Les Églises catholiques de rites non latins

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Église orientale

Nous sommes habitués à une forme de célébration de la messe. Cette forme est le rite latin, largement répandu. Dans cet article, nous allons découvrir, outre le rite latin auquel nous sommes habitués, d’autres rites existant dans la même Église catholique romaine.

Premier rite : le rite syriaque oriental

C’est le rite qui s’est développé dans l’ancienne Église d’orient, c’est-à-dire de l’Église de l’empire perse (les Églises latines, grecques, syriaques et coptes par exemple faisaient partie de l’Église dans l’empire romain). Il est aujourd’hui utilisé par l’Église catholique chaldéenne et l’Église catholique Syro-Malabar.

Église catholique chaldéenne

Elle est l’une des héritières directes de l’Église de l’empire perse. L’origine de l’Église dans cette région remonte aux apôtres Thomas et Thaddée. Elle était sous la juridiction de l’évêque (patriarche) d’Antioche jusqu’en 410 quand elle va déclarer son autonomie. En effet, l’empire perse dans lequel elle se trouvait avait pour religion officielle le zoroastrisme, alors que son rival et ennemi, l’empire romain, venait d’adopter le christianisme comme religion officielle en 381 avec l’empereur Théodose. Les chrétiens de l’empire perses étaient donc vus avec soupçons, voire persécutés par le pouvoir perse d’autant qu’ils dépendaient d’un évêque de l’empire romain.

L’Église d’orient va finalement rejeter le concile d’Ephese en 431 et se séparer de Rome. Elle sera aussi connue sous le nom d’Église Assyrienne. En 1552, une grande partie de l’Église d’orient revint à la communion avec Rome. Cette nouvelle Église fut appelé « Église catholique chaldéenne » pour la distinguer de la partie qui s’opposa à l’union avec Rome et garda le nom d’Église assyrienne.

Église catholique Syro-Malabar

Elle est l’une des héritières de l’Église de l’Inde, dont les fidèles étaient appelés chrétiens de Saint Thomas. En effet, elle est fruit de l’évangélisation de l’apôtre Thomas d’après la tradition. Elle passa sous la juridiction de l’Église perse qui lui envoyait les évêques. Elle rejeta aussi le concile d’Éphèse. Elle revint en communion avec Rome en 1552 en même temps que l’Église catholique chaldéenne et sera reconnue comme une Église autonome dès 1559 bien qu’elle sera sous la juridiction des évêques latins jusqu’en 1896.

Entre 1552 et 1896, une petite partie rompit la communion avec Rome et entra en communion avec l’Église syriaque principalement. Le reste, la majorité, demeura fidèle au Saint siège et fut désormais connu sous le nom d’Église catholique syro-malabar. À ce jour, c’est la 3ème Église catholique en terme du nombre des fidèles après l’Église latine et l’Église catholique ukrainienne, donc la deuxième église catholique orientale après l’Église catholique ukrainienne.

Caractéristiques du rite syriaque oriental

• La langue liturgique est le syriaque (araméen) bien que les langues vernaculaires soient aussi utilisées

• La messe est appelée « Qurbānā Qaddišā /Qurbānā Qandišā » (saint sacrifice)

• 5 Lectures sont lues lors de la messe

• La messe est célébrée « versus populum », mais la célébration

« ad orientem » est aussi présente dans l’Église syro-malabar

• L’anaphore (prière eucharistique) d’Addaï et de Mari qui avait la particularité de ne pas contenir les paroles d’institution (explicitement). Mais elles ont été insérées depuis, lors de l’union avec Rome.

• Le baptême et la confirmation (le saint crème étant béni par l’évêque) sont reçus en même temps dans l’Église catholique chaldéenne mais l’Église syro-malabar suit la même discipline que l’Église latine. L’effusion est la forme la plus commune dans l’Église syro-malabar alors que les chaldéens semblent pratiquer couramment aussi bien l’immersion que l’effusion.

• Pour l’eucharistie, les chaldéens utilisent du pain sans levain alors que l’Église syro-malabar utilisent aussi bien du pain sans levain que du pain levé. Dans ce dernier cas, la fabrication inclut le « saint levain » qui selon la tradition remonterait à un reste du pain originel utilisé le jeudi saint et mêlé au sang du Christ. Les fidèles communient séparément aux deux espèces.

• Les hommes mariés sont ordonnés prêtres mais pas évêques dans l’Église chaldéenne alors que l’Église syro-malabar suit la discipline du célibat sacerdotal

• Comme dans les autres rites orientaux, le mariage comprend le couronnement des époux

• Le titre « Mar » est utilisé pour les évêques et les saints comme dans le rite antiochien

• L’office divin ne contient que 3 heures : soir, minuit et matin.

• Le signe de la croix est fait avec 3 doigts (la trinité) et deux doigts pliés (les 2 natures du Christ) comme chez les catholiques byzantins et les orthodoxes mais de gauche à droite comme chez les catholiques latins

Deuxième rite : le rite byzantin

En termes du nombre d’Églises de droit propre, c’est le rite le plus utilisé au sein de l’Église catholique. C’est, à la base, le rite de Constantinople, lui-même basé sur le rite d’Antioche. Il s’est ensuite implanté sur l’ensemble des territoires de l’empire romain d’orient (empire byzantin) et dans les contrées évangélisées par des missionnaires byzantins. Il est utilisé par toutes les églises grecques-catholiques (« grec » ici ne signifie pas de la Grèce mais plutôt « de tradition byzantine », le grec ayant été la langue officielle de l’empire romain d’orient à partir du 7e siècle après Jésus-Christ). C’est aussi le rite qu’utilise les Églises « orthodoxes ».

Il existe 14 Églises grecques-catholiques, chacune ayant sa propre histoire. Mais dans leur majorité, ce sont des Églises formées par séparation de leur Église-mère orthodoxe et par union avec Rome. La seule exception étant l’Église catholique italo-albanaise, qui malgré sa tradition byzantine, a toujours été unie à Rome. L’Église catholique ukrainienne qui est la plus importante des Églises catholiques orientales en terme du nombre des fidèles, (ce qui en fait la deuxième Église catholique après l’Église latine), est de tradition byzantine. Certaines de ces Églises comme les Églises grecques catholiques slovaques, tchèques, hongroises ou croates cohabitent avec l’Église latine, bien plus majoritaire dans le même pays.

Cela résulte de l’existence, dans ces pays, des régions qui furent peuplés par des minorités ethniques pratiquant le rite byzantin. Ces Églises furent persécutées au 21e siècle par les régimes communistes et beaucoup furent forcés de rejoindre l’Église orthodoxe sous peine de prison. Par exemple, en Roumanie, l’évêque Vasile Aftenie reçut même la proposition de devenir patriarche orthodoxe de Roumanie s’il rompait l’union avec Rome. Il répondit : « Ma foi et mon pays ne sont pas à vendre ». Il mourut en prison, tabassé à mort.

Quelques caractéristiques du rite byzantin

• Les langues liturgiques sont le grec ancien, le slavon, l’arménien classique et le géorgien mais la liturgie est aussi traduite en langue vernaculaire.

• La séparation du sanctuaire du reste de l’église par l’iconostase, une cloison recouverte d’icones

• L’absence des instruments de musique

• La messe est appelée divine liturgie. Elle est divisée en 2 parties : la synaxe (ou rassemblement, liturgie des catéchumènes), équivalent à la liturgie de la parole et le sacrifice eucharistique (liturgie des fidèles) ou liturgie de l’eucharistie. Elle est « ad orientem » et uniquement les dimanches (et les jours de fête)

• La liturgie de St Jean Chrysostome est célébré pendant toute l’année, celle de St Basile 10 fois au cours de l’année (5 dimanches du carême, jeudi et vendredi saints, vigiles de Noel et de l’épiphanie et la fête de St Basile). Durant le carême, la liturgie des dons présanctifiés (semblable au vendredi saint du rite latin) est célébrée pendant les jours de la semaine.

• L’équivalent de l’office divin est louanges divines et comprend neuf services mais la neuvième n’est célébré que les jours sans messe. Seuls les moines la récitent en entier mais les vêpres et les matines ont lieu dans les paroisses les dimanches et les jours de fête.

• Le baptême se fait par immersion et est directement suivi de la confirmation (chrismation).

• Le pain levé est utilisé pour la communion (dans la tradition byzantine, le levain est symbole de la vie). L’hostie, appelé agneau, est placé dans le calice et distribué aux fidèles par une cuillère. L’adoration eucharistique n’existe pas bien que l’eucharistie soit conservé dans le tabernacle pour les malades

• La pénitence se fait devant le prêtre qui siège devant l’icône du Christ (certaines paroisses ont copié la pratique latine du confessionnal)

• L’ordination se fait par l’imposition de la main droite et les hommes mariés peuvent ordonnés prêtre mais non évêques.

• Le mariage est aussi appelé couronnement car les époux sont couronnés pendant la cérémonie

• L’onction des malades est administrée par 7 prêtres si possible

• Les icônes sont la norme dans l’art liturgique, les statues sont quasi-absentes et souvent dû à l’influence latine

• L’usage du « Chokti » pour la prière du cœur, bien que certains font aussi le rosaire.

• Le signe de la croix se fait avec 3 doigts de la droite vers la gauche.

Troisième rite : le rite arménien

Le rite arménien est le rite qui s’est développé en Arménie. Il est utilisé par l’Église catholique arménienne. À l’extérieur de l’Église catholique, on trouve le même rite dans l’Église apostolique arménienne qui est une Église de trois conciles comme les Églises coptes et syriaques avec qui elle est d’ailleurs en communion.

Il est fort probable que le Christianisme a pénétré l’Arménie dès l’âge apostolique. Selon la tradition arménienne, c’est en Arménie que trouvèrent la mort les apôtres Thaddée et Barthélemy après y avoir prêché l’évangile. Mais le christianisme trouve son apogée avec l’œuvre de saint Grégoire l’illuminateur au début du 4ème siècle. L’Arménie sera le premier état à officiellement adopter le christianisme (bien que l’Éthiopie et même la Géorgie lui contestent le rang) entre 301 et 314 (soit plus de 70 ans avant l’empire romain).

Au départ, l’Église d’Arménie dépendait de l’évêque de Césarée de Cappadoce (Turquie moderne). Elle devint autonome et finit par rompre la communion avec Rome après le concile de Chalcédoine dont elle va rejeter les décisions et devenir indépendante. Elle sera désormais connue comme l’Église apostolique arménienne. Mais au cours des croisades des contacts se renouèrent avec l’Église catholique, et plusieurs voix au sein de l’Église apostolique arménienne exprimèrent le désir d’union avec Rome. Une minorité d’arméniens acceptèrent la réunion avec Rome et finalement en 1740, l’Église catholique arménienne fut officiellement établie avec l’érection du patriarcat arménien de Cilicie (qui siège aujourd’hui à Beyrouth, Liban). Il existe des communautés en arméniennes en Pologne qui dépendent de l’ordinaire latin du lieu.

Le rite arménien est influencé à la fois par le rite antiochien et le rite byzantin mais aussi par le rite latin (particulièrement pour les Arméniens catholiques).

Quelques caractéristiques du rite arménien

• La langue liturgique est l’arménien classique

• La messe est appelée « Soorp badarak » (saint sacrifice/ offrande). Elle n’est célébrée que les dimanches et les jours de grande fête

• La liturgie est celle de St Grégoire l’illuminateur ( qui dure en moyen 3 heures)

• Elle est célébrée « ad orientem »

• L’anaphore utilisé est celle de de St Athanase

• L’orgue est le seul instrument de musique autorisé

• L’autel est séparé du reste de l’Église par des rideaux qui sont fermés à certains moments de la messe mais aussi pendant le carême

• Pour l’eucharistie, Le pain sans levain (comme dans le rite romain) et le vin non mêlé à l’eau (chose qui n’existe que dans le rite arménien) sont utilisés. Les fidèles communient aux deux espèces.

• Les sacrements d’initiation sont reçus en même temps. Le baptême est pratiquée par immersion 3 fois et la sainte crème est appliqué dans différentes parties du corps (yeux, bouche, front, cœur, dos, pieds.) lors de la confirmation (Chrismation).

• Depuis l’union avec Rome, la confession privée est pratiquée. Auparavant, la forme courante était une confession publique sous forme d’un rite pénitentiel générale avant la messe (coutume encore conservée dans l’Église arménienne apostolique). Ce rite pénitentiel existe toujours chez les arméniens catholiques mais sans avoir la valeur du sacrément de pénitence

• Comme dans les autres rites orientaux, la célébration du mariage comprend le couronnement des époux

• Les hommes mariés sont ordonnés au sacerdoce mais seuls les prêtres célibataires (comme les moines et les religieux) peuvent devenir évêque

• L’onction des malades bien que reconnu comme sacrement n’est plus pratiqué aujourd’hui. Il est remplacé dans la pratique par l’imposition des mains du prêtre sur les malades

• La liturgie des heures comprend 9 services. Aujourd’hui, seuls les services de minuit, du matin et du soir sont offerts dans les églises, les deux premiers étant offerts ensembles. Pendant les carêmes, 7 services sont offerts en jours de semaines.

• Le signe de la croix est fait avec 3 doigts (comme chez les byzantins) de gauche à droite (comme chez les latins).

Quatrième rite : Rite antiochien

Les Églises du rite antiochien

Encore appelé « rite syriaque occidental », le rite antiochien se développa à Antioche sur la base du rite l’Église de Jérusalem. Le nom « syriaque » fait référence à la province romaine de Syrie qui couvrait outre la Syrie actuelle, la totalité du Liban et une partie de la Turquie (où se trouvait d’ailleurs sa capitale, Antioche). La province était habitée par les araméens (aussi appelés syriaques ou syriens) dont la langue était devenue la « lingua franca » du Moyen-Orient (Notre Seigneur parlait araméen). Ce n’est qu’avec la montée de l’Islam que l’arabe va remplacer l’araméen.

Il peut être divisé en deux sous-rites : le rite maronite, utilisé par l’Église maronite et le rite « syriaque occidental » proprement dit utilisé par les Églises catholiques syriaque et syro-malankar. Le rite maronite est une version latinisée du rite syriaque occidental.

1. L’Église Catholique syriaque s’est formée en 1783 par l’union définitive d’une partie des membres de l’Église syriaque (aussi appelé Église jacobite). Cette dernière résulte du rejet des conclusions du concile de Chalcédoine par une partie des chrétiens de la région de Syrie en 451. Elle fut organisée par Jaques Baradée.

2. L’Église maronite est issue des disciples de saint Maron, un moine dans la région de l’actuelle Syrie. Ils vont s’installer dans l’actuel Liban où ils convertiront au Christianisme les populations non-chrétiennes. Ils vont accepter le concile de Chalcédoine et rester dans l’unité de l’Église après. Les maronites auront leur propre patriarche reconnu par le pape au 8e siècle. C’est l’une de deux seules Églises catholiques orientale à avoir toujours été en communion avec Rome et toujours accepté la primauté du pape.Juste à titre d’information, le poste de président de la république au Liban est réservé aux maronites. Ce qui en fait le seul pays arabe où seul un catholique peut être président.

Les primats des Églises maronites et catholique syriaques portent tous deux le titre de « Patriarche d’Antioche ».

3. L’Église catholique syro-malankar est formée en 1930 lorsqu’une partie du clergé et des fidèles de l’Église syro-malankar vont s’unir à Rome. L’Église syro-malankar elle-même a été formée par ceux des chrétiens indiens (dont l’origine remonte à saint Thomas mais qui rejetèrent Chalcédoine et se placèrent sous la juridiction de l’Église assyrienne) qui avaient refusé l’union avec Rome au 16e siècle et s’unirent avec l’Église syriaque (jacobite).

Quelques caractéristiques du rite

• La langue liturgique est le syriaque, c’est-à-dire l’araméen (dans une messe en rite syriaque, vous entendriez le « Notre Père » dans une langue très proche celle du Christ), bien qu’aujourd’hui, les langues vernaculaires soient utilisées dans la plupart des parties de la messe.

• La messe est appelé « Qūrōbō Qādīśō » (saint sacrifice) ou « Qurobo Alohoyo » (sacrifice divin)

• Comme toutes les liturgies orientales, la messe comprend la partie introductive et l’anaphore. Le rite antiochien possède le plus grand nombre d’anaphores (jusqu’à 72 chez les maronites) mais le plus utilisé est l’anaphore de saint Jacques, « frère du Seigneur ».

• L’orientation du célébrant : « ad orientem » sauf dans le rite maronite où elle est « versus populum »

• Le pain levé est utilisé pour l’eucharistie sauf dans le rite maronite qui utilise le pain sans levain

• Les trois sacrements d’initiation sont reçus le même jour dans le rite syriaque. Mais dans le rite maronite, seuls le baptême et la confirmation sont reçus le même jour. La communion est reçue plus tard comme dans le rite latin. La forme courante du baptême est l’effusion pour les maronites et l’immersion pour les autres.

• Le terme « Abouna » est employé pour désigner les prêtres

•  Mar (qui signifie « Seigneur » comme dans « mar’anth  » traduit en français par « viens Seigneur ») est employé pour les évêques et les saints (Marth pour les saintes). Les patriarches maronites sont appelé « Boutros » (Pierre) en l’honneur de saint Pierre qui fut le premier évêque d’Antioche.

• L’office divin comprend sept heures canoniques mais suivant la tradition sémitique, on compte à partir du soir

• Les hommes mariés sont ordonnés au sacerdoce mais pas à l’épiscopat sauf dans l’Église catholique syro-malankar qui suit la même discipline que l’Église latine et n’ordonne que des célibataires (c’est l’une de deux Églises catholiques orientales à faire ainsi).

Cinquième rite : Rite alexandrin

Les Églises du rite alexandrin

Le rite alexandrin s’est développé autour d’Alexandrie (Égypte) qui fut pendant les quatre premiers siècles du christianisme, le deuxième siège de la chrétienté après Rome. Après le concile de concile de Chalcédoine en 451, la majorité des chrétiens d’Égypte ainsi que toute l’Église d’Éthiopie se séparent de l’Église catholique.

Respectivement 1895 et 1961, une partie des coptes d’Égypte et une partie des coptes éthiopiens reviennent à la communion avec Rome. Ils vont former l’Église catholique copte et l’Église catholique éthiopienne. En janvier 2015, le pape François érige l’Église catholique érythréenne par détachement de l’Église catholique éthiopienne.

La liturgie d’Alexandrie remonte à saint Marc, disciple de saint Pierre et fondateur de l’Église d’Alexandrie. Aujourd’hui, le rite d’Alexandrie est subdivisé en deux : le rite copte utilisé par l’Église catholique copte et le rite guèze, utilisé par les Églises catholiques éthiopiennes et érythréennes.

Le rite guèze a subi des influences syriennes et arméniennes (Le christianisme fut apporté en Éthiopie par saint Frumence, un syrien. Mais sa diffusion est l’œuvre de neufs missionnaires dont certains syriens venus de l’empire romain, connus en Éthiopie comme « les neufs saints »).

Caractéristique du rite alexandrin

La liturgie

La messe ou la divine liturgie est divisée en deux parties, la partie introductive et l’anaphore (prière eucharistique). Le pain levé est utilisé pour l’eucharistie.

• La langue liturgique est le copte pour le rite copte (bien que l’arabe soit maintenant aussi utilisé) et le guèze pour le rite guèze (bien que certains chants soient en amharique en Éthiopie et en tigré en Érythrée)

• La messe est appelée « Prosfora » (sacrifice) dans le rite copte et « Keddase » (sanctifiant) dans le rite guèze

• Les tambours sont utilisés dans le rite guèze

• En temps normal, cinq célébrants sont requis pour la messe dans le rite guèze : deux prêtres, un diacre, un sous-diacre et un lecteur.

• Le calendrier liturgique est le calendrier copte (qui dérive du calendrier de l’Égypte antique) pour le rite copte et le calendrier éthiopien pour le rite guèze. Le calendrier liturgique éthiopien comprend plusieurs fêtes dont neuf fêtes majeures du Christ et trente-trois dédiées à la vierge Marie. En plus, le sabbat est encore honoré.

• L’anaphore : trois anaphores peuvent être utilisés en rite copte : l’anaphore de saint Basile est la plus commune. Le rite guèze connait 17 anaphores, fruit des influences diverses et des traditions locales.

• Entre la Pâques et la Pentecôte, la génuflexion est interdite dans le rite copte mais permise dans le rite guèze où c’est plutôt la prosternation qui est interdite.

La liturgie des heures à heures canoniques : louange de minuit, prime, sexte, tierce, sexte, vêpres et complies

Les sacrements

• La confirmation (appelé « Myron ») a lieu directement après le baptême. L’eau du baptême est elle-même ointe de saint-chrême avant le baptême. Le confirmé est marqué trente-six fois sur différentes parties du corps (du moins dans le rite copte)

• La célébration du mariage comprend la bénédiction des habits du fiancé et le couronnement des mariés

• La confession se fait comme dans l’Église latine mais le prêtre (dans le rite copte) donne l’absolution en posant une croix sur la tête du pénitent

• La communion se fait habituellement par intinction

• Les hommes mariés peuvent être prêtres mais seuls les prêtres célibataires peuvent devenir évêques.

La construction d’églises

Chez les coptes, les églises sont rectangulaires tournés vers l’Est. Dans le rite guèze, les églises sont généralement rondes ou octogonales, divisées en trois cercles concentriques imitant le temple de Jérusalem.

Le premier cercle est réservé aux fidèles et aux choristes, le second aux communiants et le troisième est là où est placé l’autel. Les prêtres coptes sont appelés « abouna » (notre père dans certaines langues sémitiques) mais dans le rite guèze, seuls les évêques sont appelés « abouna ».

