Le 02 février, les Catholiques fêtent à la fois la Présentation de Jésus au Temple et la purification de Marie. On parle aussi de la fête de la Chandeleur ? D’où vient ce dernier nom et quel est son lien avec la fête de la Présentation de Jésus au Temple ? Cet article envisage de nous en fournir l’explication.
La chandeleur : une fête païenne christianisée
La chandeleur, encore appelée « fête des chandelles » (festa candelarum) est avant tout une fête païenne latine. Elle a part liée avec la fête de Lupercus, un dieu de la fécondité et des troupeaux, célébrée le 15 février. L’une et l’autre fêtes sont unies par l’opinion répandue que les deux avaient une dimension purificatrice. À cette fête, s’ajoute celle des crêpes, une fête mythologique qui racontait que si on s’abstenait de préparer des crêpes le jour de la Chandeleur, les céréales pourriraient durant l’année. C’est ainsi qu’une expression traduisait cet événement en ces termes : « Si point ne veut de blé charbonné, mange des crêpes à la Chandeleur ». Pourquoi cette liaison entre la chandeleur et les crêpes ?
En 472, le pape Gélase Ier associe la fête de la Présentation de Jésus au Temple aux chandelles. Ce qui fait que la fête porte le nom de la Chandeleur. Il fut donc le premier pape à organiser le 02 février des processions aux flambeaux, en procédant au remplacement des rites païens par ceux chrétiens. Progressivement, les chandelles vont disparaître au profit des cierges bénis (bougies) que nous utilisons aujourd’hui. L’association de cette fête à la Présentation de Jésus au Temple veut nous rappeler la présence dans le monde de la lumière éternelle apportée par Jésus-Christ. Les Saintes Écritures nous fournissent un peu plus de détails.
La Bible parle-t-elle des chandeleurs ?
La réponse est positive, à la condition d’une bonne interprétation du récit que seul l’évangéliste Luc nous laisse de l’événement de la Présentation de Jésus au Temple de Jérusalem (cf. Lc 2, 22-38). Jésus est la Nouvelle Lumière qui éclaire l’univers.
Après les rites de présentation de leur garçon premier né et de la purification de la mère, ainsi que le préconisait la loi de Moïse, voici que Luc fera entrer en scène le vieillard Siméon dont les paroles auront une résonnance forte, servant d’appui biblique pour la fête de la chandeleur. Le vieillard Siméon, dans son cantique, parlera en effet de Jésus comme « la lumière pour éclairer les nations » immergées dans les ténèbres. Pour le chrétien, les cierges allumés symbolisent donc le Christ, lumière devant habiter leur vie. Le Christ ressuscité est la lumière véritable qui dissipe les ténèbres du péché et de la mort. Ce fondement biblique nous permet de mieux comprendre la relation entre la Présentation de Jésus au Temple et la fête de Chandeleur.
Lien entre la Présentation du seigneur et la fête de chandeleur
Disons-le clairement : la présentation de Jésus au Temple est en réalité la présentation aux hommes de la lumière éternelle qu’est le Christ. La seule lumière du monde, c’est le Christ, ainsi que l’enseigne le Catéchisme de l’Église catholique : « L’Église n’a pas d’autre lumière que celle du Christ. Elle est, selon une image chère aux Pères de l’Église, comparable à la lumière dont toute la lumière est reflétée du Soleil » (CEC 748).
La présentation de Jésus au temple est une continuité de la Nativité. Après les bergers, les mages, guidés par une étoile, viennent à Jésus. Au Temple, dans les personnes du vieillard Siméon et la prophétesse Anne, Jésus, la lumière, vient à la rencontre de l’humanité. Il s’agit là, en figure, du rassemblement sans exclusion, de tous les peuples, par le Christ.
Fêter la chandeleur en la fête de la Présentation de Jésus au Temple, c’est fêtet le Christ lumière qui éclaire l’homme. Pour le chrétien, il s’agit de reconnaître désormais le Christ comme la vraie lumière qui réchauffe et qui purifie. Ce ne sont donc pas le dieu Lupercus ni même la légende entourant la Chandeleur païenne qui purifient et donnent la fécondité et la prospérité. C’est Jésus-Lumière qui purifie les cœurs par sa parole et leur permet de porter des fruits en abondance.
Puissions-nous, en ce jour, revenir au Christ. Il le dit explicitement lui-même : « Je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres » (Jn 8, 12)
Merci beaucoup pour cet article combien édifiant
Merci Père