Il s’en alla tout triste

Bréviaire

Le récit est bien rapporté dans l’Évangile selon saint Marc ; mais on retrouve cette méditation chez les trois autres évangélistes et, sans que les termes y soient rigoureusement identiques, la substance ne varie pas. Nous qui savons avec évidence que le Sauveur ne parle pas une langue purement humaine, mais enseigne toujours ses disciples selon une sagesse divine et mystérieuse, nous ne devons pas écouter ces paroles au sens purement littéral, mais en rechercher, en découvrir le sens caché, au prix d’une lucide et patiente réflexion.

Si tu veux être parfait. Il n’était donc pas parfait. Car il n’y a rien au-delà de la perfection. Et ce mot extraordinaire et divin : Si tu veux, montre admirablement la complète liberté de son interlocuteur : chez le jeune homme, en effet, parce qu’il était libre, le choix de la volonté était libre : il était maître de sa décision. Mais chez Dieu, le propre est de donner, parce qu’il est le Seigneur et l’arbitre. Il donne, en effet, à tous ceux qui désirent et déploient le plus grand zèle pour les efforts et la prière, en sorte que leur salut dépende ainsi d’eux-mêmes. Ennemi de la violence, Dieu ne contraint personne, mais il offre sa grâce à qui la cherche, la donne à qui la demande, ouvre à celui qui frappe. Si tu veux, donc, si tu veux sincèrement, sans chercher à te mentir, tu dois acquérir ce qui te manque encore.

Une seule chose te manque, cette seule chose qui demeure, qui est bonne, qui transcende la loi, que la loi ne peut ni donner ni enlever, et qui est l’apanage des vivants. Finalement, le jeune homme qui avait observé toute la loi depuis sa jeunesse et qui, de ce fait, avait pu s’attribuer de si grands éloges, ne peut, malgré tout son mérite, gagner cette seule chose, cette grâce unique dont seul le Sauveur dispose, et s’emparer de cette vie éternelle vers laquelle il tendait ardemment.

Et il s’en alla tout triste, accablé par le prix demandé pour obtenir cette vie dont il était venu supplier la grâce. Non, il ne voulait pas aussi fortement la vie qu’il le prétendait, il ne se préoccupait que d’afficher sa bonne volonté. Et certes il avait pu se montrer plein de zèle pour beaucoup de choses, mais cette seule chose : mener à bien cette œuvre du salut, il en était incapable ; pour cette entreprise, il était amorphe et défaillant.

Saint Clément d’Alexandrie, « Quel riche sera sauvé ? »
Cap. 5, 10 : PG 9, 610

Clément d’Alexandrie, né à Athènes vers 150 et mort en Asie Mineure vers 215, est un lettré grec chrétien, apologète et l’un des Pères de l’Église. Il chercha à harmoniser la pensée grecque et le christianisme. On l’appelle « saint » Clément sans qu’il ait été canonisé. On connaît au philosophe une œuvre abondante, mais elle est en partie perdue.

Hymne

À toi Dieu, notre louange !
Nous t’acclamons, tu es Seigneur !
À toi Père éternel,
L’hymne de l’univers.

Devant toi se prosternent les archanges,
les anges et les esprits des cieux ;
ils te rendent grâce ;
ils adorent et ils chantent :

Saint, Saint, Saint, le Seigneur,
Dieu de l’univers ;
le ciel et la terre sont remplis de ta gloire.

C’est toi que les Apôtres glorifient,
toi que proclament les prophètes,
toi dont témoignent les martyrs ;
c’est toi que par le monde entier
l’Église annonce et reconnaît.

Dieu, nous t’adorons :
Père infiniment saint,
Fils éternel et bien-aimé,
Esprit de puissance et de paix.

Christ, le Fils du Dieu vivant,
le Seigneur de la gloire,
tu n’as pas craint de prendre chair
dans le corps d’une vierge
pour libérer l’humanité captive.

Par ta victoire sur la mort,
tu as ouvert à tout croyant
les portes du Royaume ;
tu règnes à la droite du Père ;
tu viendras pour le jugement.

Montre-toi le défenseur et l’ami
des hommes sauvés par ton sang :
prends-les avec tous les saints
dans ta joie et dans ta lumière.

Oraison

Nous t’en prions, Seigneur, que ta grâce nous devance et qu’elle nous accompagne toujours, pour nous rendre attentifs à faire le bien sans relâche.

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Frère Hervé

Je suis un religieux ermite, consacré dans cette forme de vie par mon évêque. Je réside en France et suis passionné par la recherche de la Vérité dans l’Écriture sainte, dans la philosophie et la théologie.