Mon royaume n’est pas de ce monde

Bréviaire

Écoutez, tous les royaumes de la terre : « Je ne mets aucun obstacle à votre domination en ce monde : Mon royaume n’est pas de ce monde. » N’ayez pas peur, laissez cette crainte, on ne peut plus vaine, qui bouleversa Hérode le Grand à l’annonce de la naissance du Christ, et qui lui fit tuer tant de petits enfants dans l’intention que la mort atteignît celui-là : cruauté où la peur eut plus de part que la colère. Mon royaume n’est pas de ce monde, dit le Seigneur. Que voulez-vous de plus ? Venez à ce royaume qui n’est pas de ce monde. Venez-y par la foi, au lieu de le persécuter parce qu’il vous fait peur.

Qu’est-ce, en effet, que le royaume du Christ, sinon l’ensemble des hommes qui croient en lui et auxquels il déclare : Vous n’êtes pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde ? Et pourtant, il les veut dans le monde, et c’est pourquoi il a dit au Père, à leur sujet : Je ne demande pas que tu les retires du monde, mais que tu les gardes du Mauvais. C’est pour cela qu’ici non plus il ne dit pas : « Mon royaume n’est pas dans ce monde », mais : n’est pas de ce monde.

Et lorsqu’il en donne la preuve en disant : Si mon royaume était de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs, il ne conclut pas : « Non, mon royaume n’est pas ici », mais : n’est pas d’ici. Car il est bien ici, son royaume, jusqu’à la fin des temps, avec l’ivraie qui s’y mêle jusqu’à la moisson. La moisson, c’est la fin des temps, lorsque viendront les moissonneurs, c’est-à-dire les anges, qui enlèveront de son royaume tout ce qui est pierre de scandale pour les autres ; ce qui, bien entendu, n’arriverait pas, si son royaume n’était ici. Et pourtant, il n’est pas d’ici, car il est pèlerin dans le monde.

À son royaume, le Seigneur dit en effet : Vous n’êtes pas de ce monde, puisque je vous ai choisis en vous prenant du monde. Oui, ils étaient bien de ce monde quand ils n’étaient pas son royaume, quand ils appartenaient au prince de ce monde. Est donc de ce monde tout ce qui, chez les hommes, certes a été créé par le vrai Dieu, mais a été engendré de la lignée pécheresse et corrompue d’Adam. Est au contraire devenu le royaume, désormais étranger à ce monde, tout ce qui, arraché de là, s’est trouvé régénéré dans le Christ. Car c’est ainsi que Dieu nous a arrachés au pouvoir des ténèbres, et nous a fait entrer dans le royaume de son Fils bien-aimé; royaume dont le Christ déclare : Mon royaume n’est pas de ce monde, ou encore : Mon royaume n’est pas d’ici.

Tract. 115, 2: CCL 36, 644-645

Saint Augustin, né le 13 novembre 354 à Thagaste (l’actuelle Souk Ahras, Algérie) et mort le 28 août 430 à Hippone (l’actuelle Annaba, Algérie), est un philosophe et théologien chrétien romain. Avec Ambroise de Milan, Jérôme de Stridon et Grégoire le Grand, il est l’un des quatre Pères de l’Église occidentale et l’un des trente-six docteurs de l’Église.

Hymne

À toi Dieu, notre louange !
Nous t’acclamons, tu es Seigneur !
À toi Père éternel,
L’hymne de l’univers.

Devant toi se prosternent les archanges,
les anges et les esprits des cieux ;
ils te rendent grâce ;
ils adorent et ils chantent :

Saint, Saint, Saint, le Seigneur,
Dieu de l’univers ;
le ciel et la terre sont remplis de ta gloire.

C’est toi que les Apôtres glorifient,
toi que proclament les prophètes,
toi dont témoignent les martyrs ;
c’est toi que par le monde entier
l’Église annonce et reconnaît.

Dieu, nous t’adorons :
Père infiniment saint,
Fils éternel et bien-aimé,
Esprit de puissance et de paix.

Christ, le Fils du Dieu vivant,
le Seigneur de la gloire,
tu n’as pas craint de prendre chair
dans le corps d’une vierge
pour libérer l’humanité captive.

Par ta victoire sur la mort,
tu as ouvert à tout croyant
les portes du Royaume ;
tu règnes à la droite du Père ;
tu viendras pour le jugement.

Montre-toi le défenseur et l’ami
des hommes sauvés par ton sang :
prends-les avec tous les saints
dans ta joie et dans ta lumière.

Oraison

Dans ton amour inépuisable, Dieu éternel et tout-puissant, tu combles ceux qui t’implorent, bien au-delà de leurs mérites et de leurs désirs ; répands sur nous ta miséricorde en délivrant notre conscience de ce qui l’inquiète et en donnant plus que nous n’osons demander.

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Frère Hervé

Je suis un religieux ermite, consacré dans cette forme de vie par mon évêque. Je réside en France et suis passionné par la recherche de la Vérité dans l’Écriture sainte, dans la philosophie et la théologie.