33e dimanche du TO – Année B

Apocalypse
Apocalypse

« Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas »

L’évangile de ce jour nous offre l’occasion de méditer sur un sujet qui ne laisse personne indifférent : la fin du monde. Chacun est curieux de savoir quand le monde finira, et quels seront les signes annonciateurs, pour qu’on ne soit pas surpris par les évènements.

Un monde de peur

À propos de cette fin du monde, on se demande si notre génération n’est pas passée champignonne inégalable, allant de record en record, dans les pronostics de la fin du monde. Notre monde verse dans un catastrophisme à nul autre pareil. Et ce sont les scientifiques et les gourous des sectes qui animent à volonté ce jeu-là, semant la peur et la terreur dans tous les cœurs. Je cite quelques phrases en vrac prises ici et là dans les revues : « La planète se réchauffe à cause des gaz à effet de serre  » ; « Bientôt la terre sera invivable » ; « Les espèces animales et végétales s’éteignent au nombre de 1000 par semaine » ; « Les réserves de poissons diminuent considérablement ». « Avec les Tsunamis, la terre sera bientôt envahie par les océans ». Et les manchettes des journaux et des revues sont à l’avenant : « La nature en état d’urgence. » ; « Dix ans pour sauver le monde » ; « Au chevet de la terre… » ; « 5000 jours pour sauver la terre… », etc.

Les hommes ne tarissent pas d’imagination à ce sujet et il a toujours des gens qui affirment connaître avec précision la fin du monde, l’année, le mois, la date, le jour, et même l’heure exacte. Qu’il vous souvienne qu’à l’approche de l’an 2000, beaucoup ont annoncé la fin du monde. Ceux qui s’exercent à cela sont des commerçants, qui veulent faire des affaires pour s’enrichir facilement. Pour cela, ils ont pour technique d’intimider, d’inquiéter, de jeter la peur et le trouble dans les cœurs. Heureusement que l’Eglise catholique, seule interprète authentique de la parole de Dieu, nous éclaire sur le sens à donner à tous ces évènements.

Construire sur Dieu et sa parole

Nous, chrétiens, croyons à la vie du monde à venir, comme nous le professons dans le credo de Nicée Constantinople. Mais nous n’y croyons pas comme certains illuminés qui nourrissent la prétention de prendre la place de Dieu et veulent le faire croire à tout le monde. Nous avons la ferme assurance qu’il y aura la fin du monde pour tous et pour chacun, et surtout nous savons que personne n’en connaît la date, pas même les anges ni le fils, c’est-à-dire le Christ dans sa condition humaine. Cette dernière est dans le secret du père, où il rendra le jugement définitif, les uns pour le salut éternel et les autres pour la condamnation éternelle, comme c’est dit dans la première lecture. En ces moments-là, j’entends la fin du monde pour tous, seuls Dieu et sa Parole resteront.

En réalité, il y a une manière juste de comprendre le langage du Christ. Il signifie que ce monde-ci n’a pas un caractère éternel. Il passera. Un monde nouveau de justice, d’amour et de paix, où Dieu sera tout en tous, adviendra. Du coup, et c’est le plus important, il nous faut nous éloigner de la tentation de diviniser des choses qui en réalité n’en sont pas. Les astres par exemple. Et cette illustration n’est pas anodine. Elle touche au vaste monde de l’horoscope, fondé sur la position des astres qui influenceraient d’une certaine manière notre vie sur la terre.

C’est une forme de divination et ceux qui ne vivent que sous le signe de l’horoscope et non de Dieu, ont une réponse dans la parole de ce jour : rien, même pas les astres, n’ont de consistance en eux-mêmes : seul Dieu et sa parole demeurent. Dans un autre sens, le texte affirme la primauté de Dieu et de sa parole sur toute chose. La conséquence est immédiate, ceux qui veulent bâtir leur vie avec assurance, devront la bâtir à partir de Dieu et de sa parole, et non à partir des idéologies qui perdent à la fois le sens de Dieu et de sa parole, et le sens de l’homme et de sa destinée sur la terre.

Confiance même si tout périclite

On pourra appliquer tout ce que je viens de dire à notre propre fin, le jour de notre mort. La seule réalité que nous découvrirons, c’est Dieu. Sa parole sera notre juge. Cela signifie quoi pour nous ? Ceci que nous devons prendre à cœur de considérer cette parole, qui n’est jamais une parole dépassée, surannée, antique. C’est une parole dont la vérité et la justesse éclatent encore mieux aujourd’hui qu’hier, et demain plus qu’aujourd’hui. Il s’agit de nous évaluer par rapport à cette parole, car elle est la lampe qui éclaire notre raison, notre conscience sur ce qui est conforme à la volonté de Dieu. Il s’agit de compter sur Dieu quelles que soient les situations qui se présentent dans notre vie.

Comme le dit si bien l’évangile, nous pourrons avoir l’impression, au cœur de notre propre histoire, individuelle, familiale, nationale, continentale, mondiale, que tout catapulte. Il arrivera dans l’histoire de notre vie chrétienne que nous soyons confrontés à d’énormes persécutions. Nous aurons l’impression de naviguer dans les ténèbres et de ne plus voir clair dans la direction chrétienne que nous avons prise. Nous serons objet de railleries parce qu’on tient trop à l’enseignement de l’Eglise et d’être au bord du découragement du fait du contre-témoignage des chrétiens eux-mêmes, voire de leur responsables…

C’est tout cela qui est décrit en image ici. En un mot, vous allez croire que tout s’ébranle et que tout se dirige contre vous à cause de votre foi et de votre fidélité à la parole de Dieu. Alors, alors seulement, soyez rassurés, nous dit Jésus, relevez la tête, car votre rédemption est proche ; ne vous découragez pas, parce que Dieu envoie Michel et ses anges combattre pour vous et la victoire est la vôtre. Même si la mort semble prendre le dessus, c’est n’est qu’une apparence, Christ est vainqueur de la mort et, en lui, nous avons la victoire.

On comprend en dernier ressort que ce passage évangélique veut nous ouvrir à la confiance. Il veut nous encourager à ne pas démissionner, à continuer à faire effort, à croire en la victoire de Dieu en nous et à croire en des lendemains meilleurs. Au terme de cette courte méditation, nous allons poser notre regard sur le mystère de la croix du Christ, mystère de foi, d’amour et d’espérance. Lui qui est assis à la droite de Dieu, comme nous le dit si bien la deuxième lecture, qu’il nous conduise progressivement à lui et domine en nous tout ce qui pourrait nous éloigner de lui.

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens

Cet article a 2 commentaires

  1. FIBI Noël

    Grand merci pour cet éclaircissement! On en tire toujours grand chose.

  2. KPOTON Sessi Ida

    Seigneur Jésus-Christ, Fils du Dieu vivant, Toi qui sais tout et sonde nos coeurs, devant ces adversaires de la foi, accorde-nous de tenir ferme et de ne pas chavirer car sans ton aide, nos vies tombent en ruine. Ne laisse jamais l’ennemie triompher. Viens à notre secours. Amen.

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