Comment tendre vers les réalités d’en-haut ?

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« Tendez vers les réalités d’en haut, et non pas celle de la terre », exhorte Saint aux Colossiens, en parlant de la résurrection du Seigneur. Père, comment le chrétien peut-il aspirer vers les réalités d’en-haut, sans se laisser fasciner par les réalités terrestres qui sont plus à sa portée ? Aidez-moi ?
 
Mon frère, aujourd’hui, nous célébrons la plus grande solennité de la foi chrétienne : la résurrection du Seigneur. En raison de ce mystère, saint Paul nous demande de tendre « vers les réalités d’en haut et non pas vers celles de la terre ». Comment le chrétien peut-il aspirer à ces réalités supérieures sans se laisser charmer par celles de la terre ?

Évitons une mal-compréhension

Avant tout, je voudrais que nous évitions une méprise qui conduirait fatalement à un contre-sens. Saint Paul ne nous demande pas de vivre comme des extraterrestres, encore moins de détester les biens de la terre. Dieu les a créés pour le bonheur de l’homme. Un juste usage des biens terrestres ne saurait nous détourner du Ciel. Il est donc complètement hors de la pensée de Paul de lui appliquer l’annonce d’un christianisme idéalisé finalement sans ancrage dans la réalité pour les hommes. Saint Paul exalte le travail dans l’attente de la parousie, comme il le dit si bien : « Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus ». C’est largement suffisant pour le laver d’une accusation issue d’une interprétation erronée de sa pensée.

Clarifions les expressions

Ce qu’il appelle réalités d’en-haut et réalités terrestres s’apparente à ce qu’il désigne en Ga 5, 19-23 par les fruits de l’Esprit et les œuvres de la chair. Tendre vers les réalités d’en-haut, c’est cultiver dans sa vie ce qui fait de nous des hommes nouveaux : compassion, bienveillance, humilité, douceur, patience, pardon, l’amour, etc. Les réalités terrestres qui nous attirent sont : la débauche, l’impureté, les désirs mauvais, l’idolâtrie, grossièreté, irritation, etc. Dans le fond, il nous invite à être des hommes meilleurs qui vivent des sentiments même du Christ. Baptisés que nous sommes, nous possédons l’état de ressuscité par anticipation, un état que nous devons développer au quotidien par des actes qui manifestent que nous sommes vraiment ressuscités. Saint Paul nous exhorte in fine à la conversion qui nous fait quitter un chemin pour un autre, un chemin sans le Christ pour le chemin qu’est le Christ.

Obéissons comme le Christ

Pour ne pas tomber dans la fascination illusoire des réalités terrestres, nous devons faire de l’obéissance sur le modèle du Christ notre mode de vie chrétienne. Obéir au Christ signifie l’écouter et faire comme lui. Qu’a-t-il fait ? Révéler l’amour du Père pour les hommes et vivre concrètement de cet amour jusqu’au don de sa vie. L’obéissance nous conduit donc à manifester cette amour que Dieu a pour chacun de nous et, pour ne pas s’arrêter aux mots, à poser jour après jour des actes d’amour de Dieu à travers l’amour que nous aurons pour nos frères. Il s’agit alors d’un amour obéissant et d’une obéissance d’amour qui doivent devenir notre modèle de vie. Pour ce faire, il faut méditer profondément sur le sens de la résurrection et tirer tous les enseignements que cette activité méditative impose.
Mon frère, en nous demandant de nous tourner vers les réalités d’en haut et non pas vers celles de la terre, saint Paul ne veut nullement décoller notre vie chrétienne de son contexte terrestre ; il nous demande plutôt de nous transformer en homme nouveau par notre comportement. Cette transformation commence par l’obéissance inconditionnelle au Christ, tout comme lui à son Père.
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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens