Marie coopératrice de l’œuvre de salut

Bréviaire

Il n’y a qu’un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ, qui s’est donné lui même en rançon pour tous les hommes. Mais à vrai dire, rien n’empêche, comme l’enseigne le Docteur angélique [NDLR : saint Thomas d’Aquin], que quelques autres soient appelés en un certain sens, médiateurs entre Dieu et les hommes, dans la mesure où ils coopèrent à l’union de l’homme avec Dieu – c’est le cas des anges, des saints du ciel, des prophètes et des prêtres de l’une et l’autre Alliance –, a fortiori l’honneur d’une telle gloire convient-il plus pleinement à la Vierge très Sainte.

Car on ne saurait bien sûr imaginer aucune personne, soit par le passé, soit dans l’avenir, susceptible d’apporter une coopération comparable à celle de Marie, dans l’œuvre de réconciliation des hommes avec Dieu. N’est-ce pas elle, en effet, qui vers les hommes en train de courir à leur perte éternelle a conduit un Sauveur ; et cela, déjà lorsqu’à l’annonce du sacrement de paix apporté par l’ange sur la terre elle donna son admirable consentement au nom de tout le genre humain ? N’est-elle pas « celle de qui est né Jésus » ; c’est-à-dire sa vraie Mère, et, pour ce motif, une médiatrice particulièrement représentative et digne d’être agréée auprès du médiateur ?

Les mystères de ces événements, lorsque dans la récitation du Rosaire ils se succèdent dans leur ordre pour être rappelés à la mémoire et offerts à la contemplation religieuse des fidèles, mettent en lumière tous ensemble les mérites exceptionnels de Marie dans l’œuvre de notre réconciliation et de notre salut. Et nul ne peut se défendre d’être touché intérieurement d’une manière très douce chaque fois qu’il contemple Marie, soit dans la maison d’Élisabeth, où elle apparaît comme la pourvoyeuse des charismes divins, soit quand elle présente et offre son Fils aux bergers, aux rois, à Syméon. Mais qu’en est il si l’on considère que le sang du Christ, répandu à cause de nous, et que les membres du Christ, sur lesquels il fait voir à son Père les blessures acceptées pour prix de notre liberté, ne sont autres que la chair et le sang de la Vierge ? Car assurément, la chair de Jésus est celle de Marie ; et, quoiqu’exaltée par la gloire de la résurrection, la nature de cette chair est restée et demeure cependant la même : celle qui a été reçue de Marie.

Léon XIII,
Encyclique Fidentem piumque, éd. Bayard, t. 5, 88-90

Vous aimez cet article ? Donnez lui 5 étoiles
  [Moyenne : 5]
Print Friendly, PDF & Email

Frère Hervé

Je suis un religieux ermite, consacré dans cette forme de vie par mon évêque. Je réside en France et suis passionné par la recherche de la Vérité dans l’Écriture sainte, dans la philosophie et la théologie.

Cette publication a un commentaire

  1. Sylvain Marie-Pio du Sacré-Cœur

    Satisfait, je vous dis merci pour tous les efforts déployés. Le Seigneur vous garde.

Les commentaires sont fermés.