Les couleurs liturgiques et leur sens

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Je voudrais remercier celui qui dans le groupe a voulu en savoir un peu plus sur les couleurs liturgiques dans l’Église. En effet, au cours des célébrations, on voit souvent les prêtres et les enfants de chœur changer la couleur de leurs vêtements. Ces changements ne sont pas des fruits du hasard, selon le bon plaisir du prêtre. Il y a un sens et un message derrière chaque couleur. Nous avons dans l’Église quatre couleurs principales : le blanc auquel nous pouvons associer la couleur or, le rouge, le vert et le violet auquel on peut aussi associer la couleur rose. Voici les différentes significations de ces couleurs.

La couleur blanche

C’est la première couleur liturgique, connue depuis l’Ancien Testament jusqu’au Nouveau, et dans la vie primitive de l’Église. Elle symbolise la divinité, exprimant pour ainsi dire la pureté qui vient de la foi et l’absence de salissure. Le blanc rappelle aussi la simplicité, l’innocence. Elle est la couleur du baptisé, à qui l’on porte un vêtement blanc pour symboliser qu’il se revêt désormais du Christ. C’est la couleur de la joie qui dérive de la résurrection du Christ. En ce sens, c’est la couleur de la fête et de la lumière. 
 
C’est pour cette raison que l’on porte le blanc pendant la fête de Noël, pour les grandes célébrations concernant le Seigneur, pendant le temps de Pâques, à la fête des saints, sauf les martyrs, aux fêtes mariales et aux grandes fêtes de l’Église.
 
La couleur or, couleur royale et de triomphe, est celle des grandes solennités. On la porte pendant la nuit de Noël, la nuit de Pâques et quelques fois aussi à la fête du Christ-Roi de l’univers.

La couleur verte

Elle est la couleur de la création, de la nature qui régénère, la couleur de la saison pluvieuse et du printemps, la couleur de la vie, donc de l’espérance. C’est la couleur de l’ordinaire de notre vie dans le monde, la couleur de ce qui coule sans perturbation. En ce sens, c’est la couleur de la constance, de la paix, de l’espérance et de la croissance discrète. C’est la couleur de l’action créatrice de Dieu dans le monde. C’est donc naturellement que cette couleur nous invite à aimer le monde et à le protéger, puisque Dieu aussi l’aime et l’a créé. Cette couleur nous invite à écouter quotidiennement et assidument la Parole de Dieu pour donner la vie à nos âmes et à nos communautés. Étant donné que le vert est la couleur de la création, les chrétiens sont invités pendant que les Églises sont au vert, à cultiver inlassablement le jardin de leur vie et de leur communauté par l’eau de la Parole de Dieu, qui les arrose et les entretient. C’est la couleur qui, en transformant nos cœurs par la Parole, transforme positivement le monde.
 
On porte la couleur verte après la semaine de l’Épiphanie jusqu’au Mardi gras, et du lundi après la Pentecôte jusqu’au samedi avant le dimanche de l’Avent. C’est le temps liturgique le plus long.

La couleur rouge

C’est la première couleur introduite dans la liturgie, après le blanc. Avant d’être la couleur du sang, signe de la vie, c’est la couleur de l’amour (le rouge vif) qui fait vivre, cet amour qui a conduit Christ à sacrifier sa vie pour nous, cet amour qui a conduit aussi une foule immense d’hommes et de femmes à sacrifier leur vie pour le Christ. C’est aussi la couleur du feu, le feu de l’Esprit-Saint. À ce niveau précisément, c’est la couleur de la force, du courage, de la persévérance, du témoignage.
 
Cette symbolique explique pourquoi le rouge est porté le dimanche des Rameaux, le Vendredi saint, aux solennités de l’Esprit Saint, aux fêtes des martyrs, etc.

La couleur violette

C’est la dernière couleur introduite dans la liturgie chrétienne en remplacement de la couleur noire. Le violet est un mélange de bleu et de rouge, le bleu signifiant la divinité du Christ, et le rouge son humanité. Elle évoque l’attente, la pénitence et le deuil. C’est la couleur qui prépare à passer d’une vie à l’autre. Pendant le temps de l’Avent, le Christ se prépare à entrer dans la vie des hommes et à se faire homme. À Pâques, l’homme se prépare à entrer dans la vie de Dieu, par le bain du baptême et du renouvellement de grâce. À la confession où le prêtre porte le violet, le pénitent se prépare à quitter une vie loin de Dieu pour rentrer dans la maison du père (Fils prodigue). Pour les funérailles, les défunts sont en route, quittant cette vie pour la vie en Dieu. C’est donc la couleur de la conversion de vie, du changement, de la douleur mais aussi de la nouveauté qu’elle annonce.
 
La couleur rose lui est associée. Le rose, doux par sa nature, est du violet éclairci. On porte cette couleur deux fois dans l’année : le troisième dimanche de l’Avent (Gaudete) et le quatrième dimanche du Carême (Laetere). Le rose annonce l’impatience de rentrer dans la joie natale et pascale.

Voilà, à très grands traits, la spiritualité sous-jacentes aux couleurs liturgiques. Il y a des fidèles qui, pour venir à la messe, essayent d’être proches de la couleur liturgique par leur habillement. Une bonne habitude si on ajoute à l’habit son esprit.

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens

Cette publication a un commentaire

  1. Constant

    Merci padres

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