Église et méthodes de planning familial

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Les relations conjugales, devoir de charité envers le conjoint, provoquent des grossesses rapprochées qui donnent de l’insomnie aux couples. Ce qui conduit les couples à utiliser les préservatifs et les contraceptifs, interdits par l’Église. Que conseille l’Église pour résoudre ce problème ?

Mon frère, tu touches ici un problème crucial. Beaucoup de couples peuvent retrouver effectivement leur préoccupation dans ta question. Comment allier le bien des époux dans leur union et la morale sexuelle de l’Église sans être confronté à l’épineuse question des naissances rapprochées ?

L’enseignement de l’Église catholique sur la vie intime des époux a deux dimensions qu’il ne faut jamais dissocier : la dimension unitive et la dimension procréative. Le mariage n’est pas un remède à la concupiscence (la satisfaction du désir sexuel) comme certaines personnes le déclarent. On ne se marie pas dans le but de satisfaire légitimement ses pulsions sexuelles. C’est une perspective trop réductrice du mariage. Le couple chrétien, puisque c’est à lui que je m’adresse avant tout, se constitue d’abord pour le bien des époux en tant que l’un est une aide assortie pour l’autre, ensuite pour la procréation responsable et enfin pour l’éducation intégrale des enfants. De plus en plus malheureusement, certaines personnes sont très sélectives, délaissant certains biens du mariage au profit de la seule satisfaction charnelle.

L’Église enseigne que l’acte unitif entre conjoints doit s’ouvrir à la procréation, de sorte que lorsque l’homme et la femme s’unissent, ils ne devraient pas s’étonner que cela porte du fruit. Dans la vérité, l’homme et la femme ne devraient pas se rapprocher l’un de l’autre pour se fermer ensuite à la possibilité de l’avènement d’un nouvel être. Certes nous savons que le rapprochement des naissances est préjudiciable tant à la santé de la mère que de l’enfant comme aussi à l’équilibre de la famille dans la prise en charge intégrale des besoins de l’enfant. La conséquence est qu’il faut savoir s’unir. D’où l’importance de la parentalité responsable.

Comment faire en sorte que les enfants viennent au moment qu’il faut pour leur développement intégral ? La solution facile est l’utilisation des méthodes de contraception : le préservatifs, les pilules du lendemain, les injections, etc. Au fond, tous constituent des méthodes d’ouverture à l’union et de fermeture à la procréation. L’Église les défend donc formellement sauf dans certains cas précis comme par exemple quand un conjoint porte une maladie virale susceptible de porter atteinte à la vie du conjoint sain. Là encore, la décision finale revient aux seuls conjoints.

L’Église propose pour la gestion de la régulation des naissances, la méthode naturelle, qui est une méthode excellente respectueuse de la nature même du cycle de la femme. Comme l’ont signifié certains membres du groupe, il existe des équipes qui forment les couples aux méthodes naturelles de régulation des naissances. Réguler les naissances est un acte responsable. Certaines personnes pensent qu’on n’en a pas le droit. Ils oublient du coup les incidences vitales sur l’équilibre des enfants conçus sans que le corps de la femme ne soit totalement apte à cela.

Plus fondamentalement, le devoir d’union de l’homme et de la femme exige que l’homme soumette ses désirs à la disponibilité ou non de la femme, et non pas soumettre le corps de la femme au surgissement de ses pulsions. Les méthodes techniques et chimiques de régulation des naissances sont en fait une violence exercée sur le corps de la femme, en sorte qu’il ne fonctionne plus comme il se doit, pour la satisfaction de l’homme. L’Église propose le contraire : que l’homme fasse plutôt violence sur lui-même pour respecter la femme dans sa disponibilité ou non.

Ceci nous conduit à une solution durable. L’éducation du couple à la continence ou mieux à la chasteté. Même au cœur du mariage, dans la vie du couple, on peut être chaste. La nature l’impose d’elle-même. Cette éducation à la chasteté au sein du couple a l’avantage de permettre à chacun de mûrir son désir de l’autre, de mieux se conserver et de comprendre qu’ils sont ensemble pour vivre d’une union en esprit qui prépare l’union corporelle.

Merci à notre frère pour la question. Que Dieu accorde d’une part la fidélité aux couples qui tiennent compte de l’enseignement de l’Église dans la gestion de leur vivre-ensemble et, d’autre part, le discernement aux couples qui esquivent ce message malgré les multiples formations sur la la position de l’Église à ce sujet.

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens

Cet article a 5 commentaires

  1. Grégoire DIMEKOI

    Merci beaucoup mon père pour le message. Je suis édifié

  2. KPADONOU Aimé

    Amen

  3. Sekpe christian

    aujourd’hui la vie est une question de moyen parlant des besoins des enfants ,de ce fait il faut faire les enfants dont on est capable d’assurer leur besoin.voilá l’eglise nous interdit l’usage ces differentes methodes de contraception.comment allons nous vaincre ce desir charnel auxquel nous sommes habitués maris et femme ? certe,les relations sexuelles ne sont pas pour Dieu source de plaisir mais de procréation,neanmoins l’homme eprouve de plaisir lors de l’acte sexuelle et parfois le corps en a besoin ,faut il donc s’en priver parce qu’on a fini d’avoir le nombre d’enfants qu’on est capable de gerer ?

    1. Frère Hervé

      S’en priver : non mais être vigilant sur le cycle de la femme, s’abstenir lorsqu’il convient de le faire et accueillir la vie même désirée si elle se présente. Dieu est aux commandes !

  4. TCHEHOUN

    Vraiment c’est instructif. Seulement que l’application est ambiguë . Que le seigneur nous aide si non je ne me vois pas capable de pouvoir respecter celà.

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