Nous développerons ce thème en cinq parties.
- 1ère partie : La réalité du combat et son importance
- 2e partie : Ennemi vaincu mais actif : quels sont les armes du combat
- 3e partie : Cas de la Sorcellerie : Astuces et moyens d’action
- 4e partie : Comment se défaire de la sorcellerie
- 5e partie : Quelques pistes pour la délivrance
Objectif : Au terme de l’article, vous serez capables de combattre efficacement l’esprit mauvais. Ennemi vaincu mais actif : quelles sont les armes du combat.
1. La réalité du combat spirituel
Bien-aimés dans le Seigneur, le combat spirituel est la capacité qu’à une personne de se défaire des obstacles qui le détournent de Dieu. Le combat spirituel est alors la réaction légitime face à une oppression. Le combat spirituel est une lutte contre le mal en nous et autour de nous.
« Le monde entier est au pouvoir du Mauvais » 1 Jn 5,19.
Nous parlerons essentiellement ici du combat spirituel comme étant une lutte contre le mal autour de nous. Le premier volet concernant la lutte contre le mal en nous a trait au péché, à notre conversion, à notre relation croissante avec le Christ. La perfection du combat spirituel est soutenue par l’action simultanée de ces deux volets ; il ne peut donc pas avoir de lutte efficace autour de nous sans celle intérieure, c’est-à-dire la domination de nos tendances au péché.
La lutte contre le mal autour de nous, nous oriente vers quelques concepts qui ne nous sont pas étrangers à savoir : le diable et le royaume des ténèbres d’un côté et, de l’autre Dieu et le royaume de la lumière.
Le monde est subdivisé depuis la chute des « anges déchus » en deux ; le monde de la lumière (Dieu) et celui des ténèbres (Lucifer). Le combat spirituel implique alors l’étude minutieuse de la nature du diable et du mal autour de nous. Il sera aussi nécessaire de connaître les limites de ses actions ?
La lettre de saint Paul aux Éphésiens (Eph. 6, 10-20) nous éclaire à suffisance et nous oriente sur la typologie du combat.
Le diable et le royaume des ténèbres doivent être combattus, bien qu’ils sont vaincus. C’est une guerre gagnée dont les batailles intermédiaires avant l’assaut final sont rudes. En effet, le jour de la résurrection est le début et la fin de la puissance diabolique (1 Jn 3,8). Le jour du retour du Christ est son extermination. Entre ces deux jours, le diable livre des batailles avec rage car il connaît son sort (1 Pierre 5,8). Il fait la guerre à ceux qui obéissent aux commandements (Ap 12,17), il perturbe la vie de l’église (2 Co 2,11), il obscurcit l’intelligence des non-croyants (Ac 26,18 ; 2 Co 4,4), il tente les chrétiens (1 Co 7,5) et il exerce un pouvoir sur le monde par la tentation, l’infestation, l’oppression et la possession démoniaque.
- La tentation est la technique par laquelle le diable vous suggère d’accomplir des actes contraires à la volonté de Dieu. Exemple : voler, mentir.
- L’infestation permet au diable d’infecter des lieux, objets de votre entourage et en faire un dépôt satanique où il peut se connecter. Dans ce cas souvent, la personne a sur lui des objets occultes tels que les talismans, le Fa. Exemple : maison, bureau, matelas, voiture.
- L’oppression est une persécution externe (mauvais sort, empoisonnement) alors que l’obsession est une persécution interne (troubles psychologiques, forte dépendance à l’alcool, au sexe, vie de débauche et le suicide).
- La possession est l’incorporation du démon dans l’homme qui perd son autonomie. Nous avons plusieurs types de possédés. Les uns se donnent librement à une divinité ou secte ésotérique, les autres, par curiosité, font des voyances et consultations occultes : ils finissent par être posséder. La dernière catégorie a laissé le diable pervertir leur cœur. Ce sont les idéologues et les persécuteurs de l’église.
Nous avons à faire à des puissances démoniaques intelligentes, un ennemi qui n’est pas humain ni visible ; d’où l’importance et la nécessité du combat spirituel dans le Christ et avec le Christ (Col 2,15 ; He 2,14).
2. Ennemi vaincu mais actif : quelles sont les armes de ce combat ?
Le chrétien est appelé à résister et ne doit laisser aucune occasion au diable de l’entraîner dans des pensées, des paroles ou des actions qui ne glorifient pas Dieu (1 Co 7,5 ; 2 Co 2,11 ; Ep 4,27).
Saint Paul demande de résister aux jours mauvais (Ep 6,13) ; saint Jacques, quant à lui, nous invite à nous soumettre à Dieu (Jc 4,4-8). Saint Pierre met l’accent sur la résistance au diable dans la persécution (1 Pi 5,8-9) car le diable se venge sur ceux qui sont l’objet de l’amour du Christ.
Les armes du combat spirituel proposées par saint Paul
L’armure de l’Éternel, devenue l’armure du Messie, est, par voie de conséquence, l’armure du chrétien. Nos armes ne sont pas charnelles mais spirituelles (Ep 6,12). Le diable varie ses attaques, faisant preuve d’une créativité maléfique. Saint Paul nous propose quelques armes :
- La vérité comme ceinture et la droiture comme cuirasse : Christ est le chemin, la vérité et la vie ; il est donc la Parole. La ceinture ici est l’attachement au message du Christ. Aussi il faudra être vrai envers soi-même (éviter l’hypocrisie) ; être vrai envers son prochain et, enfin, être vrai envers Dieu. La droiture est la manière d’agir et de vivre selon les normes de Dieu. Quand on marche dans la droiture, on fait preuve d’éthique et on inflige des coups puissants au diable.
- Les chaussures, l’ardeur à annoncer l’Évangile de la paix (Ep 6,15) : qu’ils sont beaux, les pas de ceux qui portent la bonne nouvelle (Is 52,7). Nous vaincrons le diable lorsque nous serons porteurs du message de paix et surtout du message de consolation (Is 40,9-11). L’Évangile est Bonne Nouvelle de paix, son éclosion est un frein et un recul pour les œuvres de diable.
- La foi comme bouclier pour éteindre les flèches enflammées (Ep 6,16) : La foi en Dieu nous enracine dans son amour et renforce nos liens. Ainsi donc, ce n’est plus nous qui vivons mais c’est Christ qui vit en nous (Gal 2,20).
- Le salut pour casque et l’épée de l’Esprit (Ep 6,17) : Notre salut est déjà accompli en Christ et nous avions le devoir de vivre à la lumière de ce salut, de le comprendre et d’en jouir. L’épée est une arme offensive (parole de Dieu) dont l’esprit garantie l’efficacité.
- La prière et l’intercession (Ep 6,18) : Nous devrions prier sans cesse et nous soutenir dans la prière d’où l’importance de militer dans une communauté ou groupe de l’Église. Par l’adhésion à la communauté, nous créons une chaîne de prière et de soutien.
D’autres armes indiquées par l’Église
- Les sacrements comme des appuis au combat spirituel chez le catholique.
Normalement, par le baptême, le chrétien a renoncé et vaincu le diable. Il n’y a donc plus de lien entre lui et nous. Néanmoins nous fléchissons dans notre marche à la suite du Christ. Le sacrement de réconciliation (confession) vient rétablir la concorde entre Dieu et nous. Le sacrement de la communion (l’eucharistie) nous rappelle, la mort et la résurrection du Christ que nous commémorons à chaque messe. Le rappel de cette cinglante défaite du diable lui est insupportable. Le sacrement de la confirmation nous donne la plénitude du Saint-Esprit et qui dit Saint-Esprit dit lumière donc opposé aux ténèbres. Par le Saint-Esprit nous devenons fils de lumière et des envoyés de Dieu.
Le sacrement de l’ordre ou du mariage vient confirmer notre mission dans la communauté. Le sacrement de l’ordre permet de se mettre au service de Dieu et de la communauté et d’assurer l’intendance des biens spirituels et matériels de Dieu. Le sacrement de mariage, quant à lui, renforce nos liens par la fusion de deux êtres et cette communion est redoutable au diable car on devient par le mariage une communauté en créant ainsi une église domestique.
L’onction des malades permet à Dieu de nous arracher de la persécution et de nous guérir. C’est un sacrement que redoute le diable car il est la preuve de la présence priante de Dieu et l’église aux côtés d’un membre souffrant. Quand l’église déploie ses ailes, le diable détale. Le sacrement du pardon est le lieu où nos âmes sont arrachées aux mains du prince des ténèbres.
- Les vertus théologales : La foi, l’espérance et la charité
La foi donne l’assurance, la quiétude contrairement à ce que beaucoup croient, le diable n’est pas serein, c’est un grand peureux. Pour dominer et vaincre, il vous transporte dans son champ favori qu’est la peur. La peur ouvre la porte au diable, la foi ouvre la porte à Dieu.
La charité est un élan d’amour, un partage contraire à l’orgueil et la haine qui sont des domaines de prédilection du diable. Il ne supporte pas l’amour, il a horreur de l’assistance et du partage. Il fuit devant ces qualités.
L’espérance crée une nouvelle vie et régénère. Pour effectuer le transbordement de la foi à la peur, le diable tue en nous l’espérance. Ainsi nous paniquons et il nous assomme. L’espérance en Dieu ne déçoit jamais.
3. Cas de la sorcellerie : astuces et moyens d’action
La sorcellerie est une société secrète qui existe depuis des lustres. Autrefois réservée aux rois et notables, la sorcellerie a connu un développement fulgurant et est la première organisation la plus structurée du royaume des ténèbres, enrôlant aujourd’hui même des enfants. La sorcellerie a pu aujourd’hui coordonner les esprits qui opèrent dans les différents éléments cosmiques que sont : la terre, l’eau, le vent et parfois le feu.
La sorcellerie a un mode d’adhésion qui est : l’héritage, le parrainage, l’adhésion par curiosité. Je vous fais grâce du mode d’adhésion qui n’est pas important pour notre foi. Nous avons déjà adhéré à Christ. Néanmoins les critères recherchés sont souvent la sournoiserie, le mensonge, la dureté de cœur. La sorcellerie a un organigramme qui ressemble à celle de l’Église, c’est-à-dire qu’elle est organisée en diocèse regroupant plusieurs paroisses ; paroisse regroupant plusieurs CEB, groupes et mouvements. Le nom connu pour chaque structure selon le territoire qui lui est dévolu s’appelle « confrérie ». Les confréries sont démultipliées selon le nombre et les besoins exactement comme chez nous ou des stations deviennent des paroisses. Chaque confrérie à son chef. Il s’agit d’une grande coordination mondiale.
Les activités du sorcier sont liées à plusieurs facteurs dont entre autres : le temps, le mouvement astral, l’état d’âme des hommes, les alliances et les pactes.
Le temps
La sorcellerie tient compte du temps dans ses actions. Le temps englobe plusieurs périodes et saisons liées aux mouvements des astres. Ce temps est marqué par les éclipses solaires ou de la lune ou les dates précises comme le vendredi 13 (jusqu’à un temps récent jour des nouveaux initiés, je ne sais pas si ça a changé), le 21 mars, journée mondiale.
Le temps dans la sorcellerie c’est aussi les heures. Le sorcier, le jour, dit des incantations en son for, alors que la nuit, il entre en activité. La nuit est subdivisée ici en trois lambeaux de trois heures : 21h-00h ; 00h-03h et 03h-06h.
La sorcellerie n’agit pas au hasard, c’est une organisation bien structurée avec un maillage assez puissant comme les réseaux de téléphonie.
L’état d’âme des hommes
La sorcellerie avant d’agir fait des études approfondies sur le sujet et les circonstances. Ainsi, avant toute attaque coordonnée, il faut une mise en accusation au niveau de la confrérie. La confrérie siège et apprécie, comme dans un tribunal, la validité et l’utilité de l’action à mener et l’ordre de mission est lancé. Les agents envoyés scrutent la cible pour en déduire sa fragilité, ses points d’attaque. Ils examinent le corps qui leur montre les points faibles, les tempéraments, l’état de péché dans votre vie.
Les alliances et pactes
C’est l’ensemble des accords qui gravitent autour de nos traditions, rites cultuels et coutumes. Les liens familiaux, les liens de terroirs, les pactes de sang, les pactes totémique (totem), les pactes diaboliques, les fondements spirituels, etc.
Les armes des sorciers
- La malédiction : La malédiction est le terreau fertile pour l’action de la sorcellerie,
- Les sortilèges : Le sortilège est un sort lancé à une personne qui découle souvent de la violation d’un interdit. Le sorcier n’aime pas les frustrations, les insultes, l’affront. Il lance dans ces cas des sorts.
- L’ensorcellement : C’est la technique qui permet d’utiliser une tierce personne pour la pratique de la sorcellerie. Le sorcier est prévoyant et il sait qu’il peut être découvert donc il utilise le visage d’une autre personne ou le corps ou un objet de l’environnement immédiat de la personne à attaquer.
- L’envoûtement : C’est agir directement sur l’âme de la personne. Le sorcier envoûte pour amener une personne à faire ce que consciemment il ne peut pas faire. Nous comprenons pourquoi Dieu nous demande de ne point juger car nous ne savons pas toujours sous quelle influence la personne agit.
- L’empoisonnement diabolique
- L’infestation spirituelle : C’est une technique qui permet de rependre des maladies contagieuses, incestueuses, incurables.
Stratégies d’attaques
- Phase d’études : Cette étape est la plus importante car le sorcier a besoin d’informations, il fait alors des investigations. Il peut y consacrer une longue période. L’échec n’étant pas tolérable, il préfère être prévoyant. Il examine entre autre, le temps favorable et les failles possibles.
- Programmation et organisation : Pendant cette période, il cherche le motif et il provoque. Il peut aussi dissuader en vous encourageant à la paresse spirituelle. En somme il pose des pièges.
- Exécution : Le sorcier entre en action avec l’appui de sa confrérie.
