Origine et histoire de l’Avent

Les quatre bougies de l'Avent
Les cierges symbolisant les quatre semaines de l'Avent

Synthèse pour le lecteur pressé

Les premiers témoignages sur le temps de l’avent datent du 5e et du 6e siècle, pour la tradition occidentale. Ce temps est choisi en préparation à la naissance de Jésus et commençait avec la Saint-Martin le 11 novembre. Ce qui fait que le temps de l’avent durait 6 semaines. Les chrétiens jeûnaient trois jours par semaine sur les six semaines. Mais deux réductions ont eu lieu : d’abord la durée. Rome ramena la durée de l’avent à quatre semaines au lieu de six. Ce qui fait que l’avent commence quatre semaines avant la fête de Noël. La seconde réduction concerne le jeûne. En estimant que le temps de l’avent est un temps de joie et non de pénitence, Rome supprima le jeûne qui accompagne la préparation à Noël. C’est ce modèle qui est universalisé et que nous pratiquons jusqu’à ce jour.

Le temps de l’avent, tel que nous le connaissons aujourd’hui, n’était pas ainsi au départ. Il a une histoire qui le porte de sorte que, d’évolution en évolution, nous avons ce que nous vivons aujourd’hui. Cet article envisage donc de nous raconter brièvement les événements majeurs qui ont jalonné ce temps.

Les premières pratiques du temps de l’avent apparaissent dans l’Église au 6e ou au 7e siècle, après l’avènement de la paix constantine. Cette dernière permettait aux chrétiens, avec la conversion de l’empereur Constantin, de pratiquer leur religion publiquement. À la vérité, c’est après le concile de Nicée en 325 que les chrétiens ont commencé à fêter la naissance de Jésus, plus précisément en 354-355 après J-C sous la papauté de Libère. Comme toutes les grandes célébrations chrétiennes, un moment est choisi avant la fête pour mieux se préparer. Le temps de l’avent obéit donc à cette logique en devenant le temps de préparation à la naissance de Jésus, la vraie lumière qui éclaire le monde. Si la célébration populaire et officielle de la naissance de Jésus est advenue au 4e siècle, il faut tenir aussi que la période de préparation à cette fête est née quelques décennies après.

Ce fut d’abord l’évêque Perpet de Tours qui ordonna au 5e siècle que les chrétiens de son diocèse commencent un jeûne (trois fois par semaine) en préparation à la fête de Noël, à partir du 11 novembre. Les premières formes de l’avent assorties de jeûne et généralisées en France, sont advenues au 6e siècle finissant, voire même au 7e siècle commençant. À Rome, par contre, les premières expériences de l’avent commencent un peu après la moitié du 6e siècle. Rome réduit ce temps à quatre semaines en insistant beaucoup moins sur son aspect ascétique. C’est ce que nous avons jusqu’à aujourd’hui. Cette pratique romaine s’est imposée en France et dans le monde chrétien. Il faut donc retenir que le temps de l’avent dans sa forme primaire est né comme temps de jeûne de six semaines pour se préparer aux festivités de la naissance de Jésus.

Au 12e siècle, le jeûne qui accompagne le temps de l’avent est totalement abandonné, en raison de la distinction entre la spiritualité de l’avent et celle de carême. Tandis que le carême est directement un temps de préparation à la célébration pascal, au baptême des catéchumènes et au renouvellement des engagements baptismaux, le temps de l’avent nous prépare à une attente joyeuse du Messie. On comprend dès lors pourquoi le temps de carême implique le jeûne et la pénitence tandis que le temps de l’avent ne nécessite guère une telle prescription. Cela signifie que les chrétiens ne jeûnent pas pendant le temps de l’avent. Cette prescription n’empêche pas que nous fassions abstinence, qui consiste à faire moins bombance et surtout à se priver de tout ce qui est contre l’esprit de Noël.

En conclusion, le temps de l’avent que nous vivons aujourd’hui a pris naissance timidement vers la fin du 5e siècle, après la reconnaissance officielle de la foi chrétienne par Rome. Mais c’est au 6e et 7e siècle qu’on en voit une vraie organisation, principalement dans les régions gallo-romaines (France, Espagne et Italie). Le jeûne qu’on faisait pendant ce temps a fini par être abandonné à cause de l’attente dans la joie qui caractérise ce temps. Rome réduit le temps de l’avent à quatre semaines et l’étend à toute la chrétienté, déjà en Italie et par la suite en France et Espagne. C’est ce que nous avons jusqu’à ce jour.

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens

Cet article a 4 commentaires

  1. NGUEKO Alex

    Merci

  2. AÏHOU

    Merci mon père !!!

  3. KPADONOU Aimé

    Merci père

  4. N'DAH boniface

    Paix et bien Fr
    Merci père

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