Marie, radieuse comme le soleil

Bréviaire

Le Verbe s’est fait chair, et désormais il habite parmi nous. Oui, il habite en nos cœurs par la foi, il habite en notre mémoire, il habite en notre réflexion, il descend jusque dans notre imagination. De fait, quelle idée de Dieu l’homme pouvait-il se faire auparavant, sans courir le risque de se fabriquer en son cœur une idole ? Absolument incompréhensible et inaccessible, invisible et inimaginable, tel était Dieu. Or il a voulu qu’on puisse le saisir, le voir, le penser.

De quelle manière, demandes-tu ? Eh bien, en étant couché dans une crèche, en reposant contre le sein de la Vierge, en prêchant sur la montagne, en passant la nuit à prier ; ou encore cloué à la croix, livide dans la mort, libre parmi les morts et commandant à l’enfer ; ou encore en ressuscitant le troisième jour, en montrant aux apôtres dans les  marques des clous les signes de sa victoire et, pour finir, en montant, sous leurs yeux, jusqu’au plus secret du ciel. Quel est, de tous ces mystères, celui auquel on peut penser sans vérité, sans humble empressement, sans sainteté ? Quel que soit celui auquel je pense, c’est Dieu que rencontre ma pensée, et à travers eux tous, il est mon Dieu.

La méditation de ces mystères, pour ma part, je l’ai nommée sagesse, et j’ai estimé intelligent de proclamer la mémoire de cette bonté, bonté que Marie, tel le bâton du grand prêtre, a produite avec largesse dans ces amandes d’un genre nouveau ; bonté qu’elle a puisée au plus haut des cieux pour la reverser sur nous plus généreusement. Oui, au plus haut  des cieux, et par delà les anges, puisqu’elle a reçu le Verbe du cœur même du Père, selon cette parole de l’Écriture : Le jour au jour en proclame la parole. Le jour, c’est le Père, puisque le salut de Dieu est issu du jour. La Vierge alors n’est-elle pas, elle aussi, jour ? Certes, un jour éclatant, un jour resplendissant, puisqu’elle paraît, surgissant comme l’aurore, belle comme la lune, radieuse comme le soleil.

Homélie de saint Bernard, abbé
Sermo in Nativitate BMV, 10-11 : EC 5, 282-283

Bernard de Fontaine, abbé de Clairvaux, né en 1090 à Fontaine-lès-Dijon et mort le 20 août 1153 à l’abbaye de Clairvaux, est un moine bourguignon, réformateur de la vie religieuse catholique et promoteur de l’ordre cistercien. Il recherche l’amour du Christ par la mortification la plus dure. Il fait preuve, toute sa vie, d’une activité inlassable pour instruire ses moines, pour émouvoir et entraîner les foules. C’est aussi un conservateur, qui fustige les mutations de son époque, marquée par une profonde transformation de l’économie, de la société et du pouvoir politique.

Il est canonisé dès 1174 et proclamé docteur de l’Église catholique (Doctor mellifluus) en 1830 par le pape Pie VIII.

Oraison

Que ta grâce, Seigneur notre Père, se répande en nos cœurs : par le message de l’ange, tu nous as fait connaître l’incarnation de ton Fils bien-aimé, conduis-nous par sa passion et par sa croix, avec le secours de la Vierge Marie, jusqu’à la gloire de la résurrection.

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Frère Hervé

Je suis un religieux ermite, consacré dans cette forme de vie par mon évêque. Je réside en France et suis passionné par la recherche de la Vérité dans l’Écriture sainte, dans la philosophie et la théologie.