4. Comment se défaire de la sorcellerie ?
La sorcellerie est une organisation puissante et disciplinée où la raison du plus fort est toujours la meilleure. Elle a un plan d’action, un programme et des stratégies dynamiques qui s’adaptent au fur et à mesure. Ainsi la seule manière de s’en défaire est de développer une intimité avec le Christ, il s’agit d’avancer en eau profonde dans la connaissance du Christ.
La deuxième arme est la fidélité aux sacrements. Les sacrements renforcent notre être intérieur, brisent les liens et malédictions et nous rendent invincibles. Dieu n’a-t-il pas dit à Jérémie, ils t’attaqueront mais ils ne pourront rien contre toi ?
La troisième arme est l’obéissance à l’Église notre mère.
L’Église nous offre la meilleure armure contre les œuvres de la sorcellerie. L’un des facteurs importants de l’arsenal de la sorcellerie est le temps. L’Église nous offre des temps liturgiques assez forts pour maintenir notre éveil spirituel. Ce n’est point anodin que la sorcellerie copie l’organigramme de l’Église catholique. Si L’Église catholique tient, c’est grâce à la discipline d’amour qui y règne. Si la sorcellerie tient encore c’est à cause de la discipline dans la terreur qui y prévaut. Pour la vaincre, il faut l’amour, la justice et la paix. L’injustice donne de nouveaux adhérents à la sorcellerie ; or l’amour lui fait perdre des plumes. Soyons des artisans de paix et de justice pour un monde équitable et harmonieux.
5. Quelques pistes pour la délivrance
Plusieurs personnes se demandent la stratégie de riposte à l’offensive diabolique et quelles sont les prières à faire.
La prière de délivrance est rattachée au ministère de l’exorcisme. Le ministère d’exorcisme est exclusivement exercé par l’Église à travers les prêtres et plus spécifiquement ceux à qui l’évêque a donné cette charge dans son diocèse. Néanmoins le laïc peut, dans ce ministère, exercer une prière de libération par le baptême.
La prière de libération d’un espace occupé (humains ou territorial) par le diable et ses inféodés, comporte la prière d’autorité communément appelé « prière de combat spirituel » qui consiste à demander au Seigneur de couper les liens ou l’influence maléfique dans la puissance de ses attributs. La prière de délivrance, qui est le fait d’expulser avec son pouvoir le diable et tout esprit ayant une emprise, va donc au-delà de la prière de libération. L’expulsion des démons relève de l’autorité du prêtre et surtout de l’exorciste qui bénéficie d’une protection particulière (représente l’évêque et a reçu la délégation de pouvoir pour la délivrance). La prière d’exorcisme a une forme impérative, c’est-à-dire permet d’interpeller directement les démons et de leur commander.
Pistes de prières pour les laïcs
Nous allions ébaucher quelques pistes de prière pour les laïcs. Nous avons l’auto-délivrance et la délivrance assistée.
Pour la libération, nous avons des prières d’autorités avec les attributs de Dieu
- Le Nom de Dieu, le Nom de Jésus (prier en chantant pendant 5 mn le nom de Jésus)
- Le Sang de Jésus (la litanie du Précieux sang de Jésus, litanie de la victoire du sang de Jésus ou un chant invoquant le sang de Jésus)
- La gloire de Dieu (la cour céleste, le trône de Dieu)
- La Parole de Dieu (des versets de promesse de combat où de victoire de Dieu, Exemple Isaïe 52, Isaïe 54,17 etc.)
Nous avons aussi la libération par la médiation de :
- la Vierge Marie (le Magnificat, le chapelet)
- les anges et archanges (prière et neuvaine à saint Michel et à saint Raphaël ; à l’ange gardien)
- les saints du ciel (prière à saint Patrice, neuvaine et prières à saint Pio, saint Jean-Paul II , litanies des saints, litanies saint Joseph, saint Michel, saint Raphaël, saints Pierre et Paul, litanie à notre Dame de la Délivrance)
Nous avons la louange
- forte louange (Jéricho, faire une heure de louange seul ou en communauté consécutivement pendant 7 jours)
- Psaumes (27, 35, 56, 57, etc.)
Néanmoins ces différentes composantes peuvent être insuffisantes si la personne qui prie manque de foi, est dans un lien de péché ou n’est pas fidèle aux sacrements.
Merci pour l’explication . La connaissance de son adversaire est tres importante pour se defendre . Que le Christ nous en donne la grâce de toujours rester ferme dans la prière
Merci pour tout ces enseignements. Que Dieu vous bénisse
Merci beaucoup,je suis du Burkina, dans le centre sud , Diocèse de Manga, Paroisse de Gogo,je suis très fière avec vous Monsieur l’abbé,c’est le Saint-Esprit qui nous eclaicis à travers votre enseignement,puisse le seigneur vous garde et que vous continuez à nous enseigner d’avantage