Les trois temps de la prophétie

Bréviaire

Il y a trois temps de la prophétie : le passé, le présent et l’avenir. Il faut savoir seulement que la prophétie perd sa signification étymologique pour deux de ces temps. Car, étant donné qu’elle a été appelée « prophétie » du fait qu’elle prédit l’avenir, quand elle parle du passé ou du présent, son nom n’a plus sa raison d’être, puisqu’alors elle ne prophétise pas ce qui doit arriver, mais évoque soit des événements passés, soit ce qui est.

Ces trois temps de la prophétie, cependant, nous en parlerons de façon plus convaincante, si nous les mettons en lumière grâce aux témoignages de la sainte Écriture. Une prophétie de l’avenir, c’est par exemple : Voici que la Vierge concevra et enfantera un fils. Une prophétie du passé : Au commencement Dieu créa le ciel et la terre. Un homme y parle d’un temps où il n’existait pas d’homme. Une prophétie concernant le présent, c’est par exemple quand l’apôtre Paul dit : Si tous prophétisent, et qu’il entre un non-croyant ou un non-initié, le voilà repris par tous, jugé par tous ; les secrets de son cœur sont dévoilés : il tombera la face contre terre pour adorer Dieu, en proclamant : « C’est vrai que Dieu est parmi vous ! » Les mots : Les secrets de son cœur sont dévoilés indiquent assurément que par ce genre de prophétie, l’esprit de prophétie ne prédit pas ce qui sera, mais fait voir ce qui est.

Il faut savoir aussi que les temps de la prophétie sont en harmonie pour se confirmer l’un l’autre ; ainsi le passé est confirmé parfois par l’avenir, ou l’avenir par le passé. Moïse avait dit : Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. Aurait-on cru qu’il disait vrai du passé, s’il n’avait dit aussi quelque chose de l’avenir ? De fait, à la fin du livre même qui débute par cette parole sur le passé, il a mêlé, par la voix de Jacob, une parole prophétique sur l’avenir : Le sceptre ne sera pas enlevé à Juda, ni le commandement à sa descendance, jusqu’à ce que vienne celui qui doit être envoyé, et celui-là sera l’attente des nations. Pourquoi a-t-il mêlé l’avenir au passé, sinon pour montrer, au moment où s’accomplirait cet avenir qu’il prédisait, qu’il avait dit vrai au sujet du passé ?

Hom. 1, 1.2: SC 327, 50-54

Léon Ier le Grand fut pape de 440 à 461. Il est connu pour son intervention dans les controverses christologiques du 5e siècle : sa position doctrinale, exprimée dans le Tome à Flavien, fut adoptée comme la doctrine orthodoxe au concile de Chalcédoine en 451. Face au délitement du pouvoir impérial, il négocia en 452 avec Attila la retraite des hordes hunniques et en 455 avec Genséric la survie de Rome. Saint et docteur de l’Église, sa fête est le 10 novembre.

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Frère Hervé

Je suis un religieux ermite, consacré dans cette forme de vie par mon évêque. Je réside en France et suis passionné par la recherche de la Vérité dans l’Écriture sainte, dans la philosophie et la théologie.