« Comme les pharisiens demandaient à Jésus quand viendrait le règne de Dieu, il prit la parole et dit : « La venue du règne de Dieu n’est pas observable. On ne dira pas : “Voilà, il est ici !” ou bien : “Il est là !” En effet, voici que le règne de Dieu est au milieu de vous. »
Précision sur la nature du Royaume
Jésus a insisté de manière particulière sur la venue du règne de Dieu : « Le Règne de Dieu est tout proche ; convertissez-vous et croyez en la Bonne Nouvelle ». Il a aussi décrit le royaume de Dieu de diverses manières dans les paraboles. Cependant, une question reste à élucider. Le royaume annoncé par le Christ prendra-t-il la forme d’un royaume terrestre et surtout quel sera le moment précis de son instauration. En effet, les Israélites, qui vivaient sous l’oppression du pouvoir romain, espéraient que le Messie de Dieu viendrait les libérer de ce dernier en instaurant un royaume dont Dieu sera lui-même l’acteur principal. Ce qui explique la question du moment où viendrait le règne.
Là-dessus, Jésus lève l’équivoque. La venue du Royaume de Dieu n’a rien à voir avec l’espace et le temps. Il n’est pas assujetti à ces catégories liées à la créature. Il n’est pas une réalité visible, expérimentale, qu’on identifierait grâce à des critères rationnels scientifiques : « Le règne de Dieu ne vient pas d’une manière visible. On ne dira pas : “Le voilà, il est ici !” ou bien : “Il est là !” ». On comprend à partir de ce passage que tous les projets missionnaires qui veulent circonscrire le royaume de Dieu à un lieu donné ou à un temps déterminé ne sont que des projets humains qui ne prennent pas racine dans la Parole de Dieu.
D’ailleurs, Jésus lui-même avertit ses disciples pour qu’ils ne tombent pas dans le piège des séducteurs, des opportunistes : « Des jours viendront où vous désirerez voir un seul des jours du Fils de l’homme, et vous ne le verrez pas. On vous dira : “Le voilà, il est ici ! il est là !” N’y allez pas, n’y courez pas. » Sa présence historique sur la terre est un évènement exceptionnel qui ne se rééditera plus.
L’incarnation du Verbe de Dieu a eu lieu une fois pour toutes, de sorte qu’on ne pourra plus voir, dans l’histoire, le Verbe de Dieu s’incarnant une nouvelle fois. Autrement, toute la pensée sur Dieu et sur l’homme volerait en éclat.
Le royaume comme avènement du Christ et de sa parole
A la lecture de cet avertissement, que penser alors des hommes qui courent après des personnes qui s’auto-proclament “dieu” ? C’est qu’il ignorent complètement la parole de Dieu. En effet, le retour parousiaque du Christ, après son mystère pascal, au moment que Dieu aura fixé, sera instantané, aussi instantané que la rapidité de l’éclair et imprévu que la visite du voleur ; de même, il sera perçu par tous, comme on perçoit l’éclair en pleine nuit, sans qu’on ait besoin d’interroger son prochain. La venue du Fils de l’homme n’est donc pas une affaire de l’arcane, de personnes initiées à l’interprétation des astres, des chiffres ou de codes secrets.
En réalité, le Royaume de Dieu est lié à une Personne et à son Message ; c’est le Christ au milieu des hommes et sa parole d’amour devant s’enraciner dans nos cœurs. La présence de Jésus au milieu de son peuple est déjà l’accomplissement du Règne de Dieu. C’est en sa personne, dans son obéissance et dans sa passion-mort-résurrection que Jésus inaugure ce règne. Ce règne advient dans notre vie individuelle quand nous faisons de l’obéissance du Christ notre règle de vie. En devenant obéissant comme le Christ, nous acceptons de vivre selon l’Evangile qu’il a prêché, actualisant ainsi dans le milieu où l’on vit le règne de Dieu. Celui qui accueille Jésus et sa parole dans sa vie expérimente déjà en lui le règne qui germe et qui grandit. Du coup, la venue du règne de Dieu concerne plutôt l’homme et revêt un caractère plus spirituel et intérieur que visible et spatio-temporel.
A la lecture de ce passage, nous sommes invités à accueillir Jésus dans nos vies, à vivre de sa parole pour qu’en demeurant dans nos cœurs son règne de paix et d’amour grandisse en nous et s’étende à tous nos frères.
Merci Père pour l’éclaircissement. Que l’Esprit Saint vous illumine davantage.
Soyez bénis.