Les sept différences entre catholiques et protestants
- Différence 1 : le rejet de l’autorité du pape
- Différence 2 : le rejet du sacrement de la confession
- Différence 3 : le rejet de la présence eucharistique réelle et permanente
- Différence 4 : le rejet des effets du baptême catholique
- Différence 5 : le rejet de la prière à la Vierge Marie
- Différence 6 : le rejet de la prière aux saints et de toute canonisation
- Différence 7 : le rejet du purgatoire
- Les cinq piliers de la foi protestante
Différence 3 : le rejet de la présence eucharistique réelle et permanente
Protestants et communautés évangéliques issues du protestantisme n’ont pas la même conception de l’eucharistie que les catholiques. C’est le moment pour nous de nous connaître réciproquement pour penser les modalités de notre être-ensemble en ce qui concerne l’eucharistie.
Que disent les protestants de l’Eucharistie ?
Pour les protestants, l’eucharistie qui porte le nom de Sainte-Cène est un sacrement par lequel le pain et le vin tout en gardant leur nature propre prennent aussi la nature de Jésus. Il y a donc deux natures : la nature du pain et du vin et la nature du Christ. On parle alors de consubstantiation. Une fois que la communauté se disperse, le pain et le vin ne portent plus le Corps et le Sang du Christ. C’est l’assemblée communautaire qui donne au pain et vin leur vraie qualité sacramentelle au pain et au vin, devenus Corps et Sang du Christ tout en demeurant totalement pain et vin. Pour d’autres branches du protestantisme, surtout les évangéliques, le pain et le vin sont les signes du Corps et du Sang du Christ. Ils représentent et ne sont pas le Christ. Du coup, Jésus n’est pas présent dans ces deux éléments. Pour eux, Jésus est présent dans la communauté. Le pain et le vin partagés en sont le symbole. Que l’on appartienne à la première ou à la seconde tendance, la présence permanente du Christ dans les espèces du pain et du vin est rejetée.
Ainsi perçue, la Cène n’a pas besoin d’un ministre ordonné (les prêtres et les évêques) pour être célébrée. C’est un acte mémoriel, de souvenir du sacrifice. La Cène n’est pas le sacrifice du Christ mais son rappel et l’attente du retour du Christ. À travers la Cène, la communauté confesse sa foi dans le mystère de la mort, de la résurrection et du retour du Christ.
Que disent les catholiques de l’Eucharistie ?
Quand les catholiques parlent de l’eucharistie, ils entendent le sacrement du pain et du vin qui devient réellement le Corps et le Sang de Jésus. Pour nous catholiques, par la prière consécratoire du prêtre, le pain et le vin, tout en gardant leur accident matériel (forme, couleur, goût, odeur, etc.) changent leur nature et deviennent la nature même du Christ ressuscité. C’est le vrai Corps et le vrai Sang du Christ. On parle alors de transsubstantiation.
L’eucharistie est l’unique sacrifice du Christ que nous actualisons par chaque messe. Chaque messe n’est donc pas une répétition, un nouveau sacrifice, comme si le Christ s’était sacrifié plusieurs fois, mais chaque messe rend actuel pour nous le seul sacrifice. Chaque messe nous fait vivre le seul Vendredi saint. La seule différence entre le Vendredi saint et la messe est que le Vendredi saint est sanglant alors que la célébration eucharistique n’est pas sanglante.
Le dernier point qu’il me semble important de souligner dans la spécificité de l’eucharistie chrétienne est que, en communiant au Corps du Christ, l’eucharistie (pain consacré devenu Corps du Christ) produit la grâce dans la vie de celui qui la reçoit, puisque c’est le Christ lui-même qu’il reçoit. Ce qui n’est pas le cas chez les protestants.
En résumé, on peut retenir que pour le catholique, l’eucharistie est le sacrement par lequel, primo le pain et le vin deviennent réellement le Corps et le Sang de Jésus aussi longtemps que la matière garde ses accidents, secundo l’unique sacrifice du Christ est actualisé et tertio la grâce divine est communiquée effectivement au fidèle qui la reçoit. Ces trois points sont d’une importance capitale pour la foi catholique.
Catholiques et protestants peuvent-ils communier les un chez les autres ?
Comme on peut le voir clairement à travers la présentation de la conception catholique et protestante de l’eucharistie (Cène), il y a une nette différence. La question qui se pose est celle-ci : Comment communier à un sacrement dont la conception est différente ? S’il ne croit pas à la dimension sacrificielle et en la présence réelle et permanente, comment le protestant peut communier chez les catholiques. Si je rejette la conception protestante de la Cène comme mémoire ou comme simple signe sans que ce ne soit le Christ, comment moi, catholique, puis-je communier chez eux ? La réponse semble aller de soi. Les catholiques ne peuvent communier chez les protestants comme les protestants ne peuvent communier chez les catholiques, à cause du défaut de la pleine communion ecclésiale dans la foi sur l’identité du sacrement. De la même manière, un prêtre catholique et un pasteur protestant ne peuvent pas célébrer l’eucharistie (la Cène) ensemble parce que les gestes que chacun d’eux pose ne produisent pas les mêmes effets. Que deviennent le pain et le vin si un pasteur et un prêtre concélèbrent ensemble ? Ce n’est pas parce que le catholique communie dans l’Église catholique qu’il communiera chez les protestants, vice versa. C’est donc une question de logique envers soi-même. Cela n’empêche pas que nous nous réunissions pour travailler à l’unité dont l’eucharistie ne sera pas une étape, mais l’aboutissement.
Merci Père pour les détails mais j’ai une question qui est celle ci : est-ce que en assistant la messe chez les protestants et au cours de la consécration je sais en mon âme intérieur que c’est réellement le corps et le sang du Christ, je peux me communier ce jour là chez eux? Merci
La “communion” n’est pas possible chez les protestants : nous ne croyons pas en la même chose. Pour eux, il n’y a pas présence réelle du Corps et du Sang du Seigneur.
Merci à Mme Hounsou. La réponse à ta question est négative. Tu ne pourras pas communier pour la simple raison que ce n’est pas ton intention qui consacre mais celle du pasteur. Et s’il consacre un pain qui n’est pas corps du Christ mais son symbole, le pain ne devient pas corps du Christ. Il reste son symbole, même si tu crois en ton âme que c’est le corps du Christ.