Samedi 34e sem. TO – Impaire

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Ambon

« Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste. Comme un filet ; il s’abattra, en effet, sur tous les habitants de la terre entière. Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. »

Nous finissons aujourd’hui la lecture continue du chapitre vingt-et-un de l’évangile de Luc. Profitant des compliments sur le temple, Jésus attire l’attention de ses disciples sur la précarité de toute chose et sur la nécessité de ne pas perdre de vue l’essentiel : la venue du Royaume de Dieu. L’évangile de ce jour apparaît comme l’avant-conclusion à tout ce chapitre. Dès le chapitre prochain, commenceront les récits de la passion, de la mort et de la résurrection de Jésus. Le Seigneur, avant donc de mourir, laisse à chacun de ses disciples ses dernières recommandations à propos de sa venue. Il insiste sur trois points essentiellement.

Tenez-vous sur vos gardes

Se tenir sur ses gardes signifie : se méfier, se montrer prudent, être sur le qui-vive. Le premier conseil que Jésus donne à ses disciples est donc la prudence. Il s’agit de ne pas placer une entière confiance dans les choses de ce monde, puisqu’elles sont appelées à disparaître. La nécessité de cette prudence tient à la surprise générale de la venue du Christ : nul en effet ne sait ni le jour ni l’heure.

Jésus va jusqu’à donner quelques exemples de ce qui pourrait apparaître comme de potentiels moyens d’alourdissement du cœur de l’homme : les cercles d’alcoolique où l’on se rassemble pour s’enivrer et les soucis de la vie. On dit souvent qu’ivresse et souci ont part liée. La première évacue la seconde.

Il ne suffira pas de tenir l’alcool en respect pour être sur ses gardes. Jésus ne parle pas seulement de l’alcool dans sa réalité. Il désigne aussi de tout ce qui occupe le cœur de l’homme au point d’en devenir son maître. Ce qui soule le plus les hommes de notre siècle, c’est moins l’alcool dans sa réalité, que ce traintrain de la vie, cette course effrénée derrière le bien matériel, cette fixation sur le corps au détriment de l’âme. À ce sujet, il existe une variété d’alcool pour tous ceux qui se laissent prendre à ce piège.

Restez éveillés

La vigilance d’esprit est le deuxième conseil que le Seigneur donne à ses disciples. Etre vigilant signifie faire preuve d’une attention suffisamment soutenue pour ne pas être pris de cours par les surprises et être capable de se défendre contre toute éventuelle attaque. On connaît les agressions dont il est question : les persécutions, les fausses accusations, les mises à l’épreuve, le sentiment d’abandon et d’échec, etc. Ce sont les éventuels ennemis qui pourraient s’en prendre à notre appartenance au Christ et à notre engagement à témoigner de son Nom.

Jésus nous indique donc la posture des vigiles. Ils ont pour qualité de ne pas dormir, de guetter les signes d’attaques et d’avertir pour prendre les précautions. La vigilance ne signifie certainement pas « se priver de sommeil ». Elle veut dire qu’il faut prendre sur soi l’essentiel pour ne pas dormir. Pour le chrétien, ce café qui empêchera de dormir, c’est le souvenir constant du retour du Christ et la nécessité d’être à la tâche comme des serviteurs en attente de leur maître dont ils ignorent le moment de la venue.

Priez

La prière est le dernier conseil que Jésus laisse à ses disciples. Il ne pouvait d’ailleurs en être autrement quand nous savons que la prière forme Dieu en nous. Dans les moments difficiles de la vie, pendant que tout va mal, la seule arme qui donne la force de continuer est la prière. On a vu Jésus lui-même prier. Il priait aussi souvent que possible. On le verra prier davantage dès les chapitres suivants. Au fort de l’angoisse et du désarroi, la prière est le refuge du chrétien. Un chrétien qui prie dans la vérité est toujours fort contre tout vent de tempête, quel qu’il soit.

En tant que chrétien, nous devons découvrir à la nouveau la force de la prière dans notre. Elle est liée à la foi. Ceux qui prient ne seront pas surpris par la venue du Christ, car il est avec eux. Il est en eux. Seuls les vides de prière auront des difficultés à se tenir debout devant le Fils de l’homme.

Alors, tenons-nous sur nos gardes, soyons vigilants et prions. Trois exhortations à tenir ensemble pour préparer la venue du Seigneur.

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens