Peut-on choisir un parrain et/ou une marraine de baptême qui soit d’une autre communauté chrétienne autre que catholique ?
Mon frère Éric, tu poses certainement une bonne question d’autant plus que beaucoup de chrétiens ne connaissent plus le rôle et les qualités exigées des parrains et marraines du baptême. Les canons 872 à 874 traitent la question dans tous ses paramètres. Je te l’expose.
Canon 872 : « Dans la mesure du possible, à la personne qui va recevoir le baptême sera donné un parrain auquel il revient d’assister dans son initiation chrétienne l’adulte qui se fait baptiser et, s’il s’agit d’un enfant, de le présenter de concert avec les parents, et de faire en sorte que le baptisé mène plus tard une vie chrétienne en accord avec son baptême et accomplisse fidèlement les obligations qui lui sont inhérentes.
Can 873 : « Un seul parrain ou une seule marraine, ou bien aussi un parrain et une marraine seront admis.
Can. 874 — § 1. Pour que quelqu’un soit admis à remplir la fonction de par- rain, il faut :
1° qu’il ait été choisi par la personne qui va être baptisée, par ses parents ou par ceux qui tiennent leur place ou, s’ils font défaut, par le curé ou le ministre ; et qu’il ait les aptitudes et l’intention de remplir cette fonction
2° qu’il ait seize ans accomplis, à moins que l’Évêque diocésain n’ait établi un autre âge, ou bien que le curé ou le ministre n’estime devoir admettre pour une juste cause une exception ;
3° qu’il soit catholique, confirmé, qu’il ait déjà reçu le très saint sacrement de l’Eucharistie et qu’il mène une vie cohérente avec la foi et avec la fonction qu’il va assumer ;
4° qu’il ne soit sous le coup d’aucune peine canonique, légitimement infligée ou déclarée ;
5° qu’il ne soit ni le père ni la mère de la personne qui doit être baptisée.
§ 2. Un baptisé qui appartient à une communauté ecclésiale non catholique ne sera admis qu’avec un parrain catholique, et alors seulement, comme témoin de baptême.
Ta question concerne la toute dernière partie. Si tu dois choisir quelqu’un qui n’est pas catholique, mais chrétien (protestant méthodiste ou orthodoxe), alors il ne portera pas le nom de parrain ou marraine, mais simplement le nom de témoin. L’implication est qu’il n’assumera pas les mêmes responsabilités que le parrain ou la marraine. Son rôle s’arrête le jour du baptême. Il n’accomplit ici une fonction juridique quitte à témoigner un jour, en cas de doute, que X ou Y a reçu effectivement le baptême. La possibilité du choix ou non d’un témoin de baptême dépend des lois particulières des Églises diocésaines. À mon sens, je ne crois pas que ce soit possible chez nous au Bénin, d’autant que nous sommes généralement en territoire d’évangélisation récente et qu’on ne doit pas se permettre des débordements. Le filleul a vraiment besoin d’un parrain ou une marraine pour être suivi.
En marge de ta question, on constate aujourd’hui que les parrains et marraines, sauf quelques exceptions, se comportent en témoins de baptême. Un membre du groupe me rapportait que le lendemain de son baptême, son parrain ne le reconnaissait plus. Et depuis le jour de son baptême, jusqu’au moment récent où elle me rapportait l’évènement, son parrain n’a jamais demandé d’après elle. Il m’est arrivé plus d’une fois de constater que les parrains et marraines ne connaissent parfois pas le prénom de leurs filleuls. Ceci pose le problème de la formation des parrains et marraines.
Les formations ne manquent pas d’être organisées. On s’intéresse plus à la fête et à l’honneur, oubliant que c’est une responsabilité devant l’Église et devant Dieu que l’on prend d’accompagner les parents dans l’éducation chrétienne des enfants.
Personnellement, je ne recommande pas plus de 10 enfants pour une personne, pour plus de suivi et d’efficacité. Plus on a de filleuls, plus on risque de ne pas être efficace.
Les parents et les catéchumènes adultes, qui doivent choisir les parrains et marraines doivent faire attention à leur choix et ne choisir que des personnes capables d’intensifier leur communion au Christ.
