Marie au-delà de toute louange

Bréviaire

Disons quelques paroles à la louange de la très sainte Vierge. Mais nous, si petits, si faibles en nos actes, que pourrons-nous apporter à sa louange, puisque même en supposant que nos membres, à tous, fussent doués du langage, aucun de nous ne pourrait suffire à la célébrer  ? Elle est en effet plus élevée que les cieux, celle dont nous parlons  ; elle est plus profonde que l’abîme, celle dont nous voudrions dire la louange. Car Dieu, qu’aucune créature ne peut contenir, elle l’a tenu enfermé dans son sein immaculé.

Elle seule, en effet, a mérité le titre d’épouse et mère; c’est elle qui a réparé les dommages de notre première mère; c’est elle qui a fait venir la rédemption jusqu’à l’homme perdu. La mère de notre genre humain avait apporté au monde, la peine  ; la mère de notre Seigneur a enfanté au monde, le salut. Ève est promotrice du péché  ; Marie, promotrice du mérite. Ève, en causant la mort, nous a nui  ; Marie, en diffusant la vie, nous a profité. L’une a blessé, l’autre a guéri  ; celle-ci en effet, de manière admirable et incomparable, a donné naissance à son Sauveur, le Sauveur de l’univers.

Quelle est cette vierge si sainte, que l’Esprit Saint ait daigné venir jusqu’à elle  ? si belle, que Dieu l’ait choisie pour épouse  ? si chaste, qu’elle ait pu rester vierge après l’enfantement  ? Elle est le temple de Dieu, la source scellée, la porte close dans la demeure du Seigneur. L’Esprit Saint, disais-je, est descendu vers elle, la puissance du Très-Haut l’a prise sous son ombre. Elle a conçu, demeurant immaculée  ; elle a été féconde, en donnant le jour; vierge, tout en allaitant; tout en nourrissant celui qui est l’aliment des anges et des hommes. Aussi exaltons-nous avec raison, en la proclamant bienheureuse, par un concert de louanges unique et sans égal, celle qui a procuré au monde un admirable échange unique et sans pareil. En un mot, elle s’est tellement approchée des hauteurs célestes qu’elle a pu accueillir, venant du sommet des cieux, le Verbe qui était depuis toujours auprès de Dieu.

Sermon de saint Augustin,
Sermo 208, 4: PL 39, 2130-2131

Saint Augustin, né le 13 novembre 354 à Thagaste (l’actuelle Souk Ahras, Algérie) et mort le 28 août 430 à Hippone (l’actuelle Annaba, Algérie), est un philosophe et théologien chrétien romain. Avec Ambroise de Milan, Jérôme de Stridon et Grégoire le Grand, il est l’un des quatre Pères de l’Église occidentale et l’un des trente-six docteurs de l’Église.

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Frère Hervé

Je suis un religieux ermite, consacré dans cette forme de vie par mon évêque. Je réside en France et suis passionné par la recherche de la Vérité dans l’Écriture sainte, dans la philosophie et la théologie.