Samedi 33e sem. TO – Impaire

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Ambon

Jésus leur répondit : « Les enfants de ce monde prennent femme et mari. Mais ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts ne prennent ni femme ni mari, car ils ne peuvent plus mourir : ils sont semblables aux anges, ils sont enfants de Dieu et enfants de la résurrection. »

Demain sera la solennité du Christ-Roi de l’univers. La parole de Dieu nous révèle les choses du ciel qui ne sont pas à la manière des réalités de la terre. Nous entrerons dans ce passage évangélique par la porte des illusions et nous en sortirons en ayant de nouvelles convictions.

Le ciel n’est pas comme la terre.

Les Sadducéens sont bien connus comme des opposants à la foi en la résurrection. Pharisiens et Sadducéens s’affrontent sur cette question d’école. On se rappelle la pavée que saint Paul a jeté dans la marre, alors qu’il devrait défendre la cause de son emprisonnement. Il dit à peu de mots près ceci : « Frères, c’est à cause de notre espérance en la résurrection des morts que je porte ces chaînes ». Il n’a pas plutôt fini de la dire qu’une grosse discussion éclata entre ceux qui se sont tantôt unis pour l’accuser. Les Sadducéens se méprennent sur le ciel en faisant une transposition pure et simple des modes de vie de la terre au ciel. Comme si le ciel était la terre.

Le ciel n’est pas la terre, comme la terre n’est pas le ciel. Il y a une erreur habituelle que les hommes font. C’est de projeter nos manières de faire au ciel, à l’exception du péché. C’est ainsi que les Sadducéens envisagent, à l’extrême des cas, les conséquences fâcheuses d’une loi qui, « in fine », pouvait devenir un cul-de-sac dans le monde à venir. Leur objectif est de ridiculiser la foi en la résurrection des morts. Leur surprise devrait être totale devant la réponse complètement inattendue du Christ. Il n’en est pas du ciel comme de la terre.

Ils ne peuvent plus mourir.

La réponse de Jésus éclaire sur deux réalités : l’objectif du mariage et l’inexistence de la mort. La nécessité d’avoir des enfants répond à un besoin de survie de l’homme à travers sa progéniture. La mort étant une loi implacable sur tout homme, se marier et avoir des enfants deviennent comme des solutions contre la mort. Je vis dans mon enfant. Il portera mon nom. On comprend pourquoi les parents perçoivent comme un échec cuisant de voir leurs enfants mourir avant eux ; on perçoit aussi la difficulté chez l’homme à accepter une forme de consécration qui renonce au mariage et à la génération. C’est comme si on était déjà mort. À la résurrection, ce ne sera plus une préoccupation pour l’homme, car la mort n’existera plus. Une fois que la mort aura disparu, l’homme n’envisagera plus de se marier.

Jésus, en montrant que le mariage et les questions de progéniture sont des réponses contre la mort, nous révèle pareillement que la mort elle aussi disparaîtra. Nous sommes donc promis à une existence éternelle. La mort n’existera plus, car nous vivrons dans une dimension nouvelle dans laquelle le mal n’a plus de place.

Tous vivent pour lui.

Jésus finira en affirmant à nouveau que la foi en la résurrection. Il présente Dieu comme celui des vivants et non celui des morts. Dieu n’est pas le Dieu des morts. Il détruira la mort. Il est le Dieu des vivants. Du coup, ceux qui meurent dans la foi en Dieu ne sont pas morts, ils vivent en Dieu. Ils peuvent bien paraître mourir pour nous. Mais pour Dieu, ils sont vivants. La mort, dans cette perspective, n’est qu’un passage, un sommeil qui ouvre nos yeux sur la lumière sans déclin.

Vivre pour Dieu ne commence pas au ciel. C’est déjà sur la terre que cela commence. Celui qui veut en effet vivre avec Dieu doit apprendre à vivre pour lui sur la terre. Là-dessus, la doctrine des Sadducéens, qui consistent à rejeter la résurrection des morts, est un danger qui pourrait perdre une quantité énorme de personne. En effet, le comportement est tout différent, que l’on croit en la résurrection de morts ou non. Notre vie avec Dieu et pour lui, dépendra largement de cette foi.

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens