Ève et Marie : de la mort à la vie

Bréviaire

Par Ève a été détruite la gloire de l’homme, avec sa beauté et son amabilité ; mais avec Marie, elle a refleuri. Ève, resplendissante de gloire et d’honneur, n’a pas voulu résister au serpent vil et méprisable, alors que ses propos apparaissaient peu sûrs et qu’il aurait fallu les éprouver par le feu ; en outre, on pouvait voir qu’elle était elle-même étincelante de lumière, et qu’il était, lui, misérable et abject. Admirons donc Marie, qui prit à partie le grand archange, sans trembler, s’informa sans s’effrayer.

Ève n’osa même pas interroger l’ignoble serpent privé de pattes, alors qu’une jeune fille tint tête à Gabriel. Pourtant Marie ne l’interrogea pas pour s’enquérir curieusement du Fils du Dieu vivant, elle s’informa de l’homme mortel, car elle n’en connaissait pas. Une mère imprudente fut à l’origine de nos misères ; une sœur très prudente est devenue le trésor de notre félicité. Le serpent, sur lequel il eût fallu s’enquérir, ne subit aucun examen. Nous devons croire le Christ, et maintenant, à ce que je vois, nous scrutons et nous examinons.

Chose admirable que la conception de Marie ! En effet, comme la mort entra par les replis resserrés d’une oreille et se répandit, de même la vie pénétra dans l’oreille nouvelle de Marie et se répandit ; et de même que le fruit de l’arbre apporta la mort, pareillement l’arbre de la croix ramena la vie ; et ainsi, par l’un la mort fut victorieuse et par l’autre la vie triompha.

Sermon de saint Éphrem
Sermo de Eva et Maria : ed Romæ 1740, 2, 318.321.324

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Frère Hervé

Je suis un religieux ermite, consacré dans cette forme de vie par mon évêque. Je réside en France et suis passionné par la recherche de la Vérité dans l’Écriture sainte, dans la philosophie et la théologie.