Histoire et leçons du rosaire

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L’histoire et la pratique actuelles du rosaire viennent des premiers siècles de notre foi. Les Indiens l’ont influencé par le collier, les moines par leur méditation répétitive de la Parole de Dieu, des cent cinquante psaumes en l’occurrence, les dominicains par leur attachement et la propagation à cette dévotion, Dieu par son Esprit et le miracle de Lépante. Un long chemin avec Jésus à travers le cœur de Marie. Que de leçons pour notre foi !

Les chrétiens sont appelés à réciter chaque jour le Rosaire et, dans l’incapacité, le chapelet. Très peu en connaissent l’histoire. À la veille de la fête de Notre-Dame du Rosaire, il convient de rappeler à la mémoire l’histoire de la prière mariale la plus répandue chez les catholiques et les leçons fondamentales qu’on peut retenir.

Aux origines du rosaire

Le support matériel de la prière du rosaire est le chapelet, une corde qui porte des grains (petits et gros) et qui permet aux fidèles catholiques de prier. Cette corde (ou chapelet) n’est pas inventée par l’Église catholique. Elle s’est plutôt inspirée de la pratique indienne qui, on peut le dire, précède même la naissance de Jésus. En effet, les hindous et les bouddhistes se servaient d’un collier, porté habituellement au cou, pour ne pas se laisser distraire dans leur prière, surtout dans la récitation des 108 noms de Bouddha. C’est donc un moyen de fixation des idées de l’orant sur l’objet sa méditation. C’est bien après que les chrétiens de l’Orient et de l’Occident vont emprunter aux traditions cultuelles asiatiques cette forme de prière. Beaucoup pensent, souvent à tort, que le chapelet, dans sa matérialité, est une invention de l’Église catholique. Ce que l’Église apportera de nouveau, c’est le contenu de la méditation, qui n’est plus centré sur Bouddha, mais sur les psaumes initialement et sur les mystères de Jésus finalement.

Les pères lointains du chapelet que nous avons aujourd’hui sont les ermites orientaux (les anachorètes). Ils récitaient des prières à haute voix (prières vocales) pour fixer leur attention sur la contemplation de Dieu. Ceci remonte aux deux premiers siècles de l’Église. Peu de temps après, ils se consacreront à la récitation quotidienne des cent cinquante psaumes (150). Pour ne pas se tromper dans la récitation, les ermites égyptiens se servent des cailloux attachés à une corde pour discipliner leurs prières et méditations. Quelques temps après, en Occident, on glissera des 150 psaumes vers la récitation des 150 prières du Seigneur, le Notre Père. Le chapelet à Marie, avant de porter ce nom, s’appelait le « paternostre », en raison des 150 « Notre Père » que l’on récitait.

Chronologiquement, c’est d’abord au 3e siècle après J.-C. que les chrétiens vont commencer à orienter leur dévotion sur la personne de Marie, en reprenant uniquement les paroles de l’ange Gabriel : « Réjouis-toi, Marie, comblée de grâces ». Au 6e siècle, sous l’influence de sainte Brigitte d’Irlande, on va commencer à mettre sur une corde (notre chapelet d’aujourd’hui), des prières du Pater et de l’Ave Maria. Au 9e siècle, on ajoute, aux paroles de l’ange, l’exclamation d’Elisabeth : « Tu es bénie entre toutes les femmes et le fruit de tes entrailles est béni ». Au 12e siècle, un nouvel élément s’y ajoutera. On commence à réciter, de manière répétitive, les paroles inspirées de l’archange et d’Élisabeth. Dans la même période, en Orient, on découvre la prière du cœur, répétée plusieurs fois. Dans l’un ou l’autre des cas, le but était le même : ne pas se disperser pour concentrer ses idées sur la prière.

La naissance du chapelet et sa diffusion

C’est au 15e siècle que, sous l’influence des chartreux et, en particulier, les prédications du dominicain Alain de la Roche, le chapelet va commencer par se répandre partout, avec l’impression et la diffusion des premières prières mariales issues des méditations de la vie de Jésus. Il s’agit essentiellement de reprendre les prières à Marie mais, en méditant la vie de Jésus. Un événement sera décisif. En 1571, les chrétiens seront menacés par les musulmans turcs. La victoire de ces derniers était assurée, d’autant que l’armada de guerre qu’ils possédaient était, de loin, supérieure, à celle qu’avaient les chrétiens. Devant un tel tableau, le pape Pie V, dominicain, se confia à Marie pour la victoire et demanda que tous les chrétiens récitent le rosaire. Avant le jour même du combat, Dieu avait déjà révélé, au pape, la victoire des chrétiens. Cette victoire fut effective le 7 octobre 1571. On l’appelle le « miracle de Lépante ». Dieu, par l’intercession de Marie, venait de sauver les chrétiens de la terreur turque.

À partir de ce moment, le rosaire fut devient la prière de tout le peuple chrétien. C’est en souvenir de cette victoire que nous fêtons Notre-Dame du Rosaire le 7 octobre. C’est aussi à ce motif, que le mois d’octobre est dédié à la récitation du très saint rosaire. Que doit-on retenir essentiellement de la méditation du rosaire ?

Les leçons du rosaire

Le rosaire prié n’est rien d’autre que la méditation des mystères de Jésus à travers le cœur de Marie. Celle-ci gardait, dit la Parole de Dieu, tous ces événements dans son cœur et les méditait. La première leçon du rosaire est donc la méditation. Loin d’être une prière machinale, sans intériorité, le rosaire est une prière du cœur, d’un cœur fidèle, fidèle à s’enrichir en gardant précieusement les mystères de la vie de Jésus. Au contraire de tout ce qu’on peut dire, le rosaire est donc une grande prière de profonde contemplation intérieure.

Le rosaire nous permet de revivre l’Évangile de Jésus-Christ, en ce qui touche aux moments importants de sa vie, depuis sa naissance jusqu’à son exaltation au ciel, en passant par son ministère public et le drame de sa passion et de sa mort. Ainsi perçu, à travers la méditation quotidienne du rosaire, le chrétien revit, en quelque sorte, par le cœur, l’histoire de la vie de Jésus.

Le rosaire nous apprend à ne pas séparer Jésus de sa Mère. Contre une tendance qui, de plus en plus, veut honorer le Fils en rejetant la Mère, le rosaire nous enseigne à tenir ensemble la mère et l’enfant. C’est à travers le cœur de Marie que nous connaissons mieux Jésus, mais c’est surtout à travers la vie de Jésus que nous saisissons mieux celle de Marie. L’un et l’autre sont inséparables par la vie et la mort, inséparables aussi pour dans la prière et l’action.

Le rosaire nous apprend enfin à comprendre le mystère de notre vie à travers celui de Jésus et de Marie. Le chrétien qui prie quotidiennement le rosaire découvre chaque jour un peu plus le sens de sa mission à travers les différents événements de sa vie, une mission qui s’éclaire à partir de la mission même de Jésus et celle de Marie auprès de son Fils. Ainsi donc, le rosaire est une prière qui nous maintient dans la paix et dans l’action de grâce, car notre vie prend un sens nouveau avec le rosaire.

Enfin, le rosaire est la prière du pauvre qui ne sait pas prier. Elle est en effet facile à connaître et à prier. Nul n’a besoin de faire d’énormes dépenses pour prier le rosaire. On peut le prier en tout lieu et en tout temps. Le rosaire vient combler, pour ainsi dire, un grand manque de formation à la prière. Si on ne sait nullement prier, on doit savoir réciter le rosaire.

Nous venons de découvrir cette belle prière du rosaire depuis ses origines jusqu’à nos jours. Son histoire atteste de la progressive révélation de Dieu sur le mystère de Marie dans la vie de Jésus. Puissions-nous nous attacher à Jésus en méditant sa vie dans nos cœurs et en saluant celle qui a dit « oui » à la volonté de Dieu.

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens

Cet article a 10 commentaires

  1. Sylvain Marie-Pio du Sacré-Cœur

    La Sainte Vierge intercède pour vous afin que vous conserviez sans tache le caractère de votre Ordination.

    Ave Maria !

  2. Bonaventure houngbadji

    Merci mon père et que dire vous des mille aves ,une prière transpirante

  3. Natacha YOBODO

    Merci cher père et le Seigneur achève ce qu’il a commencé en vous par Marie
    Ave Maria

  4. SOHOUANDJO Julien

    Merci cher Père pour ce grand effort. Que la Très Sainte Vierge Marie intercède pour nous afin que nous nous attachons à elle pour en bénéficier des grâce du Christ Jésus

    1. KONDAGA

      Merci beaucoup Père . Personnellement édifié par cet enseignement . DIEU vous comble au delà de vos attentes .

  5. Edouard Funda

    Merci Monsieur l’abbé pour cet article riche en informations et qui edifie en même temps.
    Que puisse le tout puissant Dieu vous accompagner dans votre mission.
    Edouard Funda depuis la RDC archidiocèse de Kinshasa.

  6. KPADONOU Aimé

    Merci père pour cet noble travail.
    La Vierge Marie en ai capable.

  7. KONDAGA

    Merci beaucoup Père . Personnellement édifié par cet enseignement . DIEU vous comble au delà de vos attentes .

  8. ATTIKASSOU Nazaire

    Soyez bénis cher Père

  9. Aimezle Bon

    Merci Mon Père , j aime .

Les commentaires sont fermés.