Les sept différences entre catholiques et protestants IV

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Différence 4 : le rejet du baptême catholique

Avec l’eucharistie, le baptême fait partie des deux sacrements que l’Église protestante partage avec l’Église catholique. Si au niveau de l’Eucharistie les désaccords sont plus profonds, en ce qui concerne le baptême, on peut se réjouir de savoir que l’Église catholique accepte le baptême protestant comme étant valide. C’est l’acceptation de ce baptême qui fait que nous nous reconnaissons comme des frères d’un même Seigneur Jésus-Christ et fils et filles d’un même Dieu et Père mais dont les mères sont différentes. Le problème ne relève pas de Dieu comme s’il aurait plusieurs Églises, mais de l’homme parce que nous somme divisés. S’il est vrai que les catholiques reconnaissent le baptême protestant, il faut savoir qu’il y a deux spécificités qu’il convient de souligner.

Pour les protestants, le baptême est le signe de la grâce filiale que Dieu accorde aux hommes alors que pour les catholiques, le baptême par lui-même opère cette grâce. Quand un prêtre verse de l’eau sur la tête de quelqu’un en disant : « X., je te baptise au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit », dans les conditions canoniques requises, le geste qu’il fait ainsi accompagné de la parole, produit la grâce baptismale, comme on dirait que de celui qui appuie sur l’interrupteur d’une ampoule produit par ce fait la lumière. Chez nos frères protestants par contre, le baptême ne produit pas la grâce, il signifie cette grâce. C’est-à-dire que lorsque le pasteur verse l’eau sur la tête d’un candidat au baptême en disant : « X., je te baptise au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit », ce geste et cette parole sont le signe de la grâce filiale que Dieu lui a accordée déjà. Le baptême ne rend pas fils de Dieu, mais montre qu’on est déjà fils de Dieu. Le baptême n’en est que le signe et non le producteur. Ainsi, pour revenir à notre exemple, l’interrupteur n’est que le signe de la lumière disponible au niveau de la lampe. Il ne produit pas cette lumière.

La deuxième différence entre le baptême protestants et catholiques tient en ceci que les premiers se limitent à ce qui fait l’essentiel du rite, c’est-à-dire l’eau et la parole, tandis que les catholiques font, avant le baptême proprement dit, des préliminaires (litanie des saints, renonciation à Satan et profession de foi) et, après le baptême, des rites complémentaires de l’onction du Saint-Chrême, du vêtement blanc et de la lumière. Les préliminaires mettent l’accent sur la dimension ecclésiale du sacrement et l’engagement personnel du baptisé ou des parents pendant que les rites complémentaires ont l’avantage de montrer explicitement les effets de la grâce reçue et l’appel à se garder pur en suivant la lumière du Christ.

Outre ces deux différences, il faut noter que les protestants de souche (luthériens et calvinistes) baptisent les tous petits enfants comme chez les catholiques. Cela est bien attesté dans la Bible, comme ils le reconnaissent. Les mouvements évangéliques issus du protestantisme rejettent le baptême des petits enfants et ne baptisent que ceux qui professent explicitement et en toute conscience la foi au Christ. Les mouvements évangéliques, au contraire des catholiques et des protestants, ont fait l’option du baptême par immersion au lieu du baptême par infusion (on dit aussi effusion). De même, et pour finir, la majorité des groupes évangéliques ne fait pas un baptême au nom de la Sainte Trinité mais au nom de Jésus uniquement. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui fait que leur baptême n’est reconnu ni par les protestants luthériens ni par les catholiques.

Voilà les grandes différences qu’il y a entre le baptême protestant et le baptême catholique. Ceci étant, nous nous entendons sur l’essentiel du rite qui est l’eau versée sur la tête du candidat accompagnée de la parole, par un ministre qui a la faculté d’administrer validement le sacrement.

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens