La naissance du Christ : motif de notre joie !

Bréviaire

Puisque le temps est venu où nous devons parler à votre charité de l’Avent et de l’Incarnation du Seigneur, ne nous taisons pas en ces jours. L’Église elle-même prend la parole, annonçant par la voix du prophète la venue prochaine du Sauveur. C’est dans cette perspective que les lectures et les psaumes sont proclamés aux oreilles des auditeurs. Et après avoir chanté ces versets, que nous allons expliquer maintenant, soyez attentifs, pour que le fondement de la foi demeure bien établi en vous. Les prophètes, hérauts de notre Sauveur, étaient mus par l’Esprit Saint afin que nous connaissions le Seigneur comme quelqu’un qui, de science éternelle, sait tout le futur  : devant lui, rien n’est ancien, rien n’est nouveau, mais tout est éternel et plein d’éternité, car il n’a ni commencement ni fin. Nous avons donc chanté  : Réjouis-toi, Sion ! , et cette joie n’est pas le rire du visage, de la voix, des lèvres, mais la joie du cœur.

C’est de cette joie que l’Évangéliste proclame  : Je vous annonce une grande joie qui sera pour tout le peuple: c’est qu’un Sauveur vous est né aujourd’hui, et qu’il est le Christ Seigneur  ! Cette joie-là n’est pas temporelle, mais éternelle. Mais cette joie, comment se présentera-t-elle  ? Le monde saura des choses qu’il n’avait pas connues  : des miracles, des signes et des prodiges. Les morts ressusciteront, les aveugles verront, les boiteux marcheront, les muets parleront, les sourds entendront, les estropiés recevront la santé, les paralytiques seront guéris. Telle est la joie que nous annonce toute l’Église, avec grande liesse et exultation.

Maintenant, nous savons que le Seigneur nous a été envoyé pour être notre Rédempteur, notre vie et notre salut, notre miséricorde, notre grâce gratuite. Et quand nous nous voyons élevés de la terrestre poussière aux célestes récompenses, alors, que le cœur des croyants se réjouisse d’une grande allégresse  ; que notre âme, non pas comme morte, mais pleine de vie, cherche le Seigneur ! Pour de tels bienfaits, que rendrons-nous au Seigneur  ? Nous ne pouvons que baisser la tête, courber l’échine et nous frapper la poitrine en disant ce qu’a dit le publicain  : Dieu, aie pitié de moi qui suis un pécheur ! Que celui qui se sait en progrès ne s’enorgueillisse pas ; que celui qui avoue ne pas progresser mais plutôt s’éloigner du bien, se corrige seulement et ne désespère pas. Exultez pour les si grands dons de Dieu, réjouissez-vous de si grands bienfaits  ! Et ne vous attribuez pas à vous-mêmes les biens que vous avez reçus de lui, car vous perdriez ce que vous avez. Sachez-le: vous n’avez rien que vous ne l’ayez reçu.

Sermon de saint Jean Chrysostome
Sermo 12: PLS 4, 770-771

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Frère Hervé

Je suis un religieux ermite, consacré dans cette forme de vie par mon évêque. Je réside en France et suis passionné par la recherche de la Vérité dans l’Écriture sainte, dans la philosophie et la théologie.