Hors de l’Église point de salut ?

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Saint Cyprien de Carthage (décédé le 14 septembre 258) a écrit « Salus extra ecclesiam non est » : qu’on a souvent traduit par « Hors de l’Église, point de salut ». Cette phrase choque souvent, à tort.

Voyons ce qu’elle signifie exactement, comment elle trouve à s’appliquer pour les catholiques, les chrétiens et les hommes qui n’ont pas encore reçu le message de l’Évangile.

Regardons exactement ce que dit l’Église

L’Église catholique est « l’unique Église du Christ, dont nous professons dans le symbole l’unité, la sainteté, la catholicité et l’apostolicité, cette Église que notre Sauveur, après sa résurrection, remit à Pierre pour qu’il en soit le pasteur (Jn 21, 17), qu’il lui confia, à lui et aux autres Apôtres, pour la répandre et la diriger (cf. Mt 28, 18, etc.) et dont il a fait pour toujours la « colonne et le fondement de la vérité » (1 Tm 3, 15). Cette Église comme société constituée et organisée en ce monde, c’est dans l’Église catholique qu’elle subsiste, gouvernée par le successeur de Pierre et les évêques qui sont en communion avec lui, bien que des éléments nombreux de sanctification et de vérité se trouvent hors de sa sphère, éléments qui, appartenant proprement par le don de Dieu à l’Église du Christ, portent par eux-mêmes à l’unité catholique. » (Concile Vatican II, constitution Lumen gentium)

À ceux qui ont rétorqué que l’Église pouvait exister ailleurs, le Vatican a précisé ultérieurement qu’il faut bien comprendre que « dans l’Église catholique seule est l’unique Église du Christ ». (Déclaration Dominus Iesus du 6 août 2000)

Lisons le Catéchisme qui est clair et synthétique

Le Catéchisme de l’Église catholique résume admirablement les n°14 à 16 de Lumen gentium

« Comment faut-il entendre cette affirmation souvent répétée par les Pères de l’Église [Hors de l’Église point de salut] ? Formulée de façon positive, elle signifie que tout salut vient du christ Tête par l’Église qui est son Corps :
 
Appuyé sur la Sainte Écriture et sur la Tradition, le Concile enseigne que cette Église en marche sur la terre est nécessaire au salut. Seul en effet le Christ est médiateur et nécessaire au salut : or, il nous devient présent en son Corps qui est l’Église et en nous enseignant expressément les nécessités de la foi et du baptême, c’est la nécessité de l’Église elle-même dans laquelle les hommes entrent par la porte du Baptême, qu’Il nous a confirmée en même temps. C’est pourquoi ceux qui refuseraient soit d’entrer dans l’Église catholique, soit d’y persévérer, alors qu’ils la sauraient fondée de Dieu par Jésus-Christ comme nécessaire, ceux-là ne pourraient être sauvés.
 
Cette affirmation ne vise pas ceux qui, sans qu’il y aille de leur faute, ignorent le Christ et son Église :
 
En effet, ceux qui, sans faute de leur part, ignorent l’évangile du Christ et son Église, mais cherchent pourtant Dieu d’un cœur sincère et s’efforcent, sous l’influence de sa grâce, d’agir de façon à accomplir sa volonté telle que leur conscience la leur révèle et la leur dicte, ceux-là peuvent arriver au salut éternel
».

L’Église sait que la question morale rejoint en profondeur tout homme, implique tous les hommes, même ceux qui ne connaissent le Christ et son Évangile, ni même Dieu. Elle sait que précisément sur le chemin de la vie morale la voie du salut est ouverte à tous, comme l’a clairement rappelé le Concile Vatican II.

Quelques références bibliques

Il faudrait d’abord revenir sur l’autorité de l’Église mais cela suppose un sujet à lui tout seul. Beaucoup n’ont en effet pas compris que Dieu a créé une Église qui est le corps de la 2e personne de la Trinité. Ce que fait l’Église est fait par Dieu lui-même ; engage Dieu lui-même : Qui vous écoute m’écoute (Lc 10,16).

Simplement sur le rapport Salut- Église, on peut méditer :

He 11,6 : Sans la foi, il est impossible d’être agréable à Dieu ; car, pour s’avancer vers lui, il faut croire qu’il existe et qu’il récompense ceux qui le cherchent

Jn 3, 17-18 : Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. Celui qui croit en lui échappe au Jugement ; celui qui ne croit pas est déjà jugé, du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu

Ac 4, 12 : En nul autre que lui, il n’y a de salut, car, sous le ciel, aucun autre nom n’est donné aux hommes, qui puisse nous sauver

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Frère Hervé

Je suis un religieux ermite, consacré dans cette forme de vie par mon évêque. Je réside en France et suis passionné par la recherche de la Vérité dans l’Écriture sainte, dans la philosophie et la théologie.

Cet article a 3 commentaires

  1. P Achille

    Merci frère Hervé pour ce partage .

  2. DEGBOGBAHOUN Mahutin Basile

    Merci beaucoup pour ce riche enseignement.

  3. HOUNSOU Lydia

    Merci beaucoup frère Hervé pour ce partage

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