« De toutes les nations, faites des disciples, baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ». Cette recommandation de Jésus à ses apôtres nous rappelle le signe de la croix que nous accomplissons chaque jour sur notre corps. Quelle en est la signification pour nous chrétiens ?
Mon frère, ta soif de connaître le sens du signe de la croix, ce dimanche de la solennité de la Sainte Trinité, répond à un besoin largement partagé, d’autant plus que l’importance de ce geste, simple voire banal, est de plus en plus perdue de vue.
La sainte Croix du Christ
Une réponse primaire nous conduit à définir la croix comme l’instrument sur lequel notre Seigneur Jésus-Christ a été crucifié. Cette croix, faut-il le rappeler, est le symbole de notre salut, car le Seigneur, en donnant sa vie pour les pécheurs, les rachète du péché et les introduit dans le salut. Alors que le monde païen pose sur la croix un regard d’étonnement et d’indignation (scandale pour les Juifs et folie pour les Grecs), le chrétien y perçoit le signe même de la sagesse et de la puissance libératrice de Dieu. Dès lors, la croix du Christ prend un sens nouveau : le sens de la mort au péché et, plus encore, de l’obéissance sans condition à Dieu. Se signer, c’est donc adhérer à cette sagesse et à cette puissance de Dieu.
La Sainte Trinité
En faisant le signe de la croix, les chrétiens l’accompagnent par la formule « au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Amen ». Par cette parole, nous confessons d’abord les mystères d’un Dieu unique en trois personnes, le plus grand des mystères de notre foi. Ensuite, par ces paroles, nous affirmons que l’œuvre de la rédemption, accomplie par le Christ, est une œuvre impliquant le Père qui accueille l’offrande du Fils dans la force de l’Esprit. Enfin, nous invoquons sur nous-mêmes le Nom de Dieu, comme pour dire que le commencement et la fin de tout ce que nous entreprenons prennent leur source en ce Nom et s’achèvent en lui. Du coup, le signe et la parole traduisent une spiritualité de communion personnelle à la souffrance du Christ par l’offrande de nos propres renoncements au Père par le Fils dans l’Esprit.
Porter sa croix
Les paragraphes précédents, en ouvrant nos yeux sur la beauté profonde de ce signe, nous invitent in fine à porter nos croix. Non seulement il faut porter un crucifix sur soi, suspendu au cou par une corde (beaucoup de chrétiens, hélas, ont honte de porter ce sacramental, signe de salut), il faut aussi vivre suivant la mystique qu’engage la signation. Il s’agit d’une spiritualité de renoncement à soi pour ne vivre désormais que pour Dieu, ainsi que le Christ le dit : « Celui qui veut être mon disciple, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive » (Lc 9, 23). Se signer, c’est donc marcher à la suite du Christ, en offrant à son Père nos peines et souffrances, nos labeurs et lassitudes, nos peurs et angoisses. C’est ainsi que Dieu les reçoit et les transforme en grâces fécondantes pour chacun de ceux qui partagent cette espérance.
Mon frère, ce geste est donc toute une catéchèse dans laquelle tu confesses que la mort du Christ sur la croix, sommet de notre rédemption, est œuvre de la Sainte Trinité. Notre salut personnel consistera donc à achever dans notre chair, par l’obéissance de la foi, ce qui reste à souffrir de la passion du Christ pour son Église (Col 1, 24).
Très très édifiant cher père et merci pour ce nouveau éclaircissement que vous venez de faire.
Merci pour cette catéchèse qui enrichit le catéchiste que je suis. Que Dieu vous bénisse… amen
Merci