Que faire pour retourner à la Table sainte en situation d’empêchement ?

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J’ai remarqué dans les questions que beaucoup de personnes mariées sont préoccupées par la communion sacramentelle au Corps du Christ. La plupart sont des femmes. Je partage leur douleur et porte leur espérance de les voir un jour communier au Corps du Christ. Le problème fondamental n’est pas du côté de l’Église. Les curés ne font pas de difficultés pour le retour à la Table sainte. C’est d’ailleurs une grande joie pour un curé quand un fidèle empêché revient exprimer son désir de communier au Corps Très Saint du Christ. La difficulté se situe bien souvent au niveau des désireux de reprendre la communion.

  • Dans un contexte de concubinage, pour garder son mari ou sa femme et retourner à la Table sainte, il n’y a pas une autre possibilité que de venir célébrer le mariage à l’Église.

  • L’autre possibilité, rejetée complètement par les candidats à la réadmission aux sacrements, c’est de quitter la situation concubinage (quitter son mari ou sa femme) et reprendre tout à zéro. Cette solution est la plus contestée et donc rejetée. Ce rejet fait que certaines personnes ne sont jamais réadmises car elles ne veulent rien abandonner pour le Christ. C’est un peu l’histoire du jeune homme riche qui veut entrer dans le Royaume des Cieux. La réponse de Jésus est aussi claire que non négociable : « Si tu veux être parfait, va, vends tout ce que tu as, distribue-le aux pauvres, puis viens et suis-moi ». À ces mots, l’homme s’en alla, dans une profonde tristesse. Sa tristesse vient de son attachement. Le détachement pour le Christ lui semble impossible. En l’actualisant dans le cas de ceux qui sont mariés et qui veulent retourner à la table sainte, le détachement d’un lien apparaît comme un risque que personne ne veut prendre. C’est fou cette proposition, disent-ils. L’Église étant fidèle à son Maître, ses propositions sont aussi radicales en cette matière que celles de son Seigneur.

Quelques cas particuliers n’empêchant pas la communion

  • Les couples régulièrement mariés à l’Église, s’ils sont séparés pour des raisons, chacun peut continuer à communier, pourvu qu’il n’entretienne pas un autre lien, le temps que le discernement s’opère et qu’ils se remettent ensemble. Le curé de la paroisse doit être instruit de cette situation.

  • Si après le mariage sacramentel, l’homme contracte un autre mariage, lui ne communiera pas. La femme peut continuer à communier. Si c’est la femme qui quitte le toit conjugal pour un autre homme, elle ne communiera pas. L’homme, s’il reste sans autre lien, pourra continuer à communier.

  • On peut bien cheminer en tant qu’amis pour le mariage et continuer à prendre la communion. Il suffit pour cela d’observer la chasteté dans la relation. Cela peut paraître impossible pour une société qui se sexualise de plus en plus, mais c’est la meilleure voie pour éviter les blessures issues des déceptions et pour une relation amoureuse épanouissante pour l’un et l’autre.

Quelques cas particuliers empêchant la communion

Si les deux conjoints, après le mariage sacramentel, se séparent et se marient à d’autres personnes, ils ne pourront pas pour le moment communier à moins que l’Église n’en dispose autrement.

Toutes les femmes qui sont en deuxième rang ou plus en tant qu’épouses d’un homme ne peuvent espérer rester dans cette condition de deuxième, troisième… épouse et retourner à la Table sainte. Il faut que l’homme soit libéré de tous les autres liens précédant ou succédant son lien.

Les hommes et les femmes vivant seuls chez leurs parents ou dans une location, qui ne sont pas en situation de mariage et qui font des enfants à X ou Y ne devront plus s’approcher de la Sainte communion sans expliquer clairement leur situation au curé de la paroisse qui procédera au discernement.

Une personne qui a reçu la dot d’un homme ou a versé la dot à une femme, ou a fait un mariage civil avec une personne ne peut communier à la table sainte, car il y a existence d’un lien. Un homme ou une femme qui se marie à quelqu’un dans une telle condition prend le mari ou la femme d’autrui, à moins que la loi les libère de ce lien.

La meilleure solution pour continuer à communier

La meilleure solution pour ne pas avoir des problèmes, c’est de suivre les recommandations de l’Église : choisir le mariage avant d’aller mener vie commune. Tous ceux qui ont emprunté cette voie ne l’ont jamais regretté. Les filles, croyant peut-être un peu trop aux hommes qui leur promettent monts et merveilles, font des compromis qui finalement les rattrapent. Le mariage exige des étapes et il ne faut, sous aucun prétexte, brûler le feu d’une seule étape.

Je prie les parents de veiller sur les enfants et de bien les éduquer dans la foi catholique en insistant un peu plus sur l’éducation affective des enfants et sur la gestion de leur relation avec l’autre genre. Les questions de mariage sont tellement complexes qu’il faut être renseignés pour ne pas commettre des erreurs parfois irréversibles.

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens

Cet article a 4 commentaires

  1. Dohou Flora

    J’aime les règles de l’église et je regrette beaucoup de choses que le seigneur m’aide car je désire m’approcher de la table sainte

  2. Faito

    Merci père
    Je voudrais savoir combien de temps faut-il pour des personnes qui vivaient en concubinage et qui sont définitivement séparés, pour être accepté à la réadmission ?

    1. Frère Hervé

      Les conditions peuvent différer d’un diocèse à un autre, d’une paroisse à une autre en fonction des réalités pastorales.
      Je vous invite à poser votre question à votre curé.

    2. Abbé Jean Oussou-Kicho

      Il faut en moyenne cinq ans. Et il faut se rapprocher du curé. Les orientations pastorales peuvent varier d’une région pastorale à une autre. D’où l’importance de se référer au curé.

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