Femme au foyer et communion

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Une femme au foyer peut-elle aller à la catéchèse et recevoir la communion sans le mariage ?

Ma sœur Edwige, tu as posé une belle question. Ta préoccupation peut rejoindre celle de beaucoup d’autres personnes, hommes et femmes, vivant au foyer et qui désirent prendre la communion. La réponse à ta question nécessite de ma part quelques distinctions.

Comme l’ont exposé les frères et sœurs du groupe, une femme au foyer peut recevoir le Corps du Christ (la communion) mais elle doit nécessairement passer par la célébration du sacrement de mariage. Cette réponse est générale et risque d’être plus nébuleuse si je n’explique pas les différents cas de figure.

Cas 1 : L’homme et la femme n’ont jamais reçu le baptême

Le baptême dont il est question n’est pas seulement catholique ; nous considérons aussi le baptême des protestants méthodistes et des orthodoxes. Tous les autres baptêmes ne comptent pas pour nous catholiques. Si les deux conjoints n’ont reçu aucun de ces baptêmes, ils peuvent aller au catéchisme, recevoir la formation, suivre les étapes, apprendre à vivre en communion avec le Christ et, au bout de leur initiation chrétienne, les deux seront baptisés et admis à la communion. Le rite du mariage est implicite dans le baptême quoiqu’il y ait des formes particulières de célébration de ce mariage. 

Cas 2 : L’homme n’est pas baptisé, la femme non plus. Mais l’un ou l’autre désire recevoir le baptême et la communion. L’autre conjoint n’est pas prêt à cela.

Dans ce cas, seule la femme va à la catéchèse. Pendant que son initiation chrétienne va commencer avec le début de la catéchèse, elle doit venir avec son mari pour rencontrer le curé de la paroisse pour les premières rencontres. Le curé instruira chacun sur les exigences de la conversion de la partie catholique pour leur vie de couple. La partie non convertie au Christ devra se préparer à respecter la foi de la partie convertie, s’engager à rester monogame et permettre l’éducation chrétienne des enfants que lui donnera la partie chrétienne. Si le curé perçoit que ces conditions sont satisfaites, au terme de la formation catéchétique de la partie convertie, il introduira une demande auprès de l’autorité hiérarchique (l’évêque), en lui faisant le rapport des engagements. Dès que l’évêque donne son avis favorable, la partie convertie vient à l’Église avec la partie non convertie. La partie convertie reçoit le baptême, la communion et le mariage est célébré entre les deux, devant l’assemblée. Ici aussi le mariage est obligatoire.

Cas 3 : L’homme et la femme sont déjà baptisés

Si l’homme et la femme sont déjà baptisés, la réception du Corps du Christ par l’un implique la réception du Corps du Christ par l’autre. Ceci se fait à travers le sacrement du mariage. Le mariage est obligatoire.

Ces trois cas sont spécifiques aux couples monogames.

S’agissant du couple polygame, lorsque l’une des femmes, non baptisée, désire être catéchisée pour recevoir le baptême et la communion, elle doit en discuter avec son mari très sérieusement et prendre des décisions hardies pour le Christ. Dans le cas où l’on se trouve dans un foyer où personne n’est baptisé, il faut voir le curé de la paroisse pour l’entendre. Les cas de figures sont complexes ici et il m’est impossible de les décrire ici.

Mais si nous sommes dans un foyer polygame ou la partie qui désire prendre la communion est déjà baptisée, si la femme est la première femme, elle peut voir avec son mari. Si le projet rencontre son assentiment et qu’il désire accompagner sa femme, il se libère des autres liens avec les autres épouses (selon des conditions bien précises, le processus est parfois long) et il se marie à sa femme. Dès lors, elle peut recevoir le corps du Christ.

Mais dans le cas où il s’agit d’un couple polygame dont la 2e femme désire recevoir le Corps du Christ, si elle est baptisée, elle devrait volontairement sortir du lien matrimonial qui la lie à son mari, car le commandement divin interdit de prendre la femme ou le mari d’autrui (de la première femme). Elle est donc en violation flagrante de ce commandement. Mais si après négociation, la première femme cède sa place de bon gré, en sortant du lien matrimonial, et s’il ne reste qu’elle seule comme épouse, alors, le mari pourra l’épouser à l’Église dans la célébration du sacrement de mariage. Tous deux deviennent des monogames.

Il me faut tout de suite avertir que le mieux est d’aller voir le pasteur propre des lieux pour lui exposer le problème à tête reposée car les cas divergent d’un couple à l’autre. Le discernement varie d’une situation à l’autre. Je n’ai présenté ici que quelques aspects des cas de figures les plus rencontrées.

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens