28e Dimanche ordinaire B

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La Parole de Dieu est plus précieuse que tout. Elle indique le chemin de la vie éternelle. Cette parole est le Christ que nous devons préférer à toute autre valeur. C’est le Christ qui manque vraiment à l’homme aujourd’hui. Sans lui, il ne peut trouver une solution définitive à sa quête de réponse sur son désir de salut.

Les textes de ce vingt-huitième dimanche du temps ordinaire B sont très sapientiels. La parole de Dieu est son cœur. La première lecture nous relate les propos du sage sur le don de l’intelligence et de la sagesse. Pour lui, rien n’égale dans le monde ce trésor. Cette sagesse est incluse dans la Parole de Dieu. Elle est la sagesse du chrétien, de sorte que rien dans le monde ne peut la valoir. Il n’y aucun document dans le monde, aussi savant soit-il, pour égaler la Parole de Dieu. Cette sagesse atteint l’homme au plus profond de lui-même, comme une épée à double tranchant. La Parole de Dieu atteint l’homme au lieu même de sa force pour lui montrer sa faiblesse. L’expérience que le jeune riche fait avec le Christ est une attestation de l’efficacité absolue de cette sagesse.

À sa question : « Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en partage ? » (M10, 17), Jésus répond en deux temps. Il lui propose, en un premier moment, les commandements et, dans un second temps, la vie de disciple.

« Tu connais les commandements » (Mc 10, 19)

Il faut louer ce jeune homme pour sa question. C’est une interrogation fondamentale dans notre relation à Dieu. Bien souvent, on ne sait pas à quoi s’en tenir. À travers la demande de ce jeune homme, nous avons une réponse claire de Jésus. Le Maître renvoie à l’application des commandements. Cela signifie que les préceptes divins nous tracent le chemin qui mène vers Dieu. En effet, tout homme, croyant ou non, peut aller à Dieu, si et seulement s’il respecte les ordres de Dieu. Ces prescriptions sont présentes dans toutes les coutumes du monde. Les commandements cités au jeune homme relèvent de la loi naturelle inscrite dans le cœur de l’homme, au plus profond de sa conscience : « Tu ne commettras pas de meurtre, tu ne commettras pas d’adultère, tu ne voleras pas, tu ne porteras pas de faux témoignage, tu ne feras du tort à personne, honore ton père et ta mère » (Mc 10, 19).

Il est plus que curieux de remarquer que Jésus n’a même pas laissé entendre un seul commandement qui touche à Dieu. Toutes les obligations ont un rapport immédiat à l’homme. C’est pour nous enseigner que la religion ne peut devenir un frein pour aller à Dieu. Il y en a qui, sans faute ni péché de leur part, n’ont jamais entendu parler du Dieu révélé par Jésus. Mais il n’y a personne au monde qui puisse affirmer qu’il n’a jamais entendu une voix au plus profond de lui, lui enjoignant de faire le bien et d’éviter le mal. Le premier sanctuaire où la Parole de Dieu se fait entendre est le cœur de l’homme. La première religion doit se développer dans le cœur. Car, dans la vérité, on peut aller à l’Église et avoir son cœur fermé à Dieu comme on peut rester chez soi et ouvrir son cœur à Dieu. Cela ne signifie nullement que la religion soit inutile. Le Christ lui aussi allait au Temple de Jérusalem, non seulement pour prier, mais aussi pour enseigner. L’Église est importante, la religion est essentielle et bénéfique dans la mesure où elle nous fait mieux connaître Dieu et améliore la qualité de notre relation avec lui. Mais tout commence là-dedans en nous.

« Une seule chose te manque » (Mc 10, 21)

Le jeune homme riche pouvait bien s’arrêter à la réponse de Jésus et repartir satisfait de ce qu’il aura en héritage la vie éternelle, puisqu’il vit conformément aux commandements divins. Mais, quand on est mû par une démarche sincère, on sent au plus profond de soi un manque, une insatisfaction. Les satisfaits spirituellement sont les plus à craindre, car ils sont les seuls à souvent tout exiger de Dieu comme un droit. Dans notre marche vers le Royaume, il manquera toujours ce « quelque chose » que nous précisera le Christ.

C’est à ce niveau de l’Évangile que nous découvrons l’importance du Christ pour notre vie. La rencontre du jeune homme riche avec le Christ donne un autre tournant à sa vie. Les commandements de Dieu sont le premier chemin, naturel et originel, que Dieu donne à l’homme pour aller à lui. Le jeune homme riche est pourvu de tout. Il était loin de penser que quelque chose lui manquerait. Il a fallu rencontrer le Christ pour s’en apercevoir. Le Christ nous découvre à nous même dans nos besoins spirituels essentiels. Il donne à chacun la nourriture qu’il lui faut pour aller de l’avant sur son chemin.

Au jeune riche, il dit : « une chose te manque. Va, ce que tu as, vends-le, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor dans le ciel ; puis viens, suis-moi » (Mc 10, 21). Cinq verbes d’action et non d’état. Cinq verbes qui indiquent des étapes clés pour ne plus être à soi-même, mais à Dieu. Cinq verbes qui nous tracent tous un chemin de perfection. Il n’est pas facile de les mettre en application et, pourtant, dans ces cinq verbes, se trouvent tout ce qu’il faut pour atteindre la perfection. En synthèse, Jésus propose deux mouvements : un détachement pour un attachement. Il s’agit de se détacher de tout ce qui pourrait nous emprisonner et pour nous empêcher de suivre de Jésus pour mieux être disciple, celui qui écoute le Christ et met en pratique ses paroles.

Le manque fondamental est le Christ

Le monde devient de plus en plus pauvre de Dieu. Un sondage en France montre que le sentiment religieux disparaît de plus en plus. Le monde est rempli d’artifices qui apparaissent comme de nouvelles prisons. Elles nous empêchent de considérer le monde au-delà deux. Ce ne sont pas les commandements de Dieu qui manquent aujourd’hui. À moins d’avoir une conscience émoussée, Dieu continue de faire résonner sa parole dans nos cœurs. Ce ne sont pas les religions qui manquent aujourd’hui. À ne compter que les sectes évangéliques, il y en a près du million dans le monde. Les hommes s’accaparent tout, sauf d’une seule réalité essentielle : la personne du Christ.

À Marthe, embarrassée par les multiples occupations du service, Jésus répondra : « Marthe, Marthe, tu t’agites et tu t’inquiètes pour bien des choses. Une seule est nécessaire. C’est bien Marie qui a choisi la meilleure part : elle ne lui sera pas enlevée » (Lc 10, 41). À travers la posture de Marie au pied de Jésus, en voyant celle-ci choisir d’écouter Jésus, on comprend que le désir du Christ est de nous voir faire de sa personne une option préférentielle dans tout ce que nous aurons à faire. Une seule chose, que dis-je, une seule personne manquait à ce jeune homme : Jésus. Lui est le Roi, le Royaume et la porte du Royaume. Ce qu’il propose à l’homme est de se rendre libre du superflu pour le royaume et de s’engager résolument à sa suite (suis-moi) pour entrer dans le Royaume.

Chacun a besoin du Christ pour combler ce manque. L’Église catholique nous éclaire sur cette réalité. Elle indique au monde qu’en oubliant le Christ, il manquera le sens réel de sa vie. Elle explique à chaque chrétien que le Christ est la personne qui comble les aspirations les plus profondes de l’homme. Certes, l’Église peut susciter un retournement en nous-mêmes, en nous renvoyant à notre conscience et à nos choix. Mais elle aura accompli sa mission en nous indiquant le Christ comme la boussole du salut.

Le Christ nous manque tellement. Que sa parole frappe nos cœurs comme elle a frappé celui du jeune homme riche. Qu’il soit notre sagesse, notre unique ravissement, qui nous conduise vers la vie éternelle. Amen

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens

Cet article a 5 commentaires

  1. DEGUENON Gauthier

    Très bonne méditation des textes du jour.
    Merci beaucoup cher père. Que l’esprit Saint vous éclaire davantage afin de toujours nous aider à revenir à l’essentiel dans ce monde rempli d’illusions.

  2. Victoire Kegnanh

    Merci mon Père pour le partage, que le Christ même vous fortifie d’avantage enfin de nous aider à pouvoir le suivre

  3. Bonaventure houngbadji

    Sans commentaire,que la graine semée germe et porte beaucoup de fruits,merci reverand père

  4. Alexandre gomis

    Merci mon père pour le partage Dieu vous bénisse et vous garde

  5. Tchetcheka Diga Yapridou Jessé

    Merci mon Père pour ces efforts que vous faites pour l’église catholique et tout l’ensemble des croyants en Jésus Christ. Que le Seigneur lui même dote vos propos de cette puissance qui pénètre l’être humain pour séparer le doute d’avec la foi en Jésus Christ. Restez béni !

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