La place de la raison dans le choix de l’âme sœur

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L’implication de Dieu dans la recherche de son âme-sœur nous a permis de parvenir à des conclusions importantes : le développement personnel de certaines vertus que nous avons identifiées en Dieu lui-même et la découverte du critère principal qui prévaut pour Dieu. Ce critère fondateur était aussi pour nous le trésor qui nous a permis de dévaloriser plusieurs autres critères qui n’entrent pas dans la perspective de Dieu.

Néanmoins, plusieurs autres questions restent non résolues et qui ne manquent pas d’être préoccupantes. Le seul critère de la crainte de Dieu suffit-il et annule-t-il tous les autres ? Évidemment non. Et c’est justement toute la pertinence du sujet que nous abordons aujourd’hui. Qu’en est-il des autres qualités pour un vivre en commun épanouissant ? L’amour du travail, la question de la responsabilité et de la loyauté, la relation avec la belle-famille, la gestion des biens de la famille, la relation avec les autres amis. Autant de questions et bien d’autres qui nécessitent que la raison soit elle aussi impliquée dans la recherche de l’âme-sœur. Nous voulons donc répondre à la question : comment la raison peut-elle nous aider à mieux préciser le premier critère de choix qui est la crainte de Dieu.

L’originalité du sujet tient dans le lien intrinsèque qu’il veut montrer entre la crainte de Dieu et les autres critères de choix et, en cette matière, le rôle de vérification que la raison a à jouer. Finalement, nous aurons un nouvel angle, plus unitif, d’appréciation de nos choix. Pour découvrir comment la raison peut nous guider dans le choix de notre âme-sœur, nous montrerons le lien étroit qu’il y a entre la crainte de Dieu et notre agir ; ensuite nous rechercherons en quoi une analyse des actes de celui sur qui nous jetons notre dévolu peut infirmer ou confirmer sa crainte de Dieu pour finir sur la délicate question de l’éducation au discernement.

1. Si tu dis aimer Dieu que tu ne vois pas pour haïr le prochain que tu vois, la vérité n’est pas en toi (1 Jn 4, 20).

Nous avons défini la crainte de Dieu comme le premier critère et finalement comme le seul suffisant pour choisir son âme-sœur. La crainte de Dieu est l’amour préférentiel et révérencieux que l’homme a pour Dieu et qui le pousse à agir en tenant compte de Dieu. En conséquence, celui qui dit « aimer Dieu » a un type de comportement qui le reflète. C’est si important que saint Jean met le doigt sur une forme d’hypocrisie qui consiste à être un grand dévot de la religion alors que les actes ne le montrent pas. On peut donc déceler le mensonge ou la vérité de la crainte dans le comportement général de la personne en faisant attention à son inclination générale pour le bien ou pour le mal. Jésus dira : « il ne suffit pas de me dire Seigneur, Seigneur pour entrer dans le Royaume des Cieux, il faut accomplir la volonté de mon Père qui est aux cieux » (Mt 7, 21). C’est précisément dans ce sens qu’interviennent les autres critères subordonnés à la crainte de Dieu.

2. La crainte de Dieu et les autres critères

Les critères communs que les hommes citent sont : la loyauté, la responsabilité, le travail, la gestion des relations sociales familiales ou amicales, le rapport à l’argent, les vertus d’humilité, de vérité, d’honnêteté, etc. Je ne saurais tout citer ici. La liste est parfois plus ou moins longue selon les exigences des uns et des autres. Tous ces critères, pris dans leur individualité et dans leur ensemble, ne sont que des faisceaux lumineux pour montrer que la crainte de Dieu pour une personne, sujet de notre choix, est réelle ou artificielle. En effet, celui qui craint Dieu est comme un bon arbre qui produit de bons fruits. Rien en la personne n’est mauvais, hormis les ratés occasionnels que l’on peut observer. En conséquence, c’est à l’analyse des « dire et agir » de la personne que l’on saura si elle craint réellement Dieu ou non. Les autres critères apparaissent pour ainsi dire comme le lieu d’attestation de la bonne ou de la mauvaise crainte de Dieu. C’est tout dire de l’importance de l’éducation au discernement.

3. Une éducation au discernement

Arriver à reconnaître, à interpréter et à prendre une décision finale sur le comportement d’une personne exige que l’on s’entraîne au discernement. Ce dernier nous permet de tracer la frontière entre le bon et le mauvais, le vrai et le faux, le juste et l’injuste, etc. et de prendre une décision responsable. Apprendre le discernement exige de nous l’ouverture au Saint-Esprit et la méditation de la Parole de Dieu, comme deux présupposés nécessaires pour le discernement. Nul ne peut apprécier en Dieu s’il n’a pas son Esprit et s’il ne possède pas la lumière de la Parole de Dieu. On comprend alors l’importance de l’écoute de l’Esprit-Saint et de la fréquentation de la Parole de Dieu pour ne pas poser des jugements hâtifs, finalement faux. 

Au terme de ce parcours nous avons découvert qu’il y a un lien intrinsèque entre la crainte de Dieu et notre agir, en sorte que les autres critères pouvant conduire au choix de l’âme-sœur apparaissent comme des fruits d’appréciation de cette crainte du Seigneur. Pour y parvenir, il faut accepter d’apprendre à discerner pour ne pas laisser les raisons du cœur l’emporter sur les raisons de Dieu et les raisons de la raison. Il reste un dernier pôle d’analyse dans le choix de l’âme-sœur : la dimension corporelle.

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens

Cet article a 4 commentaires

  1. Hervé TODEGO

    Merci beaucoup
    Grâce et paix sur vous
    Enseignement riche qui va m’aider

  2. GBAGUIDI Marie-Immaculée

    Merci padre. Mais comment savoir si le petit ami avec qui nous cheminons nous est destiné ou pas?. . Actuellement je suis avec quelqu’un où j’ai pris le temps de prier avant d’accepter mais est-ce le bon? Comment faire? Grâce et paix sur vous

  3. Angelle Angella

    Merci beaucoup père j’aimerais demander comment faire pour savoir si son copain est celui avec qui on droit être

  4. Christelle GBEDA

    Merci beaucoup père pour cet enseignement. SVP veuillez m’aider. Comment savoir que celui avec qui je suis es le bon ? J’en ai besoin vraiment besoin. Trop difficile de faire un choix

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