J’ai avorté : comment me réconcilier avec Dieu ?

Se réconcilier avec Dieu
Se réconcilier avec Dieu

Je partage ici, en guise de réponse, un extrait du livre de Jean Pliya, fondateur du Renouveau charismatique catholique au Bénin.

Les références du livre sont : Jean Pliya, Des ténèbres à la lumière… Osez prier pour la délivrance, 3ème édition, Saint Paul Édition religieuses, France, 2002, pp 91-92.

Les titres sont de moi, les mots et expressions entre crochets aussi.

Accompagner une personne qui a avorté

Sans vouloir culpabiliser les personnes qui ont pratiqué des avortements, il importe de leur indiquer le chemin de la réconciliation avec Dieu, avec les enfants avortés et [avec] elles-mêmes ; sinon, en les chargeant de ce qui s’est passé, cela peut détruire toute leur vie. Lorsqu’une personne qui a fait un avortement prend conscience pour la première fois de son péché, il vaut mieux qu’elle se repente, fasse une bonne confession, du fond du cœur, et qu’elle aie confiance dans le pardon de notre Dieu, riche en miséricorde. Ensuite, elle demandera pardon aux enfants avortés et priera pour leur « guérison » car l’âme et l’esprit de l’enfant continuent de grandir dans le Seigneur, tout en portant les souffrances et les blessures du rejet et des préjudices qu’ils avaient subi. Parfois, des parents disent : « Dans mon rêve, mon bébé m’est apparu : quatre ans sont passés depuis l’avortement, et il est comme un enfant de quatre ans. » Mais la seule confession n’apporte pas toute la solution. Vous devez aussi vous repentir, c’est-à-dire réparer ce que vous avez fait de mal et suivre un chemin de guérison intérieure. Chaque bébé est un don de Dieu qu’on reçoit quand on devient enceinte [ou qu’on devient papa]. Mais en avortant, on refuse ce don. Ce péché est très grave parce qu’en le commettant, on refuse le plus grand don de Dieu. Dans l’Écriture, la fécondité est présentée comme quelque chose de précieux que l’on fête et non comme une maladie qu’il faut éviter à tout prix… Dieu donne la vie comme une bénédiction.

Les étapes pour la réconciliation

« Toute vie humaine, dès le commencement de la conception jusqu’à la mort, est sacrée parce que la personne humaine a été voulue pour elle-même, à l’image et à la ressemblance de Dieu vivant et Saint » (CEC, n°2319). Dieu vous a fait ce don et vous a confié cet petit être en devenir pour que vous le lui redonniez au moment du baptême, pour qu’il devienne enfant de Dieu, et vous avez refusé. Maintenant que vous revenez à Dieu pour « régler le contentieux », vous pouvez et devez accueillir ce don, au-delà du pardon que Dieu vous a accordé : c’est une démarche de conversion, de retour de l’enfant prodigue qui a changé d’avis et d’intention. En bref, voici les actes à poser : – Confesser son péché ; demander pardon à Dieu d’avoir refusé le don de l’enfant et se repentir pour « réparer ». – Donner un prénom à l’enfant. – Lui demander pardon pour les blessures du rejet, ou pour ne lui avoir pas donné une sépulture décente. – Prier pour sa « guérison » et pour votre guérison intérieure ; lui déclarer votre amour, votre désir de l’accueillir de Dieu, de lui donner la vie. – Demander une messe et y assister pour remercier Dieu pour cet enfant et redonnez-le lui librement avec par exemple la prière suivante.

Prière de réconciliation

La vie de tout être humain est entre tes mains Seigneur Jésus. Et tu as dit : « Celui qui accueillera un enfant comme celui-ci en mon nom, c’est moi qu’il accueille » (Mt 18, 5). J’accepte maintenant l’enfant que tu m’as donné, je l’accueille dans ton amour et je déclare que je l’aime comme tu l’aimes ; je le reçois de toi comme un gros cadeau, dans mon sein, pour qu’il grandisse mois après mois jusqu’à sa naissance Je désire lui donner la vie pour qu’il soit heureux.

Cet enfant bien-aimé, je te le redonne de tout mon cœur. Je le remets à ta mère, à ma mère, à sa mère la Vierge Marie debout au pied de la croix, pour qu’elle le mette dans ton côté blessé et ouvert, dans ton cœur sacré ô Jésus. Seigneur miséricordieux, guéris-moi et libère totalement mon esprit de tout souvenir pénible et de tout traumatisme. Et guéris, s’il te plaît, mon enfant de toutes ses blessures de rejet et de l’influence de tout esprit de mort en lui ; comble-le de ta paix et de ta joie, afin qu’il jubile en toi, éternellement.

Amen.

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens

Cet article a 6 commentaires

  1. Bénédicte MAKUSI

    L’enfant est un don sacré. Mais lorsqu’on est aussi enfant, on a peur de ses parents, on fait des choses qui ne plaisent pas au Seigneur. Que Dieu nous pardonne à chaque fois que nous avons posé des actes horribles. Et que ces enfants nous pardonnent du fait de ces rejets à leurs égards.

  2. BESSANH

    Merci Jésus pour l’éveil de conscience
    Prends pitié des enfants avortés ainsi que des parents de ces derniers.

  3. Houssou Sylvain légionnaire

    Seigneur prend pitié de tout les femmes qui sont dans cette état.
    Maman chérie viens à leurs secours.
    Amen

  4. Emmanuel

    Bonjour mon Père,.Merci infiniment pour cet article portant sur les dégâts issus d’avortement et la procédure à suivre la réparation de ce péché. Je profite de cette occasion pour partager l’histoire d’un couple avec vous: la femme a avorté 3 fois quand elle était au collège et l’homme une fois. Après que les deux soit devenus chrétiens,ils se sont rencontrés et se sont mariés religieusement. Mais ils n’ont pas encore d’enfant. Je voudrais demander s’il y a des prières particulières ou des dispositions particulières à adopter pour avoir la misericorde de Dieu afin de rentrer encore dans leur grâce de fécondité , grâce maternité et grâce de paternité

  5. Euphrasie

    En tant que chrétienne catholique pratiquante, j’apprécie énormément cette rubrique d’un prêtre vous répond, qui se veut pratique et concrète. Il faut reconnaître que, parfois, les fidèles sont dans le désarroi et ne savent pas vers qui se tourner, face aux situations difficiles qu’ils peuvent rencontrer et c’est malheureusement comme ça qu’ils se tournent vers des fausses églises. Donc courage ! Continuez comme cela.

  6. Jérôme Ramdé

    Merci à vous tous chers prêtres. Que le Seigneur Jésus-Christ ressuscité vous protège et vous guide davantage. Qu’il pardonne ceux ou celles qui ont ôté les vies des enfants avec l’avortement. Qu’il reçoive tous ces enfants dans son royaume.

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