Marie, gloire de Dieu

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Lecture spirituelle : Marie, gloire de Dieu

Tu es bénie entre toutes les femmes. Oui, elle est bénie, la vierge qui possède la gloire de la virginité, tout en ayant pleinement assumé la dignité de mère. Oui, elle est bénie, celle qui a obtenu la grâce d’une conception divine, et porté la couronne de l’intégrité. Oui, elle est bénie, celle qui a reçu la gloire d’un germe céleste, et s’est montrée la reine de toute chasteté. Oui, elle est bénie, celle qui a été plus vaste que le ciel, plus forte que la terre, plus grande que l’univers. Car un Dieu que le monde ne peut contenir, elle seule l’a contenu. Elle a porté celui qui porte l’univers, elle a engendré l’auteur de ses jours, elle a nourri le nourricier de tous les vivants.

Mais considérons ce que dit l’évangéliste : Marie, dit-il, ayant vu un ange, fut bouleversée à la parole de cet ange. La chair est troublée, les entrailles frémissent, l’esprit s’émeut, le cœur s’étonne, frappé au plus profond de lui-même : car dans la venue de l’ange, la vierge a senti venir la divinité. Le temple du corps humain s’était bouleversé, l’étroite demeure de la chair frissonnait, tandis que la grandeur de Dieu se cachait toute entière dans le sein virginal. Mais, si vous le permettez, avant de pénétrer les secrets de la foi chrétienne, adressons-nous à ceux qui considèrent comme une insulte à la divinité, l’enfantement par une vierge, le grand mystère de notre religion, l’avènement de notre salut.

Dieu vient à une vierge, c’est-à-dire, à son œuvre, l’artisan ; le créateur, à sa créature. Depuis quand la restauration d’une œuvre ne rejaillit-elle plus sur l’honneur de l’artisan ? Depuis quand l’honneur n’est-il plus imputé à la gloire du créateur, s’il répare son travail ? Afin de ne pas perdre son œuvre, un artisan ne doit-il pas la rénover lorsqu’elle vieillit, la relever lorsqu’elle tombe, et lorsqu’elle s’abîme, la refaire plus belle ? Voilà pourquoi ce qui advient par un enfantement virginal n’est pas insulte au Créateur, mais salut de la créature. Si Dieu a fait l’homme, qui lui reprochera de l’avoir refait ? Si l’avoir formé à partir du limon est jugé digne, pourquoi l’avoir reformé à partir de la chair est-il jugé indigne ? Qu’est-ce qui est le plus précieux, la chair, ou le limon ? Donc, plus est précieux le matériau de notre restauration, plus est grande la gloire du Créateur.

Du sermon n°143 (PL 52, 584) de saint Pierre Chrysologue (vers 406-450)

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Frère Hervé

Je suis un religieux ermite, consacré dans cette forme de vie par mon évêque. Je réside en France et suis passionné par la recherche de la Vérité dans l’Écriture sainte, dans la philosophie et la théologie.