Lundi 1ère sem Avent

Au début de ce temps de l’Avent, les textes utilisent avec une abondance singulière l’expression « venir » caractéristique de ce temps. Ils ne nous parlent curieusement pas d’abord d’un mouvement de Dieu vers l’homme, comme nous avons l’habitude de le comprendre ainsi. De son héritage étymologique, « Adventus – Advenire », Avent prend le sens de « avènement, venue », compris comme « avènement et venue du Fils de Dieu » chez les hommes. Le mouvement que nous suggèrent les textes part plutôt des hommes, qui se mettront en marche vers la montagne du Seigneur, le lieu d’expression de sa volonté pour les hommes, de conversion des engins de mort en instrument de vie (voir les instruments dans la 1ère lecture et la fille moribonde dans l’Evangile). On perçoit encore de manière éclatante cette compréhension de la première lecture dans la démarche du centurion, qui va à Jésus, dont l’efficacité de la parole trouve sa puissance universelle dans l’expression de la foi du Centurion.

Le temps de l’Avent est donc, au regard des textes de ce jour, le temps d’une marche à la rencontre de celui qui vient. Une marche dans la joie (1ère lecture), mais surtout une marche dans la foi (Evangile) à la rencontre de celui qui vient certainement dans nos vies. C’est le message essentiel des textes de ce jour. Marcher dans la joie et dans la foi pour nous aujourd’hui, c’est notre capacité à trouver nos raisons de nous réjouir dans la visite du Seigneur, dans la parole du Seigneur. Alors que notre monde est de plus en plus rempli de mauvaises nouvelles, les unes plus alarmantes que les autres et que la loi de Dieu est considérée comme une loi qui prive de la joie, le défi pour nous chrétien, au début de ce temps, est de pouvoir trouver les motifs de notre joie dans la marche vers le Seigneur. Cette joie ne peut advenir si l’on pose un regard simplement humain sur le monde tel qu’il est actuellement. C’est une joie qui ne se réalise que par la foi. En deux mots, c’est la joie par la foi.

Cette joie par la foi est appelée à se vivre tant dans la solidarité communautaire, voire universelle, selon la première lecture (C’est tout un peuple qui est invité à se mettre en marche) qu’individuelle (le Centurion romain). Puissions-nous, frères et sœurs, au début de ce temps de l’avent entrer déjà dans cette joie proprement chrétienne nourrie d’espérance dans la venue du salut et que cette joie grandisse progressivement jusqu’à l’heure de la grande visite de Dieu. Amen