L’« œcuménisme » est devenu une expression au bout de toutes les lèvres. Il suffit de voir le pape embrasser un chef de l’église orthodoxe, ou des anglicans qui vont rendre visite au pape, ou catholiques et évangéliques qui sont ensemble pour prier pour la paix, pour conclure que c’est l’œcuménisme.
Chers lecteurs, retenez que ceci n’est pas encore l’œcuménisme dans sa forme achevée.
Si on parle d’œcuménisme, c’est parce que l’unité de la grande église apostolique, l’église des cinq premiers siècles, celle de la Pentarchie, celle qui a la grande tradition, s’est éclatée suite à de graves contentieux théologiques et doctrinaux.
Et, c’est bien pour cela que le théologien ecclésiologue, Jean Laporte nous enseigne que : « l’œcuménisme consiste à découvrir ce qu’il y a de foncièrement bon dans les diverses églises en vue de réaliser l’unité spirituelle entre elles et peut être un jour l’unité organique dans la communion eucharistique ».
Nous avons quatre grandes divisions qui ont vu le jour :
En l’an 431, on a la première division avec les Assyriens d’Orient du fait la crise théologique de Nestorius, donc le nestorianisme, qui tente dans une théologie ambiguë de diviser l’identité du Christ.
En l’an 481, on va assister à la naissance des Églises coptes orthodoxes suite à la controverse du moine Eutychès qui essayait de minimiser l’humanité du Christ. L’Église au cours du concile de Chalcédoine de cette année, va lui répondre avec ce qu’on appelle les quatre adverbes christologiques de Chalcédoine et proclamer que dans la personne du Christ, on parle d’une personne en deux natures (divine et humaine bien entendu), sans division, sans séparation, sans mélange, sans confusion.
La troisième division va intervenir au 11e siècle pour donner naissance à l’Église orthodoxe du patriarcat œcuménique de Constantinople.. Entre autres raisons, ce conflit va porter sur l’identité du Saint-Esprit. Rome proclame que l’Esprit procède du Père et du Fils tandis que les Orthodoxes se limitent à dire que l’Esprit procède du Père seulement.
Au 16e siècle donc en 1521, on a la quatrième division qui provient du schisme de la réforme protestante avec, à sa tête Luther, un moine allemand, qui va entrer en conflit avec les autorités de Rome concernant les questions sur le péché, le salut et la conception même de l’église, etc. Par exemple, chez les protestants, évangéliques et autres, l’Église c’est une assemblée de fidèles dans le monde, c’est l’ensemble de fidèles disséminés dans le monde. C’est une association de convertis, l’Église n’est pas une institution visible comme l’Église catholique. C’est l’assemblée de ceux qui veulent se réunir pour prier, donc ils n’ont pas une même conception de l’Église comme nous où on voit le pape, les cardinaux, les évêques, les prêtres, le peuple, les mouvements d’actions catholiques, etc.
Avec les protestants, chez eux la vie spirituelle est individuelle ; tout est lié à Jésus-Christ et c’est tout. Tout part de la révélation personnelle qu’un individu a reçue, de son expérience personnelle. Chez eux, il n’y pas une affaire d’Église, de discernement, d’autorité, de tradition. C’est par exemple, j’ai fait une expérience, j’ai dormi, j’ai rêvé, le Christ m’a parlé, j’ai reçu la révélation, donc maintenant, je suis pasteur, j’ai des visions, tout le monde doit suivre. Voilà comment ils fonctionnent.
Donc, c’est à partir du 17e siècle que l’idée de retrouver cette unité éclatée va naitre. C’est tout le background de l’œcuménisme qui se décline en trois points :
1. L’œcuménisme de charité
Il s’agit de se mettre ensemble pour faire des dons, faire des concerts ensemble, se partager des reliques, se rencontrer pour construire une école, un hôpital, etc. C’est la forme la plus courante dans l’œcuménisme.
2. L’œcuménisme doctrinal ou dialogue théologique
Épine dorsale de l’œcuménisme, il s’agit ici de régler tous les contentieux doctrinaux, tous les problèmes théologiques. Tant que cette étape n’est pas franchie entièrement et totalement, les Églises ne peuvent pas parvenir à l’unité organique qui doit déboucher sur la communion eucharistique.
3. L’œcuménisme spirituel
L’œcuménisme spirituel consiste à prier avec sans être ensemble. C’est pourquoi, l’Église catholique dans son calendrier liturgique prévoit le dimanche de l’unité des chrétiens. Pour autant, l’intercommunion n’est pas permise parce que les problèmes doctrinaux n’ont pas encore trouvé une bonne solution.
Quand on parle de l’œcuménisme, il faut le faire avec beaucoup de recul parce que c’est une question très importante dont les solutions qu’il faut aborder avec beaucoup de circonspection. On ne peut participer à un mouvement œcuménique sans une bonne formation doctrinale.
En conséquence, il faut éviter dans les débats, de dire que ça ne fait rien de participer en tant que catholiques aux cultes des autres mouvements. Il n’est pas prudent de tout niveler par le bas en disant tout de go : « on peut aller prier chez les évangéliques tout comme ils peuvent venir prier chez nous ».
L’Église catholique ne l’admet pas, tant qu’ils ne vont pas professer la même foi que nous, c’est-à-dire le Credo dont découle tout l’enseignement de l’Église catholique apostolique romaine et qu’on a le devoir de défendre au risque d’être schismatique ou hérétique.
Oecuménisme est un sujet d’actualité avec la prolifération des églises. Si notre foi est en Jésus Christ, à travers le Credo, nous devons pouvoir nous accorder.
Je suis d’avis avec celui qui dit que tant que nous ne professons pas la même foi qu’il ne saura prier avec un évangélique.
L’oecuménisme est une chose, le dialogue interreligieux une autre. L’œcuménisme se fait entre les frères séparés (catholiques, protestants et orthodoxes). Les évangéliques, du fait que ni les protestants, ni les catholiques et les orthodoxes ne reconnaissent pas leur baptême, ne sont pas pas dans l’œcuménisme mais dans le dialogue interreligieux. merci de partager avec nous votre point de vue.
Merci beaucoup mon frère
Pour l’enseignement que Dieu vous comble au centuple tous vos biens faits.