Vivre l’avent avec Marie

Les quatre bougies de l'Avent
Les cierges symbolisant les quatre semaines de l'Avent

Marie dans le mystère de Jésus.

Vivre son temps de l’avent avec Marie suppose au préalable de ne pas mettre le Christ au boisseau de Marie. Ce mois de décembre est certes marqué par la figure de Marie mais il n’est pas réductible à elle à cause du mystère central de Noël. Pour vivre son temps de l’avent avec Marie, il faut accepter de comprendre le chemin qu’elle a parcouru dans ce temps : un chemin de foi et d’humilité d’un côté, un chemin de disponibilité et de partage de l’autre. Ce sont là quelques qualités que nous pouvons imiter.

Nous avons identifié la Bienheureuse vierge Marie comme une figure de proue du temps de l’avent. Dans cet article, nous voulons montrer un peu plus la manière dont on peut vivre son temps de l’avent avec elle. Pour cela, nous allons nous entendre sur le mystère de Marie dans la préparation de la naissance de Jésus et surtout, à partir de certains faits marquant de sa vie, nous allons dégager quelques dispositions intérieures à développer pour mieux vivre ce moment.

Marie dans le mystère de Jésus

Le culte de Marie trouve une place de choix pendant le temps de l’avent. La solennité de l’Immaculée Conception que nous fêtons le 8 décembre et toute la neuvaine préparatoire à cette solennité montrent bien qu’au cœur du temps de l’avent se trouve en bonne place la figure de Marie. De la même manière, la célébration de la naissance du Seigneur et la neuvaine qui y prépare donnent une place de choix à la vierge Marie. C’est du moins ce qu’en dit, et c’est vrai au constat, le numéro 101 du « Directoire sur la piété populaire et la liturgie » paru en 2001. On peut donc conclure que Marie, quoi que discrètement, marque vraiment le temps de l’avent.

Il faut noter, comme principe général, que tout ce qui concerne Marie concerne immédiatement Jésus de sorte que le mystère de Marie n’est pas compréhensible en lui-même s’il ne se rattache étroitement au mystère de Jésus. Selon une telle logique, la mise en exergue de Marie pendant ce temps de l’avent ne trouve sa force que dans son lien avec Jésus. Néanmoins, vivre le temps de l’avent avec Marie ne permet pas de réduire le mois de décembre au mois de Marie, en occultant le mystère central de ce mois qui est la nativité de Jésus. Cette clarification permet de situer Marie à l’ombre du mystère de Noël, pendant ce temps de l’avent.

Foi et humilité de Marie

Il faut relever la foi et l’humilité comme premiers traits caractéristiques de la Vierge Marie. Elle est la fille de la foi. Toutes les pages évangéliques qui parlent d’elle évoquent l’une et l’autre de ces deux qualités. Il suffit de prendre son dialogue avec l’ange Gabriel pour comprendre combien sa foi est grande. Elle croit à une annonce humainement impossible : devenir mère sans semence humaine. Cette foi est grande. C’est semblablement qu’elle manifeste cette foi aux noces de Cana et au pied de la croix. Marie est vraiment la Vierge croyante.

Elle est aussi la vierge humble, qui ne s’impose pas au vouloir de Dieu. Elle dit : « Je suis la servante du Seigneur » et, dans son cantique, elle ajoute « il s’est penché sur son humble servante ». Marie sait qu’elle compte pour peu devant la société de son temps. Son humilité transparaît très spécifiquement dans ce cantique. Alors qu’elle porte dans ses entrailles le Verbe de Dieu, elle s’appelle « l’humble servante », comme si « être mère du Fils de Dieu » n’était pas une raison suffisante pour s’enorgueillir.

Foi et humilité son liées intrinsèquement. La foi est la vertu qui nous permet de dire « oui » à Dieu et d’entrer dans son projet en ayant pour seule assurance que Dieu ne saurait nous tromper et nous faire du mal. L’humilité, quant à elle, est la condition de la foi. Pendant ce temps de l’avent, il convient donc que chacun revoit la qualité de sa foi et de son humilité à l’aune de celles de Marie. La foi pendant ce temps de l’avent consiste à croire que le Seigneur vient à nous, comme il l’a promis. Pour cela, précisément, il faut se mettre dans les dispositions spirituelles d’acceptation de sa volonté sur nous. Croire comme Marie, pendant le temps de l’avent, c’est ne pas résister à la volonté de Dieu sur nous. Cette volonté, nous la connaissons : entrer dans son projet de salut en le laissant former le Christ en nous.

Etre humble pendant ce temps de l’avent, à la manière de Marie, c’est continuer à vivre simplement, modestement malgré les faveurs dont Dieu nous revêt. En cela, Il faut contempler le silence de Marie : elle parle peu. Marie est la femme du silence, la femme de l’intériorité. L’humilité commence par le silence en soi, pour ne pas vouloir imposer son point de vue et pour chercher à mieux comprendre ce que Dieu veut de nous à travers les évènements de notre vie. Dans ce sens, l’esprit de révolte et de revendication est contraire au temps de l’avent.

Esprit de disponibilité et de partage

Nous nous occuperons de l’annonciation et de la visitation. Le mystère de l’annonciation nous rappelle principalement la nécessité de nous préparer à accueillir la bonne nouvelle de la venue de Jésus. Marie attend la réalisation de la bonne nouvelle annoncée par l’ange. Elle vit dans l’espérance. Il importe aussi pour nous de savoir que notre monde n’est pas fait que de mauvaises nouvelles. Dieu a une bonne nouvelle pour nous. Qu’elle s’accomplisse dans notre vie ne dépend que de nous et de notre disponibilité à entrer dans le dessein de Dieu. Marie de l’annonciation nous invite donc à nous ouvrir à l’imprévisible de Dieu dans notre vie. Quelle que soit son incidence sur nous, cet imprévisible sera toujours bonne nouvelle, car il vient de Dieu.

En ce qui concerne le mystère de la visitation, il convient de souligner l’esprit l’humilité de Marie, sa serviabilité et sa capacité à porter la joie avec elle. Nous insisterons sur ce dernier aspect. Sa cousine Élisabeth est certainement dans la joie par la grâce de la conception que Dieu lui a faite. Cette joie de la cousine grandit à la visite de Marie. Le temps de l’avent est celui de la communication de la joie. Les textes de ce temps annoncent la joie. Marie, en allant chez sa cousine communique sa joie et partage celle de l’autre. Le temps de l’avent est pour chacun de nous le temps de cueillir les fruits de la joie et de le partager avec nos proches. Contrairement au temps de carême marqué par la pénitence, le temps de l’avent est celui de la joie grandissante, qui atteindra son point culminant dans la naissance du Seigneur.

Pour cela, nous devons rendre visite à ceux que notre présence emplira de joie. Il suffit d’y réfléchir. Nous en trouverons certainement. Les moyens de communication nous aident quand on est dans l’impossibilité de rendre visite par soi-même. De toute façon, ce temps nous convie à l’ouverture aux autres, aux marginalisés en particulier. Qu’ils puissent dire : comment ai-je ce bonheur que tu viennes jusqu’à moi ?

Vous aimez cet article ? Donnez lui 5 étoiles
  [Moyenne : 2]
Print Friendly, PDF & Email

Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens