Ressemblons à Dieu par l’amour

Bréviaire

Bien-aimés, si nous comprenons à la lumière de la foi et de la sagesse les débuts de notre création, nous découvrirons que l’homme a été fait à l’image de Dieu pour imiter son auteur et que la dignité naturelle de notre race consiste en ce que la ressemblance de la bonté divine brille en nous comme en un miroir. Cette ressemblance, la grâce du Sauveur la restaure tous les jours en nous, car ce qui est tombé dans le premier Adam est relevé dans le second. Or le motif de notre restauration n’est autre que la miséricorde de Dieu ; nous ne l’aimerions pas s’il ne nous avait aimés le premier et n’avait, par la lumière de sa vérité, dissipé les ténèbres de notre ignorance.

C’est pourquoi, en nous aimant, Dieu nous restaure à son image et, afin de trouver en nous la ressemblance de sa bonté, il nous donne le moyen de faire nous-mêmes ce qu’il fait ; il allume, en effet, le flambeau de nos intelligences et nous enflamme du feu de son amour, pour que nous l’aimions, et non seulement lui, mais aussi tout ce qu’il aime. Car, si une amitié entre humains est vraiment solide quand elle associe des personnes qui ont une conduite semblable, il arrive pourtant souvent que la similitude des volontés se porte vers des désirs répréhensibles ; combien dès lors ne devons-nous pas aspirer ainsi que travailler à n’avoir rien qui nous sépare de ce qui plaît à Dieu. C’est de lui que le Prophète dit : La colère est dans son indignation, et la vie dans sa volonté ; car la majesté divine ne daignera se trouver en nous que si en nous se trouve l’imitation de sa volonté.

Par conséquent, dès lors que le Seigneur dit : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, et de toute ton âme ; et tu aimeras ton prochain comme toi-même, que l’âme fidèle embrasse l’amour impérissable de son créateur et maître et se soumette tout entière à sa volonté, car il n’y a en ses œuvres et en ses jugements rien qui ne soit rempli d’une parfaite justice, rien qui ne soit rempli d’une clémence compatissante.

Sermo 82, 1-2: SC 200, 150-154

Léon Ier le Grand fut pape de 440 à 461. Il est connu pour son intervention dans les controverses christologiques du 5e siècle : sa position doctrinale, exprimée dans le Tome à Flavien, fut adoptée comme la doctrine orthodoxe au concile de Chalcédoine en 451. Face au délitement du pouvoir impérial, il négocia en 452 avec Attila la retraite des hordes hunniques et en 455 avec Genséric la survie de Rome. Saint et docteur de l’Église, sa fête est le 10 novembre.

Oraison

Dieu qui ne laisses pas les puissances du mal prévaloir contre ton Église fondée sur le roc inébranlable des Apôtres, fais qu’à la prière du pape saint Léon, elle reste ferme dans la vérité, et, sous ta garde, soit pour toujours en paix.

Vous aimez cet article ? Donnez lui 5 étoiles
  [Moyenne : 0]
Print Friendly, PDF & Email

Frère Hervé

Je suis un religieux ermite, consacré dans cette forme de vie par mon évêque. Je réside en France et suis passionné par la recherche de la Vérité dans l’Écriture sainte, dans la philosophie et la théologie.