Un héros sortira de la descendance de Jacob, il dominera sur des peuples nombreux. Son règne sera plus grand que celui de Gog, sa royauté sera exaltée.
Ce lundi, nous méditons en première lecture la prophétie d’un prophète païen envoyé en mission par un roi rival pour maudire la peuple d’Israël. Dans l’évangile, les pharisiens s’interrogent sur l’autorité de Jésus. Deux textes apparemment sans lien, mais qui nous révèlent suffisamment sur le Messie qui vient.
Balam est un prophète païen. On sait qu’il a le pouvoir de bénir et de maudire. Sa renommée devrait être grande pour que Balaq, roi de Moab, craignant l’avancée terrifiante du peuple d’Israël, demande ses services, pour hypothéquer, au nom des dieux, l’avenir de ce peuple : « Viens donc, je t’en prie, et maudis-moi ce peuple car il est plus puissant que moi. Peut-être alors pourrai-je le battre et le chasser du pays, car, je le sais, celui que tu bénis est béni, et celui que tu maudis est maudit.» (Nb 22, 6)Voici donc Balam, l’homme au regard pénétrant, qui lève les yeux sur Israël pour accomplir sa mission de malédiction. C’est précisément en ce moment qu’une personne va entrer en action et imposera sa vision à Balam : l’Esprit de Dieu. Le texte dit : « L’Esprit de Dieu fut sur lui». Il est donc tout à fait naturel de comprendre que ses révélations viennent du Saint-Esprit.
En synthèse, Balam, sous la mouvance du Saint-Esprit va annoncer un nouvelle encore plus bouleversante : la destinée glorieuse du peuple d’Israël et plus encore que cela, l’avènement d’un héros. Non seulement le Seigneur s’occupe personnellement d’installer son peuple dans un endroit tout de faveur, mais encore du milieu de ce peuple surviendra un héros dont Balam parle en termes qui peuvent paraître exagérer : «Il dominera sur des peuples nombreux. Son règne sera plus grand que celui de Gog, sa royauté sera exaltée ». Ce héros est donc un roi. Une nuance s’impose cependant : ce roi est annoncé pour un temps que le prophète païen ne sonde pas lui-même. Nous, chrétiens, découvrons en Jésus ce héros, ce roi qui désormais domine sur tous les peuples.
Son autorité royale ne lui vient pas des hommes. C’est ce qu’ignorent les pharisiens, perplexes de voir que Jésus enseigne dans le temple, sans en être investi, en se référant non pas à l’autorité de Moïse, mais à sa propre personne. Ce qui est contraire à la structure de l’enseignement rabbinique : « Par quelle autorité fais-tu cela, et qui t’a donné cette autorité ?». Jésus ne répondra pas à la question. Les pharisiens en effet savent bien qu’il agit au nom de Dieu. D’ailleurs le fait d’avoir décliné leur réponse à la question que Jésus leur a posée dévoile leur intention : ils opposeront un refus total à la réplique pourtant évidente de Jésus.
Le plus important ici est de savoir que la prophétie de Balam s’accomplit en Jésus dont l’autorité ne vient pas des hommes mais de Dieu lui-même. Il n’est pas roi en vertu de la volonté humaine. Il a déjà décliné cette offre quand on voulait le nommer roi à la suite de la multiplication des pains. Il est roi, par la volonté de celui qui régit l’univers du ciel et de la terre et qui a mis toute chose à ses pieds. C’est ce roi que nous attendons et qui se prépare à venir à nous. Un roi qui n’est pas comme les autres. Son autorité ne sera pas comme celle des rois humains.
Viens bientôt sauveur du monde, lève-toi, clarté d’en-haut.
