5e grâce du baptême : Le caractère indélébile

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Baptême de bébé

La dernière grâce que nous recevons de Dieu à notre baptême est le caractère baptismal indélébile. Ce n’est pas évident d’en comprendre le sens et les conséquences. Cet article envisage expliquer un peu plus ce don baptismal.

Voici tout le dossier sur les cinq grâces du baptême chez les catholiques.
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Le baptême des chrétiens catholiques, protestants et orthodoxes est un « sacrement à caractère », tout comme les sacrements de la confirmation et de l’ordre. Comment comprendre ce « caractère » et surtout, quelles en sont les conséquences pour notre vie chrétienne ?

Comment définir ce caractère ?

Le mot français « caractère » vient du grec « charaktèr » qui signifie « marque », « empreinte », « sceau ». Quand on parle du caractère d’un homme, c’est ce qui l’identifie et le particularise. Il est en de même dans le langage liturgique.

Le baptême nous incorpore au Christ, c’est-à-dire que nous devenons un seul corps avec le Christ, en étant ses membres. Cette incorporation imprime dans l’âme du chrétien un sceau. Il s’agit de la marque de la grâce divine au plus profond de son âme. Cette marque est une empreinte, un sceau qui a pour particularité d’être indélébile et ineffaçable, en sorte que la personne ne peut plus jamais s’en séparer. Le caractère le fait appartenir définitivement à celui dont il porte l’empreinte, comme s’il était son image, son effigie.

Ce caractère est le sceau dont l’Esprit Saint marque chaque chrétien pour le jour où le Christ reviendra pour notre salut. Aux Éphésiens, Paul dira : « N’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, grâce auquel vous avez reçu le sceau pour le jour de votre rédemption » Ep 4, 30. C’est, à peu de choses près, la même idée qui traverse Ep 1, 13-14. Dans 2Co 1, 21-22, saint Paul parle encore d’un sceau dont Dieu marque ses fils en Jésus en leur accordant les dons de son Esprit. On peut bien se demander les déductions auxquelles amène ce caractère indélébile dont Dieu marque le chrétien.

Quelles sont les implications du caractère ? 

Nous pouvons distinguer trois conséquences.

Première conséquence

On peut perdre toutes les grâces liées au baptême. Mais on ne peut jamais perdre la grâce du « caractère ». Ainsi donc, un chrétien qui renie sa foi et mène sa vie de foi et de mœurs, comme il entend, ne cesse pas d’être chrétien. Il appartient toujours au Christ même s’il se donnait au démon. Certaines personnes demandent qu’on efface leur nom du registre de baptême et viennent jeter leur livret de catholicité à l’Église. Ni ceci ni cela n’ont d’effet sur le caractère. Une fois qu’on en est marqué, c’est pour l’éternité. Personne ne peut renoncer à son baptême. C’est ce caractère qui fait qu’à leur mort, quand les membres de la famille demandent à l’Église de prier pour leurs défunts baptisés, celle-ci ne se dérobe pas.

Deuxième conséquence

On ne peut pas recevoir le baptême deux fois. Si quelqu’un cache son baptême et en reçoit un autre dans une autre Église catholique, ce baptême est de nul effet et ne produit aucune grâce dans la vie de la personne. Cependant, s’il n’y aucune preuve que la personne est baptisée, on peut la baptiser, à sa demande et sous réserve de la non existence d’un baptême précédent. Si on retrouve les traces d’un baptême catholique précédent, le dernier baptême perd immédiatement toute sa validité. On ne reçoit pas un sacrement à caractère deux fois.

Troisième conséquence

Le caractère est un pouvoir de nature spirituelle devant permettre au baptisé de participer validement à la célébration liturgique et à tout ce qui a rapport au culte divin. Pour être plus clair, seul un baptisé peut aller à la messe et participer à toutes les formes de la prière chrétienne. Il est le seul capable de célébrer fructueusement l’Alliance que le Christ a conclue dans son sang. Une personne qui n’a pas reçu le baptême ne peut diriger une assemblée de prière. Il ne peut même pas prier le « Notre Père » En vertu du caractère baptismal, seul le baptisé peut exercer le sacerdoce commun des fidèles. Ceci se manifeste surtout par sa participation à la liturgie mais aussi par les actes de prières et de dévotions qu’il pose personnellement ou en groupe.

Au total, la dernière grâce que le chrétien reçoit dans son baptême est le caractère. Il est définitivement et irrémédiablement configuré au Christ « prêtre, prophète et roi ». Ce caractère rend donc le sacrement reçu indélébile et non-réitérable. De plus, il lui donne la possibilité d’exercer le sacerdoce commun des fidèles non seulement par sa participation à la messe et au culte divin mais aussi par les multiples actes de dévotion religieuses qu’il peut poser en famille en groupe ou seul. Le caractère lui en octroie le pouvoir.

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens

Cet article a 2 commentaires

  1. David

    Si le baptême est indélébile, cela signifie que l’église continue de tenir en laisse même ceux qui renient leur baptême. Y a t il un moyen plus net de couper le lien avec l’église catholique que de renier son baptême ?
    Par exemple, depuis quelques mois, je tente d’aller encore plus loin que la renonciation au baptême en me rendant à des messes pour recevoir l’hostie puis je pars avec. Ce que j’en fais, ça dépend des jours. Est-ce que la profanation de l’hostie qu’on nous donne permet de mieux rompre le lien ?

    1. Abbé Jean Oussou-Kicho

      Le lien n’est jamais rompu. Vous êtes chrétien à vie. De la même manière qu’en naissant vous ne pouvez jamais renier l’humanité, quels que soient vos comportements, de la même manière, vous ne pouvez jamais renier votre naissance à la vie divine à travers votre baptême, quelles que soient les profanations. C’est à vie. ET que le Saint-Esprit vous rejoigne en profondeur.

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