Le roi interroge les jeunes gens :
- Est-ce vrai que vous êtes Chrétiens et que vous voulez le rester ? demande le roi
- Oui, toujours ! répondent-ils.
- Tuez-les ! ordonna le roi
- Je meurs pour la vraie foi, précisa Charles Lwanga.
Échange entre le roi et les Martyrs
Proclamer sa foi haut fort jusqu’à en mourir n’est pas à la porter de tout le monde.
Circonstances de leur martyrisation
L’Église catholique ougandaise était toute jeune : à peine sept ans (1879) depuis que le Pères blancs avaient évangélisé le pays, avec l’appui du roi Mtesa. Mais le roi était mort en 1884 et son successeur Mwanga était un jeune homme (20 ans) sans moralité, tyrannique, luxurieux et engagé dans le commerce d’esclaves.
D’abord bien disposé à l’égard des Missionnaires, il change bientôt, sous l’influence des sorciers et sous la pression des Musulmans, marchands d’esclaves, qui craignent de perdre leur commerce.
En conséquence, il a renvoyé les Missionnaires de la religion étrangère. Or voici que certains de ses pages refusaient de se plier à ses désirs contre-nature en proclamant que leur baptême leur faisait un devoir de rester purs.
Le 25 Novembre 1885, un jeune chrétien de 25 ans, Joseph Mukasa Balikuddembe est décapité pour avoir pris la défense des pages dont il était le chef.
Charles Lwanga, son second, le remplace comme « chef des jeunes de la salle royale » et continue son œuvre : il forme les catéchistes, administre les Baptêmes, anime la prière.
N’en pouvant plus de supporter ces chrétiens, le roi ordonna de faire de la plus grande sanction un exemple de dissuasion pour toute personne qui désirera devenir catholique. De fait, Le 3 Juin 1886, jour de l’ascension, il fait envelopper les jeunes chrétiens dans des roseaux disposés de manière à brûler lentement, sur une colline de Numungongo, qu’on pouvait voir que tous pouvaient voir de loin.
Quand le supplice commence, quatre d’entre eux sont baptisés par Charles Lwanga. Les bourreaux sont stupéfaits : au lieu des hurlements habituels, s’élève un murmure de prière qui augmente en même temps que le feu progresse.
Le dernier supplicié est Charles Lwanga. On lui brûle la plante des pieds, puis tout le corps à petit feu. « Je meurs pour la vraie Foi. », ne cessait-il de répéter jusqu’à rendre son esprit à Dieu.
Canonisation
« Ces Martyrs africains marquent les débuts d’une époque nouvelle, en ce sens qu’elle oriente non pas vers les persécutions et les conflits, mais vers une régénération religieuse et politique. En effet, l’Afrique, arrosée du sang de ces Martyrs, les premiers de cet âge nouveau, - et plaise à Dieu qu’ils soient les derniers puisque leur holocauste est si noble et si précieux ! l’Afrique, libre et devenue indépendante, est en train de renaître. »
Paul VI, Kampala, le 18 Octobre 1964