Samedi 1ère semaine Avent

You are currently viewing Samedi 1ère semaine Avent
Ambon

« Voyant les foules, Jésus fut saisi de compassion envers elles parce qu’elles étaient désemparées et abattues comme des brebis sans berger. Il dit alors à ses disciples : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. »

Les hommes ont besoin du vrai berger. Tel est le thème général qui se dégage des deux textes proposés à notre méditation en ce jour. Ces textes nous dépeignent une des marques du messie attendu : il sera le berger de son peuple.

Dans la première lecture comme dans l’évangile, on peut faire trois remarques qui ne manquent pas de consoler le cœur qui reçoit cette parole. La première remarque est que, de toute évidence, le peuple manque de repères. Le prophète s’adresse au peuple en ces termes : « Tes oreilles entendront derrière toi une parole : « Voici le chemin, prends-le ! », et cela, que tu ailles à droite ou à gauche. »  C’est dire que ce peuple ne sait plus quel chemin prendre. Les uns vont à gauche, les autres à droite, les troisièmes restent indécis. C’est bien exactement ce que constate Jésus au moment où il est saisi de compassion pour les foules « parce qu’elles étaient désemparées et abattues comme des brebis sans berger. ».

C’est la situation de l’homme de notre temps. Dans une société qui élimine les repères et faisant de l’individu et de son bon vouloir l’unique norme, on n’est pas étonné de voir que chacun prenne une direction opposée à celui de l’autre. Chacun erre. L’errance est plus dans ce qui oriente fondamentalement l’homme vers sa destinée finale quand dans tout autre considération. Les champions du salut proposent leur chemin à-qui-mieux-mieux. Plus personne ne discerne avec clarté le chemin qu’il faut prendre. Le Seigneur prend en considération toute cette réalité dégradante de la condition humaine. Il ne reste pas les bras croisés.

La deuxième remarque tient à ce que, après le constat du mal-être de l’homme, Dieu se résout à être le berger de son peuple. Que fait un berger sinon de consoler, de défendre, de nourrir, d’instruire et de guider ? Le berger a pour fonction essentielle d’assurer la bonne vie de son troupeau. Il sera heureux, à titre individuel, de parcourir tous les deux textes pour y voir comment Dieu satisfait totalement à ses attributs de berger. La touche particulière de l’évangile, dans son lien concret avec le temps de l’avent, est que le Messie attendu sera le berger de son peuple. Il se comportera envers nous comme un berger. D’ailleurs la conséquence de son constat est qu’il se met à instruire, à éclairer, à orienter et à nourrir. Lui-même ne dit-il pas, dans Jn 10 : « Je suis le bon berger » ? Il accomplit ainsi en sa personne cette promesse du Seigneur qui dit : « Je serai le berger de mon troupeau ». L’implication pour chacun de nous est que nous devons nous préparer à suivre ce berger. La première étape sera sans conteste de nous débarrasser des faux bergers qui ne font que disperser les brebis par leur enseignement intéressé.

La troisième et dernière remarque se trouve dans la l’exhortation de Jésus à prier le maître de la moisson pour l’envoi des ouvriers à sa moisson. Le défaut de vrais pasteurs selon le cœur de Dieu est la source de mille et une errance de notre société. Il faut pour notre génération et pour chaque génération des bergers pétris de l’Esprit du Seigneur. Pour cela, Jésus nous invite à la prière. Ce n’est pas tant que Dieu ne veuille pas envoyer. Il n’a pas besoin de nos supplications pour nous donner des bergers. Jusqu’à aujourd’hui, il en donne encore, inlassablement. Notre prière est en réalité l’expression de notre désir de faire bon accueil à ces bergers. Car, il est vérifié que Dieu en envoie. Mais l’accueil laisse à désirer. Ce sont les hommes qui persécutent ces pasteurs.

« Priez le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson », c’est s’ouvrir à la voix de ces pasteurs qu’il envoie, dotés de ses pouvoirs, et qui continuent de faire retenir sa parole à travers monts et vallées. Pouvons-nous trouver dans l’écho de leur voix, la voix même de Dieu le Berger de son peuple ? Pouvons-nous les accueillir en les considérant comme le Christ, le berger véritable au milieu de nous ? C’est tout l’enjeu de notre prière pour les vocations.

Vous aimez cet article ? Donnez lui 5 étoiles
  [Moyenne : 0]
Print Friendly, PDF & Email

Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens

Cette publication a un commentaire

  1. FIBI Noël

    Encore merci pour l’enseignement par Dieu que vous nous offrez. Que la prière pour les vocations touche aussi ceux qui doivent accueillir les bergers afin qu’ils en soient aptes.
    Merci!

Les commentaires sont fermés.