L’étoile des mages et l’horoscope

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Les signes zodiaques

Les prévisions de l’horoscope se répandent un peu partout, dans les médias. L’étoile des mages semble insinuer que l’horoscope a une dimension chrétienne. Pourquoi l’Église l’interdit-elle alors ? La réponse est sous ces lignes.

Aujourd’hui est la solennité de l’Épiphanie, qui signifie « manifestation  » de l’Enfant-Dieu au monde juif et païen comme sa véritable lumière (2e lecture). L’Évangile de Matthieu nous relate l’histoire des mages, ces savants, ayant suivi une étoile exceptionnelle pour découvrir le nouveau roi. Ici précisément, on peut bien se poser une question, dont l’actualité n’est plus, du reste, à démontrer. Si les mages astrologues ont suivi une Étoile qui les a amenés à l’Enfant-Jésus, pourquoi l’Église nous refuse-t-elle de consulter l’horoscope  ? Passer par la découverte des objectifs de l’horoscope nous aidera, pour une large part, dans la réponse à cette question.

La finalité principale de l’horoscope est la détermination du comportement des hommes à partir des phénomènes astraux. De ce fait, elle veut prédire et téléguider le destin des hommes en évacuant leur liberté. Plusieurs astronomes modernes ont montré la fausseté des prévisions astrologiques qui sont à 90 % hasardeuses et dont le support a priori est une théorie bivalente de chance-malchance.

Les textes d’aujourd’hui, en particulier l’Évangile, nous fournissent trois éléments précis de réponse. Ces mages prennent figure de rois dans le livre d’Isaïe : on parle de rois Tarsis et des îles, des rois de Saba et de Seba et de tous les rois de la terre (cf Is 60, 1-6). Ils ont vu un astre se lever. Ce dernier leur a servi de guide vers Bethléem. Au bout de leur voyage, l’étoile se fixe sur la demeure de l’enfant Jésus devant lequel se prosternent les mages. Après leur adoration, ils repartent dans leur pays par un autre chemin, cette fois-ci sans l’étoile.

La première attitude de ces mages est de se laissent guider par un signe de la création. Cette dernière (signe) proclame la gloire de Dieu et invite à découvrir le Créateur (signifié). Pour le monde païen, la création est le premier livre conduisant à Dieu. Sur leur chemin, ils découvriront que la Parole de Dieu est le deuxième livre. Malheureusement, l’horoscope prend la créature pour le Créateur (Rm1,25) et tombe dans l’idolâtrie divinatoire. Dieu interdit toutes les formes de divinations (Dt 18,10 ; Is 47,13-15 et Jr 8-15). L’Église suit la Parole de Dieu.

La deuxième attitude des mages est de se prosterner devant l’enfant après la fixation de l’Étoile sur la demeure de Jésus. La lumière de l’étoile pâlit devant celle qu’est le Christ. L’étoile finit ici sa mission qui est d’indiquer celui qu’il reflète. Elle disparaît. Les mages eux aussi, en se prosternant devant l’Enfant-Dieu font obédience, dans le sens d’allégeance, devant Jésus, comme unique « vrai Soleil du jour nouveau » qui attire à lui toutes les nations.

La dernière attitude est le retour des mages, tout seuls, sans besoin d’étoile. Libérés de cette dépendance et illuminés par le Christ dont ils sont constitués témoins tout le long de leur chemin, ils deviennent par ce fait ‘étoiles’ pour les autres.

En conclusion, notre vie n’est pas sous l’autorité absolue d’un destin, ni soumise aux puissances cosmiques à se concilier à tout prix. L’horoscope ne dit rien de certain de notre présent, pas plus de notre devenir. Elle ferme la porte à l’espérance chrétienne, ouvrant une brèche plus sur la fatalité que sur l’assomption du quotidien que Dieu nous offre. Le Christ se propose à nous guider. Ceux qui l’accueillent sont libérés des pseudo-vérités de l’horoscope.

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens