Communion et confession pendant les fiancailles ?

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S’il vous plaît mon père, je suis en fiançailles et je communie encore au Corps du Christ. Je voudrais demander si je peux continuer ou j’arrête. Et si j’arrête, puis-je continuer à faire la confession ?
 
Mon frère, pour un chrétien qui vit sa foi chrétienne comme il se doit, dans la vérité de sa conscience, les fiançailles ne devraient pas être un empêchement à la réception de la Très Sainte Communion. Je connais beaucoup de jeunes couples qui n’ont pas cessé de communier jusqu’au jour de leur mariage. La seule condition pour que cela soit possible est que tu vives tes fiançailles dans la chasteté jusqu’au jour de votre mariage.
Apparemment, après quelques précisions, tu n’as pas fait l’option de la chasteté, c’est-à-dire de la privation des intimités avec ta future épouse. Les fiançailles en vérité ne vous transforment pas en époux et épouse, mais simplement vous distinguent comme cheminant ensemble en vue du mariage.
 
L’Église catholique retient que l’acte unitif et procréatif entre conjoints n’est vrai que dans le mariage. Cet acte est le signe visible de l’amour que les époux ont l’un pour l’autre et doit s’ouvrir à l’accueil de la vie. Or, vous n’êtes pas encore mariés. Le temps des fiançailles est le temps de la préparation pour l’un et l’autre à la vie commune, le temps de maturation de l’amour, le temps de la préparation au mariage. Je ne sais pas jusqu’à quel niveau ces différentes exigences sont satisfaites.
 
Pour ce qui concerne la réception du Corps du Christ, dans les conditions que tu as expliquées, ce ne sera pas possible, hélas, de communier. En effet, notre Droit canonique n’accepte pas que communient « ceux qui persistent avec obstination dans un péché grave et manifeste » Canon 915. Tous les mots sont donc importants là. On entend par péché grave les péchés contre les commandements de Dieu, les péchés capitaux, les péchés contre les vertus évangéliques, etc. Persister avec obstination signifie ne pas s’amender pour le mal que l’on fait et faire l’option de continuer dans ce même sens. Le péché « manifeste » concerne ceux qui vivent une situation de fait incompatible avec la vérité de la foi et donc incompatibles avec la réception du Corps du Christ.
 
Même si tu arrêtais de communier, tu ne peux pas te confesser. La confession suppose le repentir et la volonté de ne plus recommencer le péché. Ce qui n’est pas totalement vrai dans ton cas, puisque tu as fait l’option de violer le 6e commandement. En plus la confession est ordonnée à la communion. Si tu te confesses, il faut que tu communies. Or ici, la confession est portée par une volonté de ne pas se corriger. C’est une confession sans contrition. Elle est imparfaite et ne peut te conduire à la communion.
 
Mais si tu aimes si tant la communion, si tu désires vraiment te confesser, il faut absolument que tu arrêtes de dire que tu n’as pas l’option de la chasteté. La chasteté volontaire est la jauge de notre maturité psychologique et de notre capacité à nous commander nous-mêmes. Ne peut vraiment être maître de maison que celui qui maîtrise cet aspect de sa vie.
 
Si tu vois avec un prêtre, il pourra t’aider efficacement. Il y a aussi des groupes comme Famille-Église qui font un bon travail d’accompagnement. Mes prières t’accompagnent.
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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens