Ma sœur Martine, vous m’avez demandé de développer les fondements d’une bonne relation personnelle et individuelle avec Dieu. Je suis heureux de pouvoir vous répondre aujourd’hui, mais aussi embarrassé à l’idée de ne pouvoir vous donner des recettes exceptionnelles. Je voudrais vous énumérer ce qui me semble être important en termes de critères pour une relation épanouissante avec Dieu.
Notre foi chrétienne est fondamentalement une fois trinitaire dont le centre est le Christ. Nous croyons au Père par le Fils dans l’Esprit Saint. Le Christ est le centre de notre foi. Cette foi se vit dans une communauté que nous appelons l’Église. C’est sur ce prérequis que je fonde les quatre principes pour d’une bonne relation individuelle et personnelle avec Dieu.
Premier fondement : Demeurer dans le Fils
C’est le premier pilier d’une bonne relation avec Dieu. Les paroles du Christ authentifient cette approche. Il dit : « Je suis le chemin, la vérité et la vie ; nul ne va au Père sans passer par moi » (Jn 14,6). Il n’y a pas une relation vitale entre un chrétien et son Dieu s’il ne passe pas par Jésus. Passer par Jésus, en mots simplifiés, c’est prendre le chemin qui conduit à lui, entrer en Jésus, faire de lui sa demeure, vivre de lui. Je vais lister à la volée quelques propos du Christ : « Qui mange ma Chair et bois mon Sang, demeure en moi et moi en lui » (Jn 6, 56). La communion sacramentelle est très importante dans notre union avec Dieu car le Fils établi sa demeure en nous. Là où il y a le Fils, il y a aussi le Père et l’Esprit. Bien sûr qu’on peut prendre la communion et ne pas en recevoir la grâce. La réception du Corps du Christ est normalement le signe que nous demeurons en lui. Demeurer en lui, c’est aussi et surtout garder sa parole et la mettre en pratique : « Si vous observez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme j’observe les commandements de mon Père et je demeure dans son amour » (Jn 15, 10). Les chapitres 14 et 15 de l’évangile selon saint Jean peuvent être considérés comme la base biblique d’une bonne relation au Père par le Fils.
Deuxième fondement : Vivre de l’Esprit-Saint
Le deuxième volet à considérer dans la construction d’une relation personnelle et individuelle avec Dieu, c’est la vie dans l’Esprit. L’Esprit nous donne la vie de Dieu en faisant de nous des enfants de Dieu. C’est aussi lui qui nous maintient dans notre identité de fils de Dieu, de sorte que personne ne peut soigner sa relation spirituelle avec Dieu s’il ne se laisse pas animer par le Saint-Esprit. Vivre de l’Esprit, en résumé, c’est vivre de confiance et d’obéissance au Père. Jésus vivait de l’Esprit. Il en vivait tellement qu’il faisait confiance à son Père en tout ; dans la tempête, dans la révolte, dans les trahisons, jusqu’à la mort, il faisait confiance. Cette confiance a provoqué en lui l’obéissance à l’aveugle à son Père. Dans la lettre aux Galates, saint Paul dit : « Puisque l’Esprit nous fait vivre, marchons sous la conduite de l’Esprit ». C’est ce même Esprit qui sonde les cœurs et les reins, qui connaît parfaitement les profondeurs de Dieu et des hommes et qui, en s’associant à notre esprit, nous fait crier « Abba, Père » (Ga 4, 6). Il nous faut donc construire une relation particulière avec l’Esprit Saint. Il doit être notre GPS personnel, en tout temps et en tout lieu.
Troisième fondement : Dans la communion des saints
Je propose la communion des saints comme le troisième socle de la construction d’une bonne relation avec Dieu. Cette communion des saints, je la perçois dans la communion avec l’Église, car il n’y a pas de communion des saints sans l’Église (de la terre, du ciel et du purgatoire). L’Église est la famille de Dieu, le Corps du Christ et le Temple de l’Esprit. S’éloigner de cette famille, c’est s’éloigner d’une certaine manière de la communion avec Dieu. Puisque c’est l’Église qui nous enfante à la vie de Dieu, elle est notre mère et en tant que telle, elle a un sacré caractère dans notre vie. C’est par elle, par ses soins que le Père nous entretient. On ne peut pas prétendre être totalement uni au Père si on rejette l’autorité de la mère. On peut tirer une conséquence de cette conviction : l’image achevée de l’Église, c’est Marie. C’est elle que Jésus donne comme « mère » à son disciple (Jn 19, 25-27). Ce qui est vrai de l’Église, l’est d’autant plus de Marie. Il nous faut donc rester unis à elle.
Quatrième fondement : Aimer son prochain
Le dernier fondement, c’est l’amour du prochain. C’est un mystère que Dieu se lie à l’homme au point d’en faire son « représentant ». Saint Jean dit : « Si quelqu’un dit : « J’aime Dieu », et qu’il haït son frère, c’est un menteur. En effet, celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, ne peut pas aimer Dieu qu’il ne voit pas. Et voici le commandement que nous tenons de lui : celui qui aime Dieu, qu’il aime aussi son frère » (1 Jn 4, 20-21). L’amour pour le prochain est le test de la santé de notre relation personnelle avec Dieu. Ma relation personnelle avec Dieu est bonne si et seulement si ma relation personnelle avec mon frère et ma sœur est bonne. C’est l’unique commandement que nous laisse le Christ et c’est sur sa base que le jugement final sera fait.
Mon frère, celui qui demeure en Christ, qui vit de l’Esprit dans la communion à l’Eglise ne peut pas ne pas aimer son prochain. S’il a des problèmes dans l’amour du prochain, cela signifie que les trois piliers précédents sont à revoir.
Je remercie Martine pour cette préoccupation en exhortant chacun de nous à prendre à cœur de soigner sa relation avec Dieu et avec son frère.
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Bravo à vous Père
Que l’Esprit Saint fasse toujours son œuvre