« Vous ne pouvez pas à la fois servir Dieu et l’argent »
Triste constat
La parabole du gérant malhonnête sert de cadre immédiat pour la compréhension de l’Évangile de ce jour. Hier, le Seigneur nous invitait à faire preuve d’habileté dans les situations d’extrême urgence où nous risquons de tout perdre du jour au lendemain. Ce gérant est certes malhonnête. Il faut le reconnaître. Il faut aussi confesser qu’il est intelligent, en ceci qu’il exploite judicieusement ses privilèges pour tirer le meilleur bénéfice.
Les fils de la lumière, les chrétiens, doivent apprendre de lui à se servir de tous les atouts dont il dispose pour sécuriser leur avenir aux jours sombre. Dans le cadre de la vie chrétienne, il s’agit de tout orienter vers la possession du Royaume de Dieu. La question à se poser est celle-ci : comment utiliser les avantages que j’ai actuellement pour préparer mon entrée dans le Royaume de Dieu ?
Le constat est effarant que les chrétiens ne montrent pas autant d’ingéniosité quand il s’agit des biens spirituels. Pourtant, les mêmes sont capables de profondes réflexions pour trouver la meilleure formule pour éviter une situation chaotique, dans les affaires du monde. Si seulement nous nous dérangions autant pour la vie chrétienne, surtout quand, par le péché, nous tombons dans l’infidélité à nos engagements baptismaux, nous serons les plus heureux du monde.
Dieu au service de l’argent
Il y a deux mille, Jésus déclarait que l’homme ne peut servir deux maîtres. Partout où l’homme a absolutisé les biens du monde, on voit une régression de sa relation avec Dieu. Partout où Dieu est mis au premier plan de l’agir humain, on voit un moindre asservissement de l’homme par l’argent. De plus en plus, l’homme a la propension à mettre Dieu lui-même au service de l’argent.
C’est ainsi que beaucoup de soi-disant « coaches spirituels » surgissent offrant leur service contre un payement d’argent. S’il est vrai que l’ouvrier doit vivre de son salaire, il est aussi vrai qu’il faut dénoncer cette pratique qui consiste à mercantiliser Dieu pour devenir économiquement puissant. Dans une telle dynamique, on met l’accent sur les offrandes, les dîmes, les dons. Tout est pensé dans ce sens. Les places sont vendues à l’Église. Sont privilégiées les personnes nanties. La réussite de la prédication se jauge au contenu de la corbeille. Quel malheur !
Serviteur de Dieu
Jésus demande à ses disciples de choisir le service de Dieu. Dans le contexte de la gérance des biens qu’il nous confie, précisément des biens matériels, nous serons serviteurs de Dieu si nous arrivons à orienter tout ce que nous avons dans le sens de Dieu. Ainsi, l’argent que nous possédons doit nous permettre de préparer notre destinée finale qui est de vivre avec Dieu.
Jésus nous demande donc de nous servir de l’argent à notre profit final. Vu ainsi, on peut être véritablement serviteur de Dieu si l’on met tout ce que l’on a et tout ce que l’on est au service de Dieu. Les biens du monde y trouvent forcément leur place. Pour notre vie chrétienne, c’est la seule alternative pour se servir avantageusement de l’argent, ce symbole matériel qui a pour mauvaise réputation de ne pouvoir rien pour l’homme quand il meurt. Et si on s’en servait pour faire le bien, pour soulager les peines, pour semer l’amour, pour créer un espace de prière et d’annonce la Parole de Dieu, pour tendre une main secourable aux pauvres et aux faibles ? Ce serait la meilleure façon de s’en servir, car alors nous allons l’asservir aux biens spirituels au lieu de lui subordonner ces bien-là.
Que Dieu nous donne la grâce de comprendre le vrai sens de notre présence sur terre et qu’il ouvre nos esprits sur la juste manière de nourrir un rapport spirituellement vital avec les biens de ce monde.
Amen.
Très instructif !
Que le Seigneur nous y aider!
Amen!
Merci, mon père pour ce beau message.
Que Dieu dans son amour vous guide jour et nuit dans cette marche.