1ère grâce du baptême : la rémission des péchés

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Baptême de bébé

Le baptême est le premier sacrement dans l’Église catholique. À celui accepte et reçoit le baptême, Dieu accorde cinq grâces spécifiques. Il est intéressant, pour ceux qui sont baptisés comme pour ceux qui s’y préparent, de les connaître.

Voici tout le dossier sur les cinq grâces du baptême chez les catholiques.
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Chaque sacrement porte avec lui un certain nombre de grâces spécifiques. Ces grâces sont aussi appelées « effets » ou « fruits » du sacrement. Le sacrement de baptême ne dérobe pas à ce principe. Dans cet article, nous allons identifier et expliquer les grâces que le candidat au baptême reçoit de Dieu. En général, en ce qui concerne le premier des sacrements, les grâces sont perceptibles à travers les principaux éléments du rite du baptême. Le baptême produit cinq grâces dans la vie du baptisé : la rémission des péchés, la nouvelle naissance, l’appartenance à l’Église, le lien de l’unité des chrétiens et le caractère indélébile. Nous comprendrons mieux dans les paragraphes suivants.

La première grâce est le pardon des péchés. L’élément du rite sacramentel qui le montre est le fait de plonger dans l’eau ou d’en verser sur la tête. Ce signe de « plonger dans l’eau » est celui du lavement, de la purification. Il signifie que le candidat est lavé et purifié « de tous ses péchés ». Cependant, il faut bien comprendre les différentes significations de ce rite. En effet, le baptême efface les péchés et leurs peines mais n’efface pas certaines conséquences du péché.

Le baptême efface les péchés

Le baptême agit à trois niveaux sur le péché de l’homme.

D’abord, il efface le péché originel. Le péché originel est celui que nous contractons, par propagation, à notre naissance. Excepté Jésus et Marie, tout homme naît avec ce péché. Ce dernier est la première désobéissance de nos premiers parents (Adam et Ève) en sorte que nous le recevons en héritage dès notre conception. C’est un péché désormais lié à la déchéance de la nature humaine. L’une des raisons pour lesquelles les petits-enfants doivent recevoir le baptême est donc le péché originel. Le baptême l’efface définitivement.

Ensuite, il efface les péchés personnels. Tout homme naît pécheur du fait du péché originel, mais tous les hommes commettent des péchés, personnellement. La désobéissance à la loi naturelle, à la voix de Dieu qui retentit dans notre conscience en nous demandant de faire le bien et d’éviter le mal, tout le mal que nous faisons, etc., sont autant de péchés commis pratiquement chaque jour. Le baptême reçu efface tous les péchés que nous avons pu commettre dans notre vie, quelle que soit leur gravité. De la sorte, celui qui est baptisé n’a plus rien en lui qui pourrait offenser Dieu.

Enfin, le baptême efface aussi toutes les peines des péchés dont nous sommes responsables. On appelle « peine du péché », les suites du péché commis, un peu comme les marques de blessures liées à nos nombreux péchés. Ces peines peuvent être temporelles ou éternelle. La peine temporelle nous conduit au purgatoire, « temporellement », le temps que nous soyons purifiés et libérés des traces du péché dans notre vie. Quant aux peines éternelles, elles sont dues aux péchés mortels dont la conséquence est la séparation « totale et définitive » de Dieu. Toutes ces peines, temporelles ou éternelles, sont complètement effacées par le baptême en sorte que, si le chrétien venait à mourir immédiatement après son baptême, il entrerait sans transition au paradis.

Les conséquences temporelles du péché demeurent

Il convient de signaler que le baptême n’agit pas sur certaines conséquences du péché. La première implication du péché, c’est la souffrance. Le livre de la Genèse en garde un ton solennel

Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance : celle-ci te meurtrira la tête, et toi, tu lui meurtriras le talon. » Le Seigneur Dieu dit ensuite à la femme : « Je multiplierai la peine de tes grossesses ; c’est dans la peine que tu enfanteras des fils. Ton désir te portera vers ton mari, et celui-ci dominera sur toi. » Il dit enfin à l’homme : « Parce que tu as écouté la voix de ta femme, et que tu as mangé le fruit de l’arbre que je t’avais interdit de manger : maudit soit le sol à cause de toi ! C’est dans la peine que tu en tireras ta nourriture, tous les jours de ta vie. De lui-même, il te donnera épines et chardons, mais tu auras ta nourriture en cultivant les champs. C’est à la sueur de ton visage que tu gagneras ton pain, jusqu’à ce que tu retournes à la terre dont tu proviens ; car tu es poussière, et à la poussière tu retourneras.

Sous ce mot « souffrance », il y a donc plusieurs réalités : la maladie, les douleurs de l’enfantement et du travail, les difficultés de la vie, la mort, les faiblesses de la volonté et du caractère. Saint Paul se désole de voir qu’il n’arrive pas à faire le bien qu’il désire et qu’il tombe dans le mal qu’il reprouve pourtant. C’est un exemple de la faiblesse de caractère lié au péché. Voyons ce qu’en dit saint Paul.

Ma façon d’agir, je ne la comprends pas, car ce que je voudrais, cela, je ne le réalise pas ; mais ce que je déteste, c’est cela que je fais. Or, si je ne veux pas le mal que je fais, je suis d’accord avec la Loi : je reconnais qu’elle est bonne. Mais en fait, ce n’est plus moi qui agis, c’est le péché, lui qui habite en moi. Je sais que le bien n’habite pas en moi, c’est-à-dire dans l’être de chair que je suis. En effet, ce qui est à ma portée, c’est de vouloir le bien, mais pas de l’accomplir. Je ne fais pas le bien que je voudrais, mais je commets le mal que je ne voudrais pas. Si je fais le mal que je ne voudrais pas, alors ce n’est plus moi qui agis ainsi, mais c’est le péché, lui qui habite en moi. Moi qui voudrais faire le bien, je constate donc, en moi, cette loi : ce qui est à ma portée, c’est le mal.

Le baptême n’empêche pas de souffrir et de mourir. Il n’empêche pas de subir la méchanceté de l’homme.

Le péché, en entrant dans la vie de l’homme, provoque en lui le désir de pécher. Le baptême n’enlève pas cette tendance naturelle de l’homme de vouloir pécher. Dans un vocabulaire spécifique, on appelle cela « la concupiscence ». Il s’agit d’un brasier qui brûle en l’homme et qui l’incite au péché, comme une voix en lui qui le pousse à faire le mal. Il s’agit d’un « foyer du péché ». Écoutons encore saint Paul à ce sujet :

Au plus profond de moi-même, je prends plaisir à la loi de Dieu. Mais, dans les membres de mon corps, je découvre une autre loi, qui combat contre la loi que suit ma raison et me rend prisonnier de la loi du péché présente dans mon corps. Malheureux homme que je suis ! Qui donc me délivrera de ce corps qui m’entraîne à la mort ? Mais grâce soit rendue à Dieu par Jésus Christ notre Seigneur ! Ainsi, moi, par ma raison, je suis au service de la loi de Dieu, et, par ma nature charnelle, au service de la loi du péché.

Cependant, il faut bien retenir que la concupiscence n’est pas une force au-dessus de l’homme comme si ce dernier était condamné à pécher. La concupiscence s’apparente à un penchant dont on peut se libérer si on éduque la volonté à n’obéir qu’à Dieu et non aux tendances de la chair. Dans ce sens, la concupiscence est pour le chrétien un lieu de combat pour résister avec courage et fidélité aux sollicitations du péché. C’est dans ce combat quotidien qu’il sera, à la fin couronné (cf. 2Tm 2, 5).

Au total, le premier effet du baptême dans la vie du baptisé est le pardon non seulement du péché originel, mais aussi des autres péchés personnels et des peines tant temporelles qu’éternelles liées à nos péchés. Ceci dit, le baptême n’efface pas la souffrance, la mort, la maladie et cette tendance de l’homme. Qu’en est-il de la deuxième grâce qui est la nouvelle naissance ?

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens

Cet article a 2 commentaires

  1. saadé

    est ce que Dieu qui est amour permet que l’homme soit séparé de lui définitivement et qu’il soi perdu?

    1. Abbé Jean Oussou-Kicho

      Dieu est amour, à n’en point douter. Mais l’homme peut refuser irrémédiablement cet amour, du fait de sa liberté. En ce moment-là, Dieu demeure impuissant devant cette fermeture volontaire. La perte de l’homme ne vient pas de Dieu, qui veut sauver tous les hommes, mais de l’homme qui refuse le salut de Dieu. Amour qu’il soit, il respecte nos choix. Il ne peut nous sauver contre notre gré.

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