Dans la vie pratique, les éthiopiens et érythréens suivent encore les lois alimentaires de l’Ancien Testament.

Conclusion

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La multitude des rites dans l’Église reflète sa diversité. L’unité n’est pas l’uniformité. Dieu lui-même est un et trine. Ainsi l’Église est une mais l’unique Tradition de l’Église est portée par les différentes traditions particulières. Saint Jean Paul II disait que l’Église devait respirer par deux poumons, l’orient et l’occident. La même vérité, le même mystère est exprimé de manière différente mais complémentaire.

Il y a aussi un autre aspect intéressant à la multitude des rites, c’est aussi le témoignage à travers les âges des nations et peuples qui ont reçu la semence de l’évangile aux premières heures, à l’ère où l’Église posait encore les fondations de son organisation. Nous pouvons même voir, à travers cette diversité et ce témoignage, le début de l’accomplissement des certaines prophéties.

Les prophètes de l’ancien testament que les nations païennes se tourneront vers le Dieu unique et les nations ennemis adoreront ensemble.

Isaïe 11,10-11 : Ce jour-là, la racine de Jessé, père de David, sera dressée comme un étendard pour les peuples, les nations la chercheront, et la gloire sera sa demeure. Ce jour-là, une fois encore, le Seigneur étendra la main pour reprendre le reste de son peuple, ce reste qui reviendra d’Assour et d’Égypte, de Patros, d’Éthiopie et d’Élam, de Shinéar, de Hamath et des îles de la mer.

Isaïe 19, 19 : Ce jour-là, il y aura un autel pour le Seigneur au centre du pays d’Égypte, et près de sa frontière une stèle pour le Seigneur.

Isaïe 19, 21 : Le Seigneur se fera connaître de l’Égypte et l’Égypte connaîtra le Seigneur, ce jour-là ; elle le servira par des sacrifices et des offrandes, elle fera des vœux au Seigneur et les accomplira.

Isaïe 19, 23 : Ce jour-là, il y aura une route pour relier l’Égypte et Assour. Assour viendra en Égypte, et l’Égypte en Assour ; et l’Égypte avec Assour servira le Seigneur

Isaïe 19, 25 : que bénira le Seigneur Dieu de l’univers en disant : Bénis soient l’Égypte, mon peuple, Assour, l’ouvrage de mes mains, et Israël, mon héritage

Sophonie 3, 10 : D’au-delà des fleuves d’Éthiopie, ceux qui m’adorent, mes enfants dispersés, m’apporteront mon offrande

Psaumes 67,32 : De l’Égypte arriveront des étoffes somptueuses ; l’Éthiopie viendra vers Dieu les mains pleines

Dans l’Église catholique, le Christ, la racine de Jessé rassemble les nations du monde pour adorer le vrai Dieu. Nous voyons les nations adorer le Dieu unique dans la même communauté, l’Église catholique dont le chef est le messie, la racine de Jessé : l’Afrique noire (Koush ou Éthiopie) dans le rite latin et dans le rite guèze, l’Europe (les iles de la mer) dans le rite latin et le rite byzantin, l’Égypte dans le rite copte, la Mésopotamie (Assour/Assyrie) et Élam ( Iran) dans le rite syriaque orientale. L’offrande pure est présentée sur l’autel de Dieu en Égypte. Et même si la majorité des égyptiens n’est pas catholique (en attendant le jour où tous les coptes reviendront à la communion) encore moins chrétien, au sein de l’Église catholique, l’Égypte par l’Église catholique copte et l’Assyrie par l’Église catholique chaldéenne adorent déjà ensemble le vrai Dieu.

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Jordy Théodore Wa Ngondo-Maria

Je suis un laïc engagé dans le « ministère des jeunes et évangélisation », actuellement membre du Renouveau charismatique de la communauté francophone de l’archidiocèse de Cape Town. Apologiste amateur, passionné des Saintes écritures, de la philosophie et de la théologie catholique, je m’engage à fond dans la protection des bébés (lutte contre l'avortement) au sein de l'université de Cape Town.

Cet article a 2 commentaires

  1. Gilbert Yamkoudougou

    C’est une véritable découverte que je viens de faire en lisant l’article du frère Jordy Théodore Wa Ngondo-Maria. Je n’avais su qu’il y a une telle diversité dans l’Eglise catholique.. L’essentiel est que cette diversité enrichisse notre connaissance et notre amour du Christ.

  2. Clément

    Merci beaucoup pour les informations

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