Délivre mon âme de l’idolâtrie

Bréviaire

Seigneur Jésus-Christ, toi qui est la vérité et la vie, tu as annoncé quels devaient être les vrais adorateurs de ton Père, ceux qui l’adoreront en esprit et en vérité. Délivre, je t’en prie mon âme de l’idolâtrie. Délivre-la, de peur qu’en te cherchant, elle ne tombe sur tes compagnons, et ne se mette à errer après les troupeaux de ceux-ci, pendant le sacrifice de son oraison. Mais qu’avec toi elle se couche, qu’elle se repaisse de toi, au midi de la ferveur de ton amour. C’est qu’en effet, par un certain sens naturel venant de son principe, elle songe, pour ainsi dire, en quelque manière, à ta face, à l’image de laquelle elle a été créée ; mais ou bien elle s’est déshabituée, ou bien elle ne s’est pas habituée : l’une après l’autre, elle ne cesse de recevoir d’autres images, car elles s’offrent nombreuses à l’heure de son oraison.

Mais quand elle lutte pour diriger le regard de son attention sur cette face et qu’elle ne la voit pas, elle sent quelquefois l’effort de son attention prévenu par elle. Ou alors, souvent, ce n’est qu’à la sueur de son visage qu’elle peut manger son pain, pour peine de l’antique malédiction. Ou alors, il n’en est pas ainsi, pas même ainsi, mais elle est forcée de rentrer dans sa demeure de pauvreté, pauvre et famélique. En effet, ou bien aussitôt elle abonde, ou bien aussitôt elle abandonne.

Mais qu’y a-t-il pour moi dans le ciel, et hors de toi, que vouloir sur terre ? En effet, si, dans l’oraison, je te cherche dans ce ciel, magnifique sans doute, mais matériel, que je vois au-dessus de moi, j’erre de pareille manière que si je te cherchais sur la terre que je foule ; si je te cherche en un lieu quelconque, ou en dehors d’un lieu, je t’inclus dans un lieu que tu as créé, ou je t’en exclus ; si j’imagine à ta place, mon Dieu, une forme quelconque, ou quelque chose ayant forme, je me fais idolâtre. 

Oraison méditative de Guillaume de Saint-Thierry, abbé

Guillaume de Saint-Thierry , né vers 1085 à Liège et mort le 8 septembre 1148 à l’abbaye de Signy, est un moine cistercien, théologien de la vie monastique et mystique du 12e siècle. Abbé bénédictin de Saint-Thierry il renonça à sa charge pour devenir simple moine cistercien à Signy. Ami de saint Bernard, il est considéré comme bienheureux par les cisterciens et est liturgiquement commémoré le 8 septembre.

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Frère Hervé

Je suis un religieux ermite, consacré dans cette forme de vie par mon évêque. Je réside en France et suis passionné par la recherche de la Vérité dans l’Écriture sainte, dans la philosophie et la théologie.

Cet article a 3 commentaires

  1. Gbaka Michèle

    Merci beaucoup pour cette médiation et que Dieu fructifie votre sacerdoce

  2. Estelle Donan

    Seigneur Jésus-Christ, toi qui est la vérité et la vie, délivre mon âme de l’idolâtrie, Amen!

  3. Odile

    Oui, Seigneur, délivre, je t’en prie mon âme de l’idolâtrie. Aide moi à ne pas me perdre en te cherchant. Aide moi à ne regarder que ton Cœur Sacré et à ne jamais me tromper de cibles. Amen

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