheureuse Vierge : L’Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre. – Que la terre s’entrouvre et fasse germer le Sauveur. Cette terre que le Seigneur a bénie, cette terre, dis-je, qu’est la chambre nuptiale, qu’elle s’ouvre au Fils unique du Père, sans atteinte à sa propre virginité; qu’elle s’ouvre au Prince éternel – telle est ma supplication – elle qui va concevoir et enfanter le Sauveur du monde entier ; qu’elle s’ouvre, dis-je, mais de telle sorte que, selon le dessein du cœur de cette même Vierge, elle demeure toujours close et intègre, et ne perde pas, en devenant mère, la splendeur de la virginité.

Geoffroy d’Admont est le réformateur et le fondateur de l’abbaye d’Admont dont il devient l’abbé de 1137 jusqu’à sa mort en 1165. Ce bénédictin a le mérité d’avoir largement contribué au rayonnement de la bibliothèque de l’abbaye. Il a écrit plusieurs homélies de type très biblique.

Vous aimez cet article ? Donnez lui 5 étoiles
  [Moyenne : 5]
Print Friendly, PDF & Email

Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens