La communion dans l’unité

Bréviaire

En vérité, comme nous renversons les choses, et faisons même l’opposé de ce qu’à fait le Seigneur ! Lui, aux noces, a transformé l’eau en vin ; nous, nous transformons le vin en eau ! Pourtant, la signification de ce miracle doit nous avertir et nous préparer à offrir plutôt du vin au sacrifice du Seigneur. Car, puisque le Christ nous portait tous en portant nos péchés, nous comprenons que l’eau représente le peuple ; le vin, le sang du Christ. Lorsque, dans le calice, l’eau se mêle au vin, le peuple ne fait plus qu’un avec le Christ, et la foule des croyants se joint et s’unit à celui en qui elle croit.

Cette union, cette jonction de l’eau et du vin mêlés dans le calice du Seigneur, personne ne peut la séparer. Ainsi l’Église, c’est-à-dire le peuple constitué en Église, qui fidèlement, fermement, persévère dans sa foi, rien ne pourra le séparer du Christ, auquel il adhère sans cesse, ne faisant plus qu’un avec lui par l’amour.

En consacrant le calice du Seigneur, on ne peut offrir l’eau seule, ni offrir le vin seul. Car si on n’offre que le vin, le sang du Christ est là sans nous ; et si l’eau est seule, le peuple est là sans le Christ. Mais si l’un et l’autre sont mêlés, joints l’un à l’autre au point de se confondre dans l’unité, alors s’accomplit le mystère spirituel et divin. Ainsi le calice du Seigneur n’est pas davantage l’eau seule ou le vin seul, non mêlés l’un à l’autre, que le corps du Seigneur ne peut être la farine seule, ou l’eau seule, sans que l’un et l’autre ne soient mêlés en un, réunis et assemblés pour former la pâte d’un seul pain.

Par ce sacrement lui-même, est donc figurée la communion dans l’unité du peuple que nous sommes : de même que de multiples grains réunis, moulus et mêlés ensemble font un seul pain, ainsi dans le Christ, qui est le pain du ciel, sachons bien que le corps est un, auquel se trouve unie et conjointe la multitude que nous sommes.

Lettre de Saint Cyprien de Carthage
Ep. 63, 12-13: CSEL 3, 710-712

Cyprien de Carthage, né vers 200 et mort en martyr le 14 septembre 258, est un Berbère converti au christianisme, évêque de Carthage et Père de l’Église. Il est, après saint Augustin, l’un des plus grands témoins de la doctrine de l’Église latine des premiers siècles.

Hymne

À toi Dieu, notre louange !
Nous t’acclamons, tu es Seigneur !
À toi Père éternel,
L’hymne de l’univers.

Devant toi se prosternent les archanges,
les anges et les esprits des cieux ;
ils te rendent grâce ;
ils adorent et ils chantent :

Saint, Saint, Saint, le Seigneur,
Dieu de l’univers ;
le ciel et la terre sont remplis de ta gloire.

C’est toi que les Apôtres glorifient,
toi que proclament les prophètes,
toi dont témoignent les martyrs ;
c’est toi que par le monde entier
l’Église annonce et reconnaît.

Dieu, nous t’adorons :
Père infiniment saint,
Fils éternel et bien-aimé,
Esprit de puissance et de paix.

Christ, le Fils du Dieu vivant,
le Seigneur de la gloire,
tu n’as pas craint de prendre chair
dans le corps d’une vierge
pour libérer l’humanité captive.

Par ta victoire sur la mort,
tu as ouvert à tout croyant
les portes du Royaume ;
tu règnes à la droite du Père ;
tu viendras pour le jugement.

Montre-toi le défenseur et l’ami
des hommes sauvés par ton sang :
prends-les avec tous les saints
dans ta joie et dans ta lumière.

Oraison

Dieu éternel et tout-puissant, qui régis l’univers du ciel et de la terre :
exauce, en ta bonté, les prières de ton peuple et fais à notre temps la grâce de la paix.

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Frère Hervé

Je suis un religieux ermite, consacré dans cette forme de vie par mon évêque. Je réside en France et suis passionné par la recherche de la Vérité dans l’Écriture sainte, dans la philosophie et la théologie.