Comment éviter le péché contre l’Esprit-Saint ?

La lumière dans les ténèbres

Synthèse pour le lecteur pressé

On peut éviter le péché contre l’Esprit Saint. Pour cela, il faut sortir de l’indifférence à la parole de Dieu et s’ouvrir à sa grâce. Il faut aussi un cheminement échelonné en quatre étapes, à la manière de l’enfant prodigue. Les étapes sont : la reconnaissance du péché, le repentir, la confession et la conversion.

Un constat nous pousse à écrire cet article : beaucoup de personnes se demandent si elles n’ont pas commis, par hasard, un péché contre l’Esprit Saint. Son caractère impardonnable fait en effet peur. Nous partageons d’ailleurs cette inquiétude. L’intérêt de cet article est de nous aider à éviter ce péché-là. Pour ce faire, nous allons découvrir la racine de ce mal et proposer une voie simple pour l’éviter à jamais.

La source du péché contre l’Esprit Saint

A la racine du péché contre l’Esprit Saint, se trouve la fermeture de soi à Dieu. Cette fermeture n’est pas temporaire, elle est totale et définitive, en sorte que la personne choisisse désormais de vivre sans Dieu et même, on peut le dire, contre Dieu. C’est un peu l’attitude que Jésus reproche à ceux qui attribuent son miracle à Belzébul.

Il s’agit d’une opposition de principe, quand bien même la vérité crève les yeux. Voici une question nécessaire que chacun doit se poser pour opérer un diagnostic basique : « Suis-je opposé à la parole de Dieu ? Quand l’Église m’invite à sortir du concubinage, par exemple, mon comportement par rapport à cet appel est-il : « Moi, je ne me marierai pas à l’Église jusqu’à ma mort, je préfère rester dans ce péché. Dieu me pardonnera certainement, si ce n’est que ça » ou bien je cherche les moyens de m’en sortir ?

Le péché contre l’Esprit Saint est donc l’enfermement de sa vie à Dieu et à sa Parole. Dans la lettre aux Hébreux, la parole de Dieu dit, justement à propos des conséquences de cet enfermement de coeur :

« C’est pourquoi, comme le dit l’Esprit Saint dans un psaume : Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas votre cœur comme au temps du défi, comme au jour de l’épreuve dans le désert, quand vos pères m’ont mis à l’épreuve et provoqué. Alors ils m’ont vu à l’œuvre pendant quarante ans ; oui, je me suis emporté contre cette génération, et j’ai dit : Toujours ils ont le cœur égaré, ils n’ont pas connu mes chemins. Dans ma colère, j’en ai fait le serment : On verra bien s’ils entreront dans mon repos !

Frères, veillez à ce que personne d’entre vous n’ait un cœur mauvais que le manque de foi sépare du Dieu vivant. Au contraire, encouragez-vous les uns les autres jour après jour, aussi longtemps que retentit l’« aujourd’hui » de ce psaume, afin que personne parmi vous ne s’endurcisse en se laissant tromper par le péché. Car nous sommes devenus les compagnons du Christ, si du moins nous maintenons fermement, jusqu’à la fin, notre engagement premier. Il est dit en effet : Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas votre cœur comme au temps du défi.

Qui donc a défié Dieu après l’avoir entendu ? N’est-ce pas tous ceux que Moïse avait fait sortir d’Égypte ? Contre qui Dieu s’est-il emporté pendant quarante ans ? N’est-ce pas contre ceux qui avaient péché, et dont les cadavres sont tombés dans le désert ? À qui a-t-il fait le serment qu’ils n’entreraient pas dans son repos, sinon à ceux qui avaient refusé de croire ? Nous constatons qu’ils n’ont pas pu entrer à cause de leur manque de foi.

Comment éviter à jamais ce péché ?

Comme vous pouvez vous en douter, c’est de se laisser interpeler par Dieu. Rien ne peut changer l’homme s’il ne s’ouvre pas à Dieu et n’accueille favorablement sa parole. La seule attitude que Dieu attend de l’homme pour le sauver est sa bonne volonté, son ouverture et sa capacité à faire l’effort de progresser sur le chemin de la vie que Dieu lui propose. Cette ouverture à Dieu suppose un chemin échelonné en quatre niveaux.

Niveau 1 : Se reconnaître pécheur.

Celui qui est dans le « péché contre l’Esprit Saint » ne reconnaît pas son péché. Même s’il le reconnaît, il reste indifférent. Certaines personnes en sont là : la fornication ne leur dit plus rien. Pour d’autres, ce n’est même plus un péché. Et pourtant, le sixième commandement de Dieu est clair : « Tu ne commettras pas d’impureté ». D’autres encore vont jusqu’à montrer que ce commandement est dépassé. S’il n’y a pas reconnaissance de péché, il n’y a pas non plus la possibilité de passer à la deuxième étape.

Niveau 2 : Se repentir

Il est bon de reconnaître le péché. C’est un pas important. Cette reconnaissance ne nous sort pas du péché contre l’Esprit Saint. Dans les catégories de péché contre l’Esprit, il y a la présomption de se sauver sans le mérite. Cela signifie qu’on sait bien qu’on pèche, mais on se dit que Dieu est trop miséricordieux pour ne pas pardonner. On se dit qu’il n’y a personne en enfer. L’enfer n’existerait que pour le diable. Le signe que le péché est reconnu en tant que tel est le repentir. C’est celui qui regrette son péché qui manifeste par son regret que cet acte est mal devant Dieu. Regretter son péché, c’est avoir mal, souffrir vraiment de l’avoir commis.

Niveau 3 : Se confesser ou se faire écouter

Se confesser, c’est se lever et aller chez un prêtre pour avouer l’état de péché dans lequel on s’est retrouvé. Il est nécessaire de revenir à Dieu pour dénoncer le péché et en demander pardon. C’est une étape incontournable. Elle rend le péché « impardonnable » pardonnable. Le péché contre l’Esprit Saint devient pardonnable quand on le regrette et qu’on en demande le pardon.

A ce niveau, celui qui ne peut se confesser doit passer voir le prêtre pour une écoute spirituelle. Cette dernière ne remplacera jamais la confession. Elle ne produira pas le même effet qu’elle. L’écoute a pour finalité de nous mettre en route pour qu’un jour, nous puissions nous confesser. Toute écoute doit s’ouvrir à ce cheminement vers la confession. L’écoute n’est donc pas une suppléance à la confession, comme certains le disent : « J’ai déjà fait écoute, Dieu m’a pardonné ». Cette certitude est fausse. Toutefois, l’écoute est le signe que l’on regrette son péché et qu’on veut se désolidariser avec lui.

Niveau 4 : Se convertir

Se convertir signifie « changer de comportement », « se détourner définitivement du péché », « s’ouvrir au pardon de Dieu ». Concrètement, concernant le péché contre l’Esprit Saint, la conversion commence par la foi inébranlable en la miséricorde de Dieu. Il n’y a pas de péché dans le monde que Dieu ne saurait pardonner : « Venez, et discutons. Si vos péchés sont comme l’écarlate, ils deviendront aussi blancs que neige. S’ils sont rouges comme le vermillon, ils deviendront comme de la laine. » (Is 1, 18), dit le Seigneur. Se convertir, c’est aussi savoir que Dieu, miséricordieux, est aussi Dieu de justice. Il rend à chacun selon ce qu’il fait. Il s’agit donc de réajuster sa pensée sur la miséricorde et la justice de Dieu.

Se convertir consiste aussi à reconnaître la Parole de Dieu comme la vérité absolue que le Seigneur nous enseigne pour notre vie. Dans ce sens, quand la parole de Dieu nous convainc de l’erreur, nous devons l’accepter. De la même manière, la vie de vérité doit nous pousser à reconnaître le bien que Dieu accomplit dans la vie de nos frères. Dans tous les cas, nous devons apprendre, sur le chemin de notre conversion, à collaborer avec la grâce de Dieu.

Se convertir enfin, c’est fuir le péché, sous toutes ses formes. Le péché ne peut jamais faire du bien. Il n’y aucun avantage spirituel à tirer du péché. Certaines structures de péchés peuvent donner des avantages matériels, mais en réalité c’est pour la mort spirituelle. Jésus dira : « Que sert à l’homme de gagner l’univers, s’il vient à perdre son âme ? » (Mt 16,20). Non seulement il faut rompre avec le péché, il faut encore que nous sachions nous en repentir, au jour le jour. Si nous rentrons dans cette disposition spirituelle, nous sommes sûrs de ne plus commettre un péché contre l’Esprit-Saint.

L’enfant prodigue

La conclusion sera juste un exemple : celui de l’enfant prodigue (Lc 15). Il suffit de lire cette parabole pour comprendre ce qu’est le péché contre l’Esprit et comment on peut s’en sortir. Le péché commence au moment où le fils cadet sort de la mauvais et s’éloigne de son père. Il mène une vie sans Dieu, comme s’il l’avait tué dans sa vie. On comprend qu’on parle de « vie de désordre ». C’est le même désordre que le péché crée en nous quand nous nous fermons à la voix de Dieu.

Son retour commence au moment où il prend conscience du péché : « Alors il rentra en lui-même et se dit : “Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim ! » (Lc 15, 17). Reconnaissance du péché et regret sont ensemble ici. Ensuite, dit-il, « Je me lèverai, j’irai vers mon père, et je lui dirai : père, j’ai péché contre toi » (Lc 5, 18). Voilà le déplacement et la demande de pardon. Le père l’accueille et le fait entrer dans la maison. Il n’en est plus sorti : le pardon est reçu et la conversion est totale. Désormais, pour lui, il n’y plus de péché contre l’Esprit. Il était mort et il a retrouvé la vie.

Tu peux faire la même chose, si tu vois que tu es opposé à la parole de Dieu et à l’enseignement de l’Église, dans quelque domaine de ta vie que ce soit.

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens

Cet article a 3 commentaires

  1. KPADONOU Aimé

    Merci père
    Très édifiant
    J’en profite beaucoup

  2. Jocelyne N'dri

    Merci beaucoup mon père pour cet enseignement que Dieu continue de vous béni ainsi que toute votre équipe…

  3. GANKPON Raphaël

    Merci Père,
    Daigne le Seigneur vous donner la grâce de se mettre davantage à son service.

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