Mercredi 33e sem. TO – Impaire

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Ambon

Après avoir dit ces mots, Jésus partit en avant pour monter à Jérusalem.

L’évangile de ce jour nous invite à la contemplation d’un texte que nous connaissons si bien : l’évangile des talents. Je voudrais cependant partager ma méditation non pas en me focalisant sur les talents mais sur la trame générale de la parabole que raconte le Christ. Pour cela, je vais d’abord considérer la situation initiale qui est le contexte d’émergence de la parabole. Ensuite je m’arrêterai sur le développement de la parabole lui-même et, enfin, je conclurai avec le sens de la montée du Christ à Jérusalem.

L’illusion d’un royaume temporel

L’annonce du royaume de Dieu a été l’occasion d’un grand malentendu entre le Christ et ses auditeurs. Pour eux, le royaume prêché par Jésus a une dimension historique. Il se réalisera de manière factuelle sur la terre. On comprend pourquoi, au seuil de Jérusalem, ils pensaient que « le royaume de Dieu allait se manifester à l’instant même, puisque Jérusalem est la ville de Dieu, le siège du « Grand Roi ». Ils oublient que l’annonce du royaume par le Christ n’a pas une dimension politique, à l’image des royaumes de la terre. Le royaume de Dieu coïncide en une personne dont le nom est Jésus. C’est lui le « royaume » au milieu de nous. En plus, le royaume de Dieu n’est pas tant une institution qu’une conversion, un changement de mentalité, un retour à Dieu : « Les temps sont accomplis ; le Royaume de Dieu est tout proche, convertissez-vous et croyez à la bonne nouvelle. » Pour correspondre à ce royaume, il faut certainement se convertir. Or, que voyons-nous, dans la parole que le Christ nous dit, nous voyons deux blocs : ceux qui acceptent ce royaume d’un côté et ceux qui s’opposent à ce royaume de l’autre.

Le serviteur fidèle

N’entreront dans le royaume que ceux qui acceptent de demeurer les serviteurs du roi. La condition de serviteur n’est pas un vœu pieux. Il se manifeste par la confiance que le Seigneur fait à ses disciples et la réponse favorable du disciple à cette marque de confiance du maître ; Il appela ses serviteurs et leurs donna des ressources minières équitables. La consigne est non-négociable : chacun devrait s’occuper de les multiplier. Le temps de l’absence du maître est le temps accordé pour multiplier les mines. Le temps que Dieu nous donne, avant la grande rencontre à notre mort, n’est pas un temps non-sens. Il est accordé pour que nous travaillions, que nous prenions soin de ses dons. Ceux-ci sont par exemple : la nature, le frère et la sœur, la foi, les grâces personnelles, etc. Ce sont autant de ressources dont nous devons rendre compte. Comme on le perçoit, dans le groupe des dix, certains ont fait bonne œuvres, d’autres absolument pas. Le Seigneur félicite ceux qui, par leur investissement, montre qu’ils acceptent la royauté du Christ sur eux. Les autres, par leur refus de multiplier les dons reçus, manifestent, par le fait même, leur opposition au Christ-Roi. Au serviteur irresponsable, on a tout arraché. Il va subir le sort final des ennemis du roi. Comme chrétien, notre engagement dans le monde, n’est pas une affaire de volonté. Le chrétien est dans le monde pour le transformer dans l’Esprit du Père, à la manière du Fils. Sa position par rapport au Christ sera appréciée à l’aune de cet engagement. Je peux me poser une question : aujourd’hui, en tant que chrétien, quelle est la part de responsabilité que je prends dans l’amélioration des dons que le Seigneur m’a confiés ?

La montée vers Jérusalem

Ayant achevé cette parabole, Jésus monte vers Jérusalem. Les chapitres qui vont suivre nous montrent son activité dans le Temple. Quelques jours le séparent de sa mort. C’est en mourant et en ressuscitant que le Christ sera consacré roi. La montée de Jésus à Jérusalem n’est pas dépourvue de sens. Jérusalem est la ville de Dieu, mais aussi le symbole de la nouvelle Eglise qui naîtra du côté ouvert de Jésus. En allant à Jérusalem, Jésus va établir effectivement son royaume, royaume de grâce et de paix, royaume d’unité, d’amour et de communion, royaume d’obéissance à Dieu.

Il s’agit du nouveau peuple de Dieu, l’Eglise, la famille des enfants de Dieu. En montant à Jérusalem, Jésus va donc poser l’acte de sa consécration. Le Père le fera roi sur le trône de la croix. Désormais, du haut de cette croix, il fera de ses ennemis le marchepied de son trône.

En acceptant de prendre la direction de Jérusalem avec Jésus, nous nous engageons à vivre dans ce nouveau royaume qu’il scelle dans son sang et dans lequel seul le serviteur fidèle est digne de rentrer. La balle est donc renvoyée dans notre camp. Il ne tient qu’à nous de rentrer dans ce royaume ou non : en marchant à la suite du Christ ou en le reniant. Nous sommes les seuls à pouvoir répondre à cette question, une question de vie ou de mort.

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens

Cette publication a un commentaire

  1. Hounsou Lydia

    Seigneur, nous tes enfants qui perdons encore sur le chemin, à travers ce riche enseignement, aide nous à vraiment marcher à ta suite en nous débarrassant de tout ce qui n’honore pas Ton Saint Nom.
    Amen

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