Mardi de l’octave de Noël : les saints innocents

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Ambon

Alors Hérode, voyant que les mages s’étaient moqués de lui, entra dans une violente fureur. Il envoya tuer tous les enfants jusqu’à l’âge de deux ans à Bethléem et dans toute la région, d’après la date qu’il s’était fait préciser par les mages.

Nous fêtons aujourd’hui les saints innocents, ces enfants qui ont péri à cause du Christ persécuté. Depuis sa naissance, Jésus est pourchassé par les princes de ce monde. Sa venue est menaçante pour ceux qui détiennent le pouvoir.

En fêtant aujourd’hui ces enfants qui, sans faute ni péché de leur part, ont été victimes de la violence du pouvoir, nous chrétiens, reconnaissons cette vérité que nous devons intégrer à notre identité : on ne peut suivre le Christ sans subir le martyr.

À travers ces enfants qui sont morts, c’est la mort du Christ qui est recherchée. On peut donc dire que c’est le Christ qui meurent en ses enfants. Ainsi donc, en naissant, le Christ fait déjà l’expérience de la mort par personne interposée.

Les souffrances que subissent les chrétiens au nom de leur foi ne sont pas des souffrances dont ils sont responsables. C’est en vérité le Christ qui souffre en eux. De la même manière que la mort de ces petits n’est pas du fait d’un mal de leur part, mais uniquement de la présence du Christ dans leur milieu, de la même manière, le chrétien souffre, non pas parce qu’il soit entièrement responsable, mais parce qu’il porte le Christ en lui.

C’est ainsi qu’on peut comprendre l’affirmation de saint Paul qui dit : « J’achève dans ma chair ce qui manque à la passion du Christ ».

La question qui se pose aujourd’hui, sans détour, est celle-ci : peut-on suivre le Christ sans rencontrer la persécution ? La réponse est évidemment négative, à moins qu’on ne veuille pas suivre le Christ. Dans quelle condition cette persécution peut-elle être interprétée comme visant le Christ en nous ?

La condition est dans la première lecture de ce jour : vivre en tant qu’enfant de lumière. C’est dans la mesure où nous nous appliquons à vivre comme enfants de lumière que les ténèbres peuvent nous affronter. Ceci n’est point facile. Il faut une lutte acharnée contre le péché : d’abord le reconnaître sans feinte, ensuite se laisser purifier par le Christ à travers la confession, enfin fuir résolument le péché.

C’est tout ceci qui forme un faisceau de lumière que le monde ne supporte pas dans l’identité chrétienne. Comment continuer à prêcher le pardon dans un monde qui pense que c’est un signe de faiblesse que de pardonner ? Comment annoncer l’amour des ennemis et le vivre dans un milieu où l’ennemi est une bête à abattre à tout prix ? Comment vivre en tant que témoin du Christ dans un milieu de corruption totalement organisée ? Ce sont là un infime partie du des pressions dans lesquelles se trouvent les fidèles chrétiens qui ont l’obligation de choisir le bien au lieu du mal et qui pour ce choix à l’encontre des règles socialement établies, sont des innocents victimisés à cause du nom de Jésus.

En fêtant les saints Innocents, nous voulons penser à tous les chrétiens qui font l’expérience de la mort dans tous les domaines de leur vie, à cause de leur foi au Christ. Nous pensons à tous ceux qui sont des témoins tacites et sans armes de la violence du monde contre les plus fragiles.

Que par l’intercession des saints Innocents, nous puissions comprendre sens réel de notre appartenance au Christ et que nous puissions rester fidèles au Christ malgré les multiples morts sont s’implantent en nous à cause de la violence du monde contre le Christ.

